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...MAMADOU LAMINE DIALLO DE TEKKI SUR LE TICKET PRESIDENTIEL : « C’est un projet réactionnaire qui conduit le Sénégal dans une monarchie » .

Mamadou Lamine Diallo est le président du Mouvement Tekki et l’une des figures de proue de Benno. Nous l’avons interpellé sur la situation politique du pays notamment le projet de loi portant sur le ticket présidentiel. Entretien Le Matin : Faites-nous l’état des lieux de Benno Siggil Senegal


Rédigé par leral.net le Vendredi 24 Juin 2011 à 09:28 | | 1 commentaire(s)|

...MAMADOU LAMINE DIALLO DE TEKKI SUR LE TICKET PRESIDENTIEL : « C’est un projet réactionnaire qui conduit le Sénégal dans une monarchie » .

M.L. D Benno a fait d’énormes progrès depuis les victoires obtenus en 2009. Nous avons été présents dans les luttes sociales. Nous avons organisé des manifestations contre la statue dite de la Renaissance. Nous avons soutenu les populations pendants les inondations. Benno se bat aussi pour avoir des élections transparentes et régulières. D’un autre côté, nous avons eu à participer aux assises nationales. L’essentiel des forces qui ont participé à ces assises ont signé la cherté de la bonne gouvernance.

Nous sommes en train de voir comment politiquement mettre en pratique les conclusions des assises. C’est la raison pour laquelle, nous avons élaboré une feuille de route qui doit nous permettre de bouter dehors le régime de Wade et mettre en application nos aspirations. Pour cela, nous avons d’abord travaillé sur un projet de Constitution qui doit nous permettre de traduire les compromis issus des assises. Le document de Bss a été transmis aux assises nationales.

C’est le 26 juillet prochain qu’un grand atelier est prévu pour finaliser ce projet de Constitution. Celui-ci sera soumis par la suite aux citoyens. En outre, nous avons travaillé sur un concept politique de transition qui est la traduction politique de ce que nous avons obtenu comme conclusion principale au sortir des assises. Nous devons en finir avec le présidentialisme obscur.

Il nous faut un mode de gouvernance qui nous permette de respecter les institutions, d’assurer l’indépendance de la justice et de résoudre les problèmes liés à l’agriculture, à la santé, à l’éducation, aux inondations entre autres. On ne peut pas être plusieurs pour défendre cela. C’est la raison pour laquelle, la candidature de l’ unité s’impose.

On voit qu’ un combat des ego est en train de s’opérer au niveau de Benno. Dans ces conditions, comment bouter Wade hors du pouvoir ?

Le jeu politique est ouvert et chacun estime qu’ il a des forces et des atouts à faire valoir. Il faut bouter Wade dehors mais pas pour faire comme Wade. Le wadisme sans Wade, cela n’a pas d’intêret pour le Sénégal. Wade, c’est l’expression achevée du présidentialisme obscur. Nous ne pouvons pas remplacer Wade par des Wadayons. Ce dont on a besoin est de monter une équipe de transition ,

de rassemblement qui doit être capable d’avoir un capitaine, un président de mission capable d’apporter les grands changements. Mais il sera surveillé pour nous assurer qu’ il n’ est pas en train de dévier .Ce qui est important pour nous, c’est ceux qui sont d’accord pour mettre fin au présidentialisme obscur. Ce sont ces gens – là qui vont défendre notre candidat et notre programme de gouvernance. Ainsi, ils vont former notre équipe de transition. Si certains ne sont pas d’accord avec nous, cela veut dire qu’on ne va pas cheminer ensemble.

Quel sera le profil du candidat ?

La priorité immédiate, c’est la formation de l’équipe de transition. La candidature de l’unité est une équipe pour la refondation du Sénégal. C’est une équipe dont le capitaine sera chargé de mettre en pratique les conclusions des assises. Notre ambition est de mettre en place cette équipe de rassemblement qui sera menée avec les mouvements citoyens qui sont favorables aux conclusions des assises et qui ont signé la charte de gouvernance démocratique.

C’est avec ces mouvements citoyens et des candidatures indépendantes que nous allons vers la conquête du pouvoir. S’agissant du profil du candidat de la transition, il doit être de nationalité sénégalaise. Il doit avoir participé et adhéré aux conclusions des assises. Il ne suffit pas de connaître l’état.

Mais il faut avoir une expérience positive de l’État. Cela me paraît fondamental dans les critères à mettre en place pour faire un choix judicieux. Au-delà de cela, le capitaine de cette équipe doit avoir un avenir politique devant lui.L’expérience de la pratique du pouvoir a montré que les pressions familiales, régionales font que certains s’agrippent à leur fauteuil .

Les expériences réussies aujourd’hui sont menées par des gens qui ont une visibilité politique après la période de transition. Cela n’est pas le cas, cela renforce les possibilités de confiscation du pouvoir. Il nous faut un capitaine patriote capable de diriger cette équipe et ne pas se présenter après la période de transition ainsi qu’un membre de son parti.

On parle d’une vaste opération de fraude électorale concoctée à partir de Touba, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Nos camarades sur place nous ont dit qu’ il y a des inscriptions massives dans la zone de Touba qui dépasssent le potentiel de cette ville. En 2007 déjà, beaucoup de bureaux de vote ont été annulés. Wade ne doit pas être candidat. La Constitution le lui interdit. Mais comme il a un président du Conseil constitutionnel acquis à sa cause. Celui- là fera tout pour valider sa candidature. La neutralité de l’administration est du leurre. Nous allons développer des contre – stratégies pour contrer tous les mouvements de fraude.

Qu’avez-vous à dire sur le ticket présidentiel qui sera soumis ce jeudi à l’Assemblée Nationale ?

C’est un vieux projet qui était dans les tiroirs .Depuis 2005, dans les couloirs de la présidence, cette question était discutée. Pourquoi Abdoulaye Wade a décidé présentement de faire voter ce projet de loi. L’une des premières raisons , c’est de distraire les gens de ce qui se joue dans les collectivités locales notamment à Mbane et à Sangalkam.

Il y a une révolte des populations contre l’arbitraire, contre des pratiques anti- démocratiques où les élus sont révoqués et on envoie la gendarmerie pour les réprimer. C’est ce que nous avons vu avec l’assassinat de Malick Bâ. Il faut aussi y voir l’échec de la candidature de Me Wade. Ce dernier constitutionnellement ne peut pas être candidat en 2012. Mais il espère que le Président du Conseil Constitutionnel qui est à sa botte , va l’aider à se présenter.

La stratégie de Wade était basée sur une dislocation de Benno Siggil avec plusieurs candidatures , plusieurs rivalités fondées sur des ego de personnalités. Il visait aussi sur une séparation entre Benno Siggil Senegal et les assises. Malheureusement pour Abdoulaye Wade, nous avons réussi à faire la jonction entre Benno Siggil Senegal et les mouvements citoyens.

Nous avons mis en place un vaste rassemblement pour régler les problèmes des Sénégalais. Le 28 mai 2011, alors qu’il avait parié sur la mort de Benno, il ne l’a pas obtenu. Il espère à travers ce projet de loi casser la dynamique des assises nationales et imposer en réalité une suppression du second tour et un changement radical du mode du scrutin au Sénégal. C’est un test en vraie grandeur pour la détermination des leaders de Benno et de l’émergence citoyenne.

Wade a peur de la jonction entre les forces politiques et des forces citoyennes autour des assises nationales. Il faut renforcer ce front et le rendre opérationnel au maximum. Il faut qu’ Abdoulaye Wade et les faucons qui l’entourent comprennent que ce pays ne leur appartient pas. Aujourd’hui, son régime est honni au niveau international.

Tout le monde est au courant qu’en son sein, il existe des actes de blanchiment d’argent. C’est pour cette raison qu’il cherche à faire une loi pour protéger le blanchiment d’argent. En réalité tout le monde sait que c’est un régime corrompu. Cette attaque contre la démocratie montre que seule l’unité des forces patriotiques, des forces syndicales et politiques pourra dévier Me Wade de ses ambitions.

Ce projet de loi est réactionnaire et conduit le Sénégal à la monarchie. Cela est inacceptable. Avec 25% des suffrages exprimés, il mise à être président pour pour un poids électoral de 500.000 âmes. Par des subterfuges, le vice –président peut être nommé par le président.

Recueillis par Mademba Ramata DIA








1.Posté par Ba le 24/06/2011 12:32 | Alerter
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Etranger ayant longtemps vécu au Sénégal et très attaché à ce pays qui est celui de mon épouse, , c'est de France que j'ai suivi avec attention les évènements de la journée du 23 juin 2011 à travers les médias.J'ai été agréablement surpris de la réaction , le courage et laaturité du peuple sénégalais devant le projet de réforme voulu par le Président Wade et qui s'est levé pour dire non alors que j'ai souvent pensé qu'il était trop passif face aux différentes manoeuvres du pouvoir libéral. En effet, nul nignore les difficultés auxquelles le peuple fait face depuis quelques temps: pénuries diverses, délestages multiples, chômage de masse...Devant autant de questions sociales qui interpellent le Président, celui -ci répondait par des manoeuvres politiques pour installer comme seul débat son éventuellle candidature et une campagne électorale permanente.Dans le même temps la majorité silencieuse ruminait sa frustration sans céder aux manoeuvres, à la violence comme on peut le voir ailleurs en Afrique, attendant tranquillement l'écheance de 2012 pour se prononcer.Mais en voulant passer par la force grâce à une manoeuvre de plus, il a réveillé cette majorité silencieuse pour le résultat que l'on sait. Dans une démocratie lorsque la majorité présidentielle refuse d'adopter un texte de son chef, on est dans une crise politique, le chef n'a plus la confiance de sa majorité et il faut en tirer les conséquences politiques. Soit il dissout l'assemblée, soit son gouvernement démissionne et redonne la parole au peuple souverain pour dénouer la crise. Le statu quo n'est pas tenable car désormais il y a un avant et un après 23 juin 2011.

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