A l’occasion du Conseil des ministres du jeudi 16 juin 2011, M. Abdoulaye Wade a fait adopter et rendu public un projet de loi destiné à l’examen de l’Assemblée Nationale et instituant, comme réforme constitutionnelle, un ticket Président – Vice-président pour l’élection présidentielle du 26 février 2012. Mais le leader de l’Alliance pour les Forces du Progrès (AFP) Moustapha Niasse y voit le règlement de deux problèmes qui empêcheraient le Chef de l’Etat de dormir. « Avec ce projet de loi, M. Abdoulaye Wade cherche à résoudre deux problèmes qui hantent son sommeil et le torturent de manière lancinante, devant un bilan catastrophique, dans tous les domaines, au moment où se profile à l’horizon, dans huit mois seulement, l’élection présidentielle du 26 février 2012. En effet, le ticket présidentiel est un subterfuge, une combinaison pour permettre d’assurer sa succession, après une victoire factice. En outre, ce projet de réforme vise à éviter le deuxième tour, par abaissement du niveau constitutionnel du score à 25 % », a dénoncé Moustapha Niasse. Visiblement ahuris par ce projet de loi, Moustapha Niasse parle « d’hérésie institutionnelle ». « Voilà qu’encore une fois, pour imposer au peuple sa conception personnelle de l’exercice du pouvoir au sommet de l’Etat et habité par un entêtement obsessionnel sur la question de sa succession prochaine, M. Abdoulaye Wade invente, pour la première fois depuis 1960, une hérésie institutionnelle, sans aucune forme de consultation préalable avec le peuple, c’est-à-dire avec les acteurs politiques, les élus de la nation autres que ses affidés du PDS et ses alliés habituels, les collectivités décentralisées, les Sénégalais établis à l’extérieur. Ce sont-là les deux objectifs visés dans cette nouvelle et inacceptable réforme », a fulminé M. Niasse. Selon le leader de l’AFP, Me Wade a initié ce projet de loi « sachant que le peuple lui a tourné le dos, M. Abdoulaye Wade fixe ses prétentions à ce niveau (entre 26 et 28 %).» Moustapha a lancé un appel à tous les démocrates du Sénégal, aux partenaires au développement ainsi qu’aux Institutions africaines et internationales pour dénoncer « ce hold-up qui se prépare contre la Constitution de la République.» Dans la même perspective, Moustapha a estimé que le peuple sénégalais doit se « mobiliser comme un seul homme, pour faire face à l’arbitraire et barrer la route à cette dérive pouvoiriste et sans aucune justification républicaine ou morale.»
Chimère Junior LOPY rewmi
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