Quel est le sens de votre visite à la Jamatou Ibadourahmane ?
Macky Sall : C’est une visite de courtoisie. Je suis dans le département de Thiès, dans le cadre d’une tournée politique d’une semaine. Je dois rencontrer un certain nombre de personnalités, d’organisations, les populations. Je ne pouvais pas ne pas venir à la Jamatou Ibadourahmane pour réaffirmer la haute considération que nous avons à l’endroit de ses dirigeants. Il s’est agi également d’essayer de bâtir des convergences sur les valeurs que nous avons en commun et qui sont des valeurs d’éthique, de solidarité, de droiture. Dans le cadre de la reconstruction de notre pays, nous allons solliciter plus tard une autre rencontre de travail pour échanger sur les options que nous avons. Nous savons déjà que la Jamatou Ibadourahme intervient beaucoup dans le domaine religieux à travers l’éducation des enfants, des jeunes, pour la promotion des valeurs islamiques ; et elle agit aussi dans le domaine social, notamment dans la santé à travers l’érection de structures de santé, dans l’hydraulique villageoise, un aspect très important dans un pays où l’eau manque cruellement.
Vous aimeriez tout de même que le mouvement vous accompagne dans le cadre de la présidentielle de 2012…
D’abord, je tiens à préciser que ce n’est pas encore le moment de parler de ma candidature. Mais effectivement, j’ai eu à solliciter leur soutien mais au-delà, un partenariat avec le mouvement religieux qui est très regardant sur tout ce qui se passe dans le pays et sur la manière dont les affaires publiques sont gérées. Dans cette perspective, nous avons un projet de société à proposer. C’est pourquoi nous souhaiterions échanger, partager ce projet, recueillir des propositions émanant d’eux et ensemble, nous battre pour faire passer un tel projet. Evidemment, ce n’était pas l’objet de la visite, mais je l’ai ébauché rapidement pour indiquer ce que nous souhaiterions faire dans l’avenir avec la Jamatou Ibadourahmane, pour bâtir des convergences sur le plan politique.
Quelle sera la place des conclusions des assises nationales dans ce projet de société ?
Nous avons signé en tant que parti la charte de la gouvernance démocratique. Cela veut dire que tout ce qui concourt à améliorer la gouvernance, nous sommes preneurs à 100%. Sans aucune restriction. Notre vocation, c’est la promotion de la bonne gouvernance dans ce pays, l’éthique et les valeurs. Le Sénégal en a grandement besoin pour la gestion du peu de ressources dont nous disposons. Les assises nationales ont fait un travail remarquable à tous les points de vue, mais il faut aussi éviter d’être dogmatique sur cette question. Les assises n’ont produit ni le Coran, ni la Bible ; sur certaines questions, il faut que la réflexion se poursuive. Nous avons dit oui sur tout ce qui concerne la gouvernance démocratique ; mais sur la constitution et sur un certain nombre de questions, nous pensons qu’il faut poursuivre la discussion. Heureusement que cela est bien compris et je salue l’esprit positif des assises car le week-end dernier, il y a eu un conseil national pour valider les propositions en matière de projet de constitution à partir duquel il est possible de bâtir une ossature solide sur ce que doit être le Sénégal de demain. Mais que les gens se le tiennent pour dit : nous ne marchons pas au pas, que ce soit dans Benno ou ailleurs. Nous sommes ouverts mais libres dans nos propos, et personne ne peut nous imposer un point de vue.
En 2007, vous étiez Directeur de campagne de Wade et en 2012 vous êtes sur le point de l’affronter sur le terrain politique. Pas de sentiments de regret à ce niveau ?
Il peut y avoir des sentiments de regret mais je considère qu’en étant le Directeur de campagne du candidat Wade, j’étais de bonne foi. Il avait entamé un travail, il fallait lui donner l’occasion de poursuivre. Mais ce qu’il a fait de ce mandat ne dépend pas de moi. Une fois qu’il a été réélu, il a montré autre chose. J’ai été d’ailleurs l’une des premières victimes après cette réélection. Je tiens également à dire que c’est faux de dire que l’alternance est une parenthèse. Elle a été un combat de longue date. Les gens se sont battus pendant 50 ans, pour finalement réussir à déboulonner en 2000 un pouvoir qui a fait 40 ans de règne. C’est une grande victoire du peuple sénégalais. En 2007, les résultats ont commencé à se faire sentir sur le plan des infrastructures et certaines politiques sectorielles. Mais après 2007, on nous a malheureusement plongés dans un environnement de dévolution dynastique du pouvoir. Ce qui a entraîné des dérives de toutes sortes. Les Sénégalais sauront maintenant apprécier en 2012 dans quelle direction ils veulent mettre le pays. Donc pour revenir à la question, on peut regretter mais pas se lamenter, car nous nous sommes démarqués pour proposer autre chose en lieu et place.
Propos recueillis par Mbaye SAMB
Lasquotidien.Info
Macky Sall : C’est une visite de courtoisie. Je suis dans le département de Thiès, dans le cadre d’une tournée politique d’une semaine. Je dois rencontrer un certain nombre de personnalités, d’organisations, les populations. Je ne pouvais pas ne pas venir à la Jamatou Ibadourahmane pour réaffirmer la haute considération que nous avons à l’endroit de ses dirigeants. Il s’est agi également d’essayer de bâtir des convergences sur les valeurs que nous avons en commun et qui sont des valeurs d’éthique, de solidarité, de droiture. Dans le cadre de la reconstruction de notre pays, nous allons solliciter plus tard une autre rencontre de travail pour échanger sur les options que nous avons. Nous savons déjà que la Jamatou Ibadourahme intervient beaucoup dans le domaine religieux à travers l’éducation des enfants, des jeunes, pour la promotion des valeurs islamiques ; et elle agit aussi dans le domaine social, notamment dans la santé à travers l’érection de structures de santé, dans l’hydraulique villageoise, un aspect très important dans un pays où l’eau manque cruellement.
Vous aimeriez tout de même que le mouvement vous accompagne dans le cadre de la présidentielle de 2012…
D’abord, je tiens à préciser que ce n’est pas encore le moment de parler de ma candidature. Mais effectivement, j’ai eu à solliciter leur soutien mais au-delà, un partenariat avec le mouvement religieux qui est très regardant sur tout ce qui se passe dans le pays et sur la manière dont les affaires publiques sont gérées. Dans cette perspective, nous avons un projet de société à proposer. C’est pourquoi nous souhaiterions échanger, partager ce projet, recueillir des propositions émanant d’eux et ensemble, nous battre pour faire passer un tel projet. Evidemment, ce n’était pas l’objet de la visite, mais je l’ai ébauché rapidement pour indiquer ce que nous souhaiterions faire dans l’avenir avec la Jamatou Ibadourahmane, pour bâtir des convergences sur le plan politique.
Quelle sera la place des conclusions des assises nationales dans ce projet de société ?
Nous avons signé en tant que parti la charte de la gouvernance démocratique. Cela veut dire que tout ce qui concourt à améliorer la gouvernance, nous sommes preneurs à 100%. Sans aucune restriction. Notre vocation, c’est la promotion de la bonne gouvernance dans ce pays, l’éthique et les valeurs. Le Sénégal en a grandement besoin pour la gestion du peu de ressources dont nous disposons. Les assises nationales ont fait un travail remarquable à tous les points de vue, mais il faut aussi éviter d’être dogmatique sur cette question. Les assises n’ont produit ni le Coran, ni la Bible ; sur certaines questions, il faut que la réflexion se poursuive. Nous avons dit oui sur tout ce qui concerne la gouvernance démocratique ; mais sur la constitution et sur un certain nombre de questions, nous pensons qu’il faut poursuivre la discussion. Heureusement que cela est bien compris et je salue l’esprit positif des assises car le week-end dernier, il y a eu un conseil national pour valider les propositions en matière de projet de constitution à partir duquel il est possible de bâtir une ossature solide sur ce que doit être le Sénégal de demain. Mais que les gens se le tiennent pour dit : nous ne marchons pas au pas, que ce soit dans Benno ou ailleurs. Nous sommes ouverts mais libres dans nos propos, et personne ne peut nous imposer un point de vue.
En 2007, vous étiez Directeur de campagne de Wade et en 2012 vous êtes sur le point de l’affronter sur le terrain politique. Pas de sentiments de regret à ce niveau ?
Il peut y avoir des sentiments de regret mais je considère qu’en étant le Directeur de campagne du candidat Wade, j’étais de bonne foi. Il avait entamé un travail, il fallait lui donner l’occasion de poursuivre. Mais ce qu’il a fait de ce mandat ne dépend pas de moi. Une fois qu’il a été réélu, il a montré autre chose. J’ai été d’ailleurs l’une des premières victimes après cette réélection. Je tiens également à dire que c’est faux de dire que l’alternance est une parenthèse. Elle a été un combat de longue date. Les gens se sont battus pendant 50 ans, pour finalement réussir à déboulonner en 2000 un pouvoir qui a fait 40 ans de règne. C’est une grande victoire du peuple sénégalais. En 2007, les résultats ont commencé à se faire sentir sur le plan des infrastructures et certaines politiques sectorielles. Mais après 2007, on nous a malheureusement plongés dans un environnement de dévolution dynastique du pouvoir. Ce qui a entraîné des dérives de toutes sortes. Les Sénégalais sauront maintenant apprécier en 2012 dans quelle direction ils veulent mettre le pays. Donc pour revenir à la question, on peut regretter mais pas se lamenter, car nous nous sommes démarqués pour proposer autre chose en lieu et place.
Propos recueillis par Mbaye SAMB
Lasquotidien.Info