Nommé Ministre de l'Economie et des Finances le 25 mai 2001, en remplacement de Mamadou Seck démissionnaire, à la suite de révélations compromettantes, Abdoulaye Diop paraît plus que jamais inamovible. Pourtant, Dieu sait que les dossiers «sensibles» qui auraient pu l'emporter, entre 2004 et 2005, ne manquent pas. La saga politico-judiciaire des chantiers de Thiès l'aura ainsi beaucoup ébranlé, notamment sur le montant de 46 milliards agité par le Président de la République pour justifier le déclenchement des poursuites judiciaires contre Idrissa Seck et les 40 milliards brandis par Abdoulaye Diop devant l'Assemblée nationale. Le doyen des juges avait fini par l'auditionner, mais Abdoulaye Diop n'a jamais été inquiété dans cette affaire. L'homme a également survécu à la bourrasque de la fronde des inspecteurs du Trésor contre lui. Les dernières péripéties sur les dépassements budgétaires, qui ont emporté Ibrahima Sarr, risquent aussi de n'avoir aucun effet sur le tout-puissant argentier de l'Etat. De là à affirmer qu'il est intouchable, il n'y a qu'un pas que certains ont allègrement franchi. Les plus téméraires disent même qu'Abdoulaye Diop en connaît des choses sur la gestion de Wade. D'autres, par contre, affirment que le locataire de l'Immeuble Peytavin est placé sous l'aile protectrice des institutions financières internationales. Il ne faut pas oublier également les solides liens que le ministre de l'Economie et des Finances a pu tisser avec les grandes familles maraboutiques du Sénégal. Proche de Serigne Cheikh Tidiane Sy, le guide spirituel des Moustarchidines, il a récemment reçu, chez lui, le Khalife général des Mourides, Serigne Bara Mbacké Falilou. Un lobbying intense et un réseau très fort qui l'ont, jusqu'ici, mis hors de portée de la sabre du Président Wade. Mais, pour combien de temps encore ?
SERIGNE SALIOU SAMB
Source Lobservateur
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