La rebelle souveraine s’est ainsi assoupie à jamais, laissant la planète orpheline de sa voix légendaire.
Andrée Touré, Miriam Daddah. Deux grandes Dames qui ont eu pour époux des bâtisseurs de nation. Ahmed Sékou Touré, l’homme du retentissant « Non » de 1958 au général De Gaulle, le père de la Guinée moderne.
L’avocat Moctar ould Daddah qui a sorti des dunes et des ergs de l’immense désert du Sahara, une République tampon entre le royaume chérifien et les terres du walo et a fait d’errants bédouins des citoyens d’une nation certes encore en construit, mais aux contours suffisamment dessinés pour être irréversibles.
Ces grandes premières dames qui perpétuent dans la dignité la mémoire de leurs respectifs maris évoquèrent pour nous, dans un entretien croisé, il y a quelques années maintenant, Miriam Makeba. La première nommée dans une villa des Sicap Liberté ici à Dakar où elle était venue chez sa fille passer quelques jours. Miriam Daddah à Nouakchott dans les modestes locaux de sa fondation sis dans le quartier résidentiel de Tavaghragh zeina à l’entame du processus de démocratisation en Mauritanie, piloté alors par le colonel Ould Vall. Toutes les deux ont connu la diva. André Touré nous certifia qu’elle n’avait jamais éprouvé comme l’a voulu une certaine légende souvent tenace, une quelconque jalousie à l’encontre de « Mama Africa » qui entretenait avec son défunt époux, Sékou Touré de militantes et fraternelles relations.
Makeba était un des symboles le plus puissant de la lutte anti-apartheid, avait témoigné André Touré se souvenant des séjours de la prima donna sud-africaine en Guinée et des interminables discussions militantes d’alors avec un certain…Nkrumah, Kwamé de son prénom. Miriam, la blanche « berbère » de Daddah retient également de son homonyme sud-africaine « son exaltante fougue militante et sa fameuse voix. Partout où je l’ai rencontrée en Guinée, au Caire et au Ghana, elle était altière et faisait preuve de la même flamme militante », avait-elle témoigné.
En vérité, Miriam Makeba est admirée et respectée sur les cinq continents. Son destin de chanteuse s’est confondu avec l’Histoire cruelle de son pays, aujourd’hui en voie d’heureuse rectification. Miriam Makeba est assurément l’une des femmes et l’une des chanteuses africaines parmi les plus célèbres de la planète. Une légende qui a charrié tout à la fois une incroyable juvénilité et les stigmates du temps et des épreuves passées, sa vie durant.
Née en 1932 dans la capitale sud-africaine, Zenzi de son vrai prénom, diminutif d’Uzenzile qui signifie, « Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même », commence son destin tristement exemplaire en prison : elle n’a que quelques jours lorsque sa mère est inculpée durant six mois pour avoir fabriqué de la bière afin de subvenir aux besoins de sa famille. Son père meurt lorsqu’elle a cinq ans. En 1947, les nationalistes afrikaners gagnent les élections et plongent le peuple noir dans l’arbitraire et la violence, que peuvent contenir un régime dictatorial et raciste comme l’apartheid.
À 20 ans, Zenzi Makeba, bonne d’enfants puis laveuse de taxis, vit seule avec sa petite fille Bongi et sa mère. C’est là qu’elle commence à chanter, presque par hasard, avec les Cuban Brothers, puis les Manhattan Brothers, en 1952, qui lui donnent son nom de scène, Miriam. Si elle est déjà une vedette, elle se sert de son nouveau gagne-pain pour dénoncer le régime. En 1960, sa mère meurt. Miriam Makeba apprend sans aucune explication qu’elle est interdite de séjour et ne peut donc assister aux obsèques.
Commence alors un exil de plus de trente ans. Elle ne cessera de prononcer des discours anti-apartheid et d’appeler au boycott de l’Afrique du Sud devant les Nations Unies. Elle chante en zoulou, en khosa, en tswana. Ses mélodies chantent la tolérance, la paix et le devoir de mémoire. Elle vit partout, libre et traquée, aux Etats-Unis, en Guinée, en Europe. Dans ses chansons, pas l’ombre d’une amertume, aucune pointe de cynisme, mais une dignité à toute épreuve.
Bien plus qu’une artiste au talent confirmé, elle a ouvert la voie de la scène internationale à d’autres. Source intarissable d’inspiration pour beaucoup de chanteuses africaines, plus ou moins jeunes, qui fredonnent à cœur joie ses tubes.
Miriam Makeba peut se targuer d’avoir des héritières aux quatre coins du continent. A 76 ans, cette voix légendaire du continent africain qui s’éteint était connue dans le monde entier pour son tube Pata Pata. La rebelle souveraine s’est assoupie à jamais.
Andrée Touré, Miriam Daddah. Deux grandes Dames qui ont eu pour époux des bâtisseurs de nation. Ahmed Sékou Touré, l’homme du retentissant « Non » de 1958 au général De Gaulle, le père de la Guinée moderne.
L’avocat Moctar ould Daddah qui a sorti des dunes et des ergs de l’immense désert du Sahara, une République tampon entre le royaume chérifien et les terres du walo et a fait d’errants bédouins des citoyens d’une nation certes encore en construit, mais aux contours suffisamment dessinés pour être irréversibles.
Ces grandes premières dames qui perpétuent dans la dignité la mémoire de leurs respectifs maris évoquèrent pour nous, dans un entretien croisé, il y a quelques années maintenant, Miriam Makeba. La première nommée dans une villa des Sicap Liberté ici à Dakar où elle était venue chez sa fille passer quelques jours. Miriam Daddah à Nouakchott dans les modestes locaux de sa fondation sis dans le quartier résidentiel de Tavaghragh zeina à l’entame du processus de démocratisation en Mauritanie, piloté alors par le colonel Ould Vall. Toutes les deux ont connu la diva. André Touré nous certifia qu’elle n’avait jamais éprouvé comme l’a voulu une certaine légende souvent tenace, une quelconque jalousie à l’encontre de « Mama Africa » qui entretenait avec son défunt époux, Sékou Touré de militantes et fraternelles relations.
Makeba était un des symboles le plus puissant de la lutte anti-apartheid, avait témoigné André Touré se souvenant des séjours de la prima donna sud-africaine en Guinée et des interminables discussions militantes d’alors avec un certain…Nkrumah, Kwamé de son prénom. Miriam, la blanche « berbère » de Daddah retient également de son homonyme sud-africaine « son exaltante fougue militante et sa fameuse voix. Partout où je l’ai rencontrée en Guinée, au Caire et au Ghana, elle était altière et faisait preuve de la même flamme militante », avait-elle témoigné.
En vérité, Miriam Makeba est admirée et respectée sur les cinq continents. Son destin de chanteuse s’est confondu avec l’Histoire cruelle de son pays, aujourd’hui en voie d’heureuse rectification. Miriam Makeba est assurément l’une des femmes et l’une des chanteuses africaines parmi les plus célèbres de la planète. Une légende qui a charrié tout à la fois une incroyable juvénilité et les stigmates du temps et des épreuves passées, sa vie durant.
Née en 1932 dans la capitale sud-africaine, Zenzi de son vrai prénom, diminutif d’Uzenzile qui signifie, « Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même », commence son destin tristement exemplaire en prison : elle n’a que quelques jours lorsque sa mère est inculpée durant six mois pour avoir fabriqué de la bière afin de subvenir aux besoins de sa famille. Son père meurt lorsqu’elle a cinq ans. En 1947, les nationalistes afrikaners gagnent les élections et plongent le peuple noir dans l’arbitraire et la violence, que peuvent contenir un régime dictatorial et raciste comme l’apartheid.
À 20 ans, Zenzi Makeba, bonne d’enfants puis laveuse de taxis, vit seule avec sa petite fille Bongi et sa mère. C’est là qu’elle commence à chanter, presque par hasard, avec les Cuban Brothers, puis les Manhattan Brothers, en 1952, qui lui donnent son nom de scène, Miriam. Si elle est déjà une vedette, elle se sert de son nouveau gagne-pain pour dénoncer le régime. En 1960, sa mère meurt. Miriam Makeba apprend sans aucune explication qu’elle est interdite de séjour et ne peut donc assister aux obsèques.
Commence alors un exil de plus de trente ans. Elle ne cessera de prononcer des discours anti-apartheid et d’appeler au boycott de l’Afrique du Sud devant les Nations Unies. Elle chante en zoulou, en khosa, en tswana. Ses mélodies chantent la tolérance, la paix et le devoir de mémoire. Elle vit partout, libre et traquée, aux Etats-Unis, en Guinée, en Europe. Dans ses chansons, pas l’ombre d’une amertume, aucune pointe de cynisme, mais une dignité à toute épreuve.
Bien plus qu’une artiste au talent confirmé, elle a ouvert la voie de la scène internationale à d’autres. Source intarissable d’inspiration pour beaucoup de chanteuses africaines, plus ou moins jeunes, qui fredonnent à cœur joie ses tubes.
Miriam Makeba peut se targuer d’avoir des héritières aux quatre coins du continent. A 76 ans, cette voix légendaire du continent africain qui s’éteint était connue dans le monde entier pour son tube Pata Pata. La rebelle souveraine s’est assoupie à jamais.