Quel commentaire faites-vous de la modification de l’article 27 de la Constitution ?
La révision de l’article 27 (la durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire). Ramener la durée du mandat de cinq (5) ans à sept (7) ans par la voie parlementaire est une violation flagrante et inique de la Constitution du 22 janvier 2001 qui stipule bien dans cet article 27, en son alinéa 2, que cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire. Les avocats de la voie parlementaire pour cette révision (ironie du sort, les plus farouches sont bien des avocats) fondent leur plaidoirie sur trois arguments à savoir : sept (7) ans pour permettre au futur président de la République d’avoir le temps nécessaire pour bien travailler. De toute l’histoire du Sénégal, la durée du mandat du président de la République n’a jamais été révisée par une loi référendaire.
L’alinéa 4 de l’article 103 qui dit que le projet ou la proposition de révision de la Constitution n’est pas présenté au référendum, lorsque le président de la République décide de le soumettre à la seule Assemblée nationale. C’est là des sornettes qui ne tiennent pas la route, et il faut être enivré d’une forte dose de malhonnêteté et de démagogie intellectuelles pour les sortir.
La tendance dans le monde est de réduire la durée des mandats présidentiels. D’autant que ce n’est pas la longueur des mandats qui fait qu’un président puisse travailler bien, mais plutôt la volonté politique et le patriotisme. Un président de la République, animé d’une immense volonté politique et d’un grand patriotisme, peut faire pour son pays beaucoup de bonnes choses en cinq (5) ans ou même quatre (4) ans d’exercice.
C’est vrai que de toute l’histoire du Sénégal, jamais la durée du mandat du président de la République n’a été révisée par une loi référendaire, mais c’est parce que de toute l’histoire du Sénégal jusqu’en 2000, jamais il n’a été mentionné dans la Constitution que la révision de la durée du mandat du président de la République se fera par une loi référendaire. Ceci explique cela. La Constitution du 7 mars 1963 s’est toujours tue sur le mode de révision de la durée du mandat du président de la République (article 22).
Voila pourquoi les socialistes, qui avaient élaboré la teneur de l’article 103 de l’actuelle Constitution qui était l’article 89 (révisé par la loi constitutionnelle N°83-55 du 1er mai 1983) de leur Constitution, surtout en son alinéa 3, pouvaient bien réviser la durée du mandat présidentiel par la voie parlementaire. Ce qui n’est pas le cas pour les libéraux dont la Constitution dispose bien en son article 27 alinéa 2 que «la durée du mandat ne peut être révisée que par une loi référendaire». Le président de la République (un décret) n’est pas au-dessus de la Constitution (une loi).
Cette révision de l’article 27 de la Constitution cacherait-elle, selon vous, des desseins inavoués du président Wade, comme le pensent plusieurs leaders de l’opposition ?
Les innocents, les naïfs qui se consolent en disant que cette révision de l’article 27 ne concerne pas l’actuel président de la République se fourrent bien le doigt dans l’œil. La révision concerne bel et bien le président Abdoulaye Wade, non pas en terme d’allonger son mandat de deux (2) ans, mais en terme d’un troisième mandat par le biais de l’article 104 en son alinéa 1 que ses partisans sont en train de travestir par des absurdités de toutes sortes pour justifier ce troisième mandat, au cas où le 18 brumaire (ndlr : marque la fin de la Révolution française) successoral en faveur de son fils serait déjoué par les démocrates et les républicains de notre pays.
Le débat sur la prééminence entre le Sénat et l’Assemblée nationale ne s’est toujours pas estompé, malgré le fait que le président Wade ait tranché en faveur de la première institution précitée...
La prééminence du Sénat sur l’Assemblée nationale qui est à 100% l’émanation de la volonté populaire est une aberration monumentale pour régler des comptes au président de l’Assemblée nationale. Ce n’est que de la monarchie en puissance. Et nous n’en sommes pas encore au dernier acte monarchique des libéraux. Le prochain sera la révision de l’article 26 (mode d’élection du président de la République) qui passera de : «Le président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours» à : «Le président de la République est élu au suffrage universel indirect (tous les élus – ruraux, municipaux, régionaux et nationaux) et au scrutin majoritaire à deux tours». Ceci entre dans le cadre de la succession de sang du père au fils.
Que pensez-vous des multiples modifications de la Constitution issue du référendum de 2001 ?
Notre Constitution est tripotée de tous les côtés par les libéraux en fonction de leurs intérêts pouvoiristes. En huit (8) ans, ils l’ont révisée dix fois ; alors que les socialistes en trente-sept (37) ans ne l’ont touchée que 19 fois. Les Constitutions sont d’une nature stable, c’est des principes d’un caractère durable. Contrairement aux Constitutions, les règlements intérieurs, les codes de conduite ou de tout autre sont des normes, c’est-à-dire des règles tout à fait concrètes reflétant une situation historique concrète. Ces règles peuvent être modifiées en fonction des besoins objectifs, ce qui n’est pas le cas des principes, les Constitutions. Des choses qu’ignorent royalement nos libéraux. Pour continuer à poser de tels actes bonapartistes, le silence est de mise. Pour ce faire, il faut bâillonner les journalistes par les agressions, les intimidations, le chantage, voire les pressions fiscales. C’est ce qui explique les relations heurtées et violentes entre une certaine presse indépendante et démocratique qui veut toujours s’acquitter de son devoir d’informer et d’informer juste, et le pouvoir qui est allergique à la vérité.
Que vous inspire les Assises nationales initiées par le «Front Siggil Sénégal» ?
Pendant que Me Wade construit son avenir et celle de sa famille, l’opposition, la vraie, est diluée dans un cocktail de société civile, de mouvements de masses, de sans partis, de politiques, de religieux, dans des Assises pour pondre un document de sortie de crise en faveur du président de la République. Le mérite de ces Assises, que je salue respectueusement au passage, bien que n’étant pas pour, est le fait qu’elles soient une démarcation nette et résolue de plusieurs segments de la société sénégalaise des orientations du régime en place sur les plans politique, économique, social, culturel et religieux. C’est un véritable acte de défiance envers le régime libéral. Les récentes sorties du président de la République en direction de ces Assises ne sont qu’un dégagement en touche pour décanter la situation sociale : cherté et pénurie des denrées, produits et services de première nécessité, détendre les relations d’hostilité entre le pouvoir et les «Assisistes» en général, et l’opposition en particulier.
La révision de l’article 27 (la durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire). Ramener la durée du mandat de cinq (5) ans à sept (7) ans par la voie parlementaire est une violation flagrante et inique de la Constitution du 22 janvier 2001 qui stipule bien dans cet article 27, en son alinéa 2, que cette disposition ne peut être révisée que par une loi référendaire. Les avocats de la voie parlementaire pour cette révision (ironie du sort, les plus farouches sont bien des avocats) fondent leur plaidoirie sur trois arguments à savoir : sept (7) ans pour permettre au futur président de la République d’avoir le temps nécessaire pour bien travailler. De toute l’histoire du Sénégal, la durée du mandat du président de la République n’a jamais été révisée par une loi référendaire.
L’alinéa 4 de l’article 103 qui dit que le projet ou la proposition de révision de la Constitution n’est pas présenté au référendum, lorsque le président de la République décide de le soumettre à la seule Assemblée nationale. C’est là des sornettes qui ne tiennent pas la route, et il faut être enivré d’une forte dose de malhonnêteté et de démagogie intellectuelles pour les sortir.
La tendance dans le monde est de réduire la durée des mandats présidentiels. D’autant que ce n’est pas la longueur des mandats qui fait qu’un président puisse travailler bien, mais plutôt la volonté politique et le patriotisme. Un président de la République, animé d’une immense volonté politique et d’un grand patriotisme, peut faire pour son pays beaucoup de bonnes choses en cinq (5) ans ou même quatre (4) ans d’exercice.
C’est vrai que de toute l’histoire du Sénégal, jamais la durée du mandat du président de la République n’a été révisée par une loi référendaire, mais c’est parce que de toute l’histoire du Sénégal jusqu’en 2000, jamais il n’a été mentionné dans la Constitution que la révision de la durée du mandat du président de la République se fera par une loi référendaire. Ceci explique cela. La Constitution du 7 mars 1963 s’est toujours tue sur le mode de révision de la durée du mandat du président de la République (article 22).
Voila pourquoi les socialistes, qui avaient élaboré la teneur de l’article 103 de l’actuelle Constitution qui était l’article 89 (révisé par la loi constitutionnelle N°83-55 du 1er mai 1983) de leur Constitution, surtout en son alinéa 3, pouvaient bien réviser la durée du mandat présidentiel par la voie parlementaire. Ce qui n’est pas le cas pour les libéraux dont la Constitution dispose bien en son article 27 alinéa 2 que «la durée du mandat ne peut être révisée que par une loi référendaire». Le président de la République (un décret) n’est pas au-dessus de la Constitution (une loi).
Cette révision de l’article 27 de la Constitution cacherait-elle, selon vous, des desseins inavoués du président Wade, comme le pensent plusieurs leaders de l’opposition ?
Les innocents, les naïfs qui se consolent en disant que cette révision de l’article 27 ne concerne pas l’actuel président de la République se fourrent bien le doigt dans l’œil. La révision concerne bel et bien le président Abdoulaye Wade, non pas en terme d’allonger son mandat de deux (2) ans, mais en terme d’un troisième mandat par le biais de l’article 104 en son alinéa 1 que ses partisans sont en train de travestir par des absurdités de toutes sortes pour justifier ce troisième mandat, au cas où le 18 brumaire (ndlr : marque la fin de la Révolution française) successoral en faveur de son fils serait déjoué par les démocrates et les républicains de notre pays.
Le débat sur la prééminence entre le Sénat et l’Assemblée nationale ne s’est toujours pas estompé, malgré le fait que le président Wade ait tranché en faveur de la première institution précitée...
La prééminence du Sénat sur l’Assemblée nationale qui est à 100% l’émanation de la volonté populaire est une aberration monumentale pour régler des comptes au président de l’Assemblée nationale. Ce n’est que de la monarchie en puissance. Et nous n’en sommes pas encore au dernier acte monarchique des libéraux. Le prochain sera la révision de l’article 26 (mode d’élection du président de la République) qui passera de : «Le président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours» à : «Le président de la République est élu au suffrage universel indirect (tous les élus – ruraux, municipaux, régionaux et nationaux) et au scrutin majoritaire à deux tours». Ceci entre dans le cadre de la succession de sang du père au fils.
Que pensez-vous des multiples modifications de la Constitution issue du référendum de 2001 ?
Notre Constitution est tripotée de tous les côtés par les libéraux en fonction de leurs intérêts pouvoiristes. En huit (8) ans, ils l’ont révisée dix fois ; alors que les socialistes en trente-sept (37) ans ne l’ont touchée que 19 fois. Les Constitutions sont d’une nature stable, c’est des principes d’un caractère durable. Contrairement aux Constitutions, les règlements intérieurs, les codes de conduite ou de tout autre sont des normes, c’est-à-dire des règles tout à fait concrètes reflétant une situation historique concrète. Ces règles peuvent être modifiées en fonction des besoins objectifs, ce qui n’est pas le cas des principes, les Constitutions. Des choses qu’ignorent royalement nos libéraux. Pour continuer à poser de tels actes bonapartistes, le silence est de mise. Pour ce faire, il faut bâillonner les journalistes par les agressions, les intimidations, le chantage, voire les pressions fiscales. C’est ce qui explique les relations heurtées et violentes entre une certaine presse indépendante et démocratique qui veut toujours s’acquitter de son devoir d’informer et d’informer juste, et le pouvoir qui est allergique à la vérité.
Que vous inspire les Assises nationales initiées par le «Front Siggil Sénégal» ?
Pendant que Me Wade construit son avenir et celle de sa famille, l’opposition, la vraie, est diluée dans un cocktail de société civile, de mouvements de masses, de sans partis, de politiques, de religieux, dans des Assises pour pondre un document de sortie de crise en faveur du président de la République. Le mérite de ces Assises, que je salue respectueusement au passage, bien que n’étant pas pour, est le fait qu’elles soient une démarcation nette et résolue de plusieurs segments de la société sénégalaise des orientations du régime en place sur les plans politique, économique, social, culturel et religieux. C’est un véritable acte de défiance envers le régime libéral. Les récentes sorties du président de la République en direction de ces Assises ne sont qu’un dégagement en touche pour décanter la situation sociale : cherté et pénurie des denrées, produits et services de première nécessité, détendre les relations d’hostilité entre le pouvoir et les «Assisistes» en général, et l’opposition en particulier.