« Le Quotidien » a vu venir, c’est fait. La balle est désormais dans le camp des élus, car les autorités judiciaires ont conduit de main de maître, depuis l’enquête de la Sûreté urbaine (Su), le dossier du saccage des locaux des journaux « L’As » et « 24 heures chrono ». Selon des sources très sûres, le Ministère de la Justice a saisi officiellement l’Assemblée nationale pour le vote de la mise en accusation de Farba Senghor, qui devrait aboutir à sa traduction devant la Haute Cour de Justice. Il reste maintenant à savoir la posture que les députés vont adopter vis-à-vis de cette nouvelle donne, mais les dés sont déjà jetés. En déplacement à l’étranger lors du procès des nervis, du chauffeur et des deux gardes du corps de Farba Senghor, le procureur général, Madiongou Ndiaye, avait, dès son retour de voyage, commencé à rédiger son rapport ensuite transmis au ministre de la Justice, Me Mdiacké Niang, qui vient de saisir l’Assemblée nationale. Sans équivoque, le rapport est à charge contre le chargé de la propagande du Parti démocratique sénégalais (Pds) et cela, sur plusieurs points. Entre autres, lors de sa deuxième déposition, consignée sur procès-verbal, l’agent recruteur des nervis, Adama Dème, après avoir argué avoir agi personnellement, a révélé que c’est l’ancien ministre des Transports aériens qui l’a chargé de cette mission. Ensuite, des relevés téléphoniques ont permis d’établir des liens réels entre l’agent recruteur, l’entourage de Farba Senghor et ce dernier lui-même. Avant de saisir l’Assemblée nationale, la Justice s’est conformée aux termes contenus dans le décret autorisant l’audition. D’abord, en présence du commissaire de police, Modou Diagne, Farba Senghor a été entendu ès qualité de témoin par le procureur de la République. Les nervis inculpés puis condamnés, le procureur général a retenu nombre d’éléments à charge contre l’ancien ministre des Transports aériens. D’où une saisine du Ministère de la Justice, qui a renvoyé le dossier à l’Assemblée nationale, afin que cette dernière mette la dernière touche sur le dossier. Autant dire que la chambre basse est sous les feux de l’actualité, puisque les mêmes députés, chargés de voter la mise en accusation du chargé de la propagande au Pds, devront voter presque dans la même période la proposition de loi, ramenant de cinq à un an le mandat de Macky Sall, président de l’Assemblée nationale.
Cheikh Mbacké GUISSE
source l'As