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MOUSTAPHA TALL, IMPORTATEUR : « Le ravitaillement en riz sera correct durant le mois de Ramadan »

À quelques jours du Ramadan, le mois béni des musulmans, le grand l’importateur de riz au Sénégal rassure les populations. Dans un entretien qu’il nous a accordé, hier en marge de la cérémonie de l’opération d’offre publique de vente d’action en Afrique par Ecobank Transnational Incorporated (Eti), M. Moustapha Tall a précisé qu’il dispose d’un stock suffisant pour ravitailler correctement le pays au mois de Ramadan, si l’Etat leur paie les arriérés de la subvention. Par ailleurs, dans le cadre de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), M. Tall a révélé qu’il est sur le chemin de se transformer en agriculteur.


Rédigé par leral.net le Mardi 26 Août 2008 à 16:06 | | 0 commentaire(s)|

MOUSTAPHA TALL, IMPORTATEUR : « Le ravitaillement en riz sera correct durant le mois de Ramadan »
Le Matin : Ces derniers temps, le Sénégal vit une crise du riz. Or nous sommes à quelques jours du Ramadan, le mois béni des musulmans. Est ce que vous pouvez nous confirmer que le marché sera bien ravitaillé ?

M. Tall : Effectivement, je vous le confirme. Il y a suffisamment de riz au Sénégal pour satisfaire le besoin des populations. Nous avons des stocks suffisants pour ravitailler correctement le pays au mois de Ramadan. Il n’ y a aucun problème de ce côté-là. Ce qui reste, c’est qu’il y a un peu de retard sur le paiement de la subvention. Jusqu’à présent, nos fonds sont bloqués par les autorités. Mais une fois que ces fonds seront débloqués, tout va entrer dans l’ordre. Je pense d’ailleurs que le déblocage est imminent. D’après les autorités, le paiement aura lieu cette semaine. Et cela se fait aujourd’hui (ndlr : hier) ou demain (ndlr : aujourd’hui), vous verrez que le marché sera approvisionné normalement en quantité et en qualité.

Vous êtes importateur de riz. Et le Chef de l’Etat vient de lancer la Grande offensive agricole pour la nourriture, et l’abondance (Goana). Etes-vous prêt à investir dans ce programme ?

Bien sûr. Je suis prêt à m’engager dans ce programme. C’est une politique d’autosuffisance alimentaire, et j’y crois. Vous avez constaté mon intervention de tout à l’heure dans la salle. Je n’ai pas posé de questions sur l’importation du riz, mais plutôt sur la production du riz ici au Sénégal. J’ai demandé à Ecobank de financer l’agriculture. Je ne suis pas encore agriculteur, mais retenez que cela veut dire que je suis sur le chemin de me transformer en agriculteur.

Actuellement, on constate une spéculation sur les prix du riz sur le marché. En tant que grand importateur, comment comptez-vous faire pour arrêter cette hémorragie ?

C’est possible qu’il y ait la spéculation sur les prix, car il y a la rareté actuellement. Le problème se situe entre l’offre et la demande. Si le marché n’est pas bien approvisionné, la demande est toujours là. Donc le prix ne peut être stable. Et les spéculateurs profitent de cette occasion pour faire leur jeu. Ça, on peut les combattre. Mais la seule manière de les combattre, c’est d’approvisionner le marché en quantité suffisante pour qu’il n’y ait pas le déséquilibre entre l’offre et la demande. Une fois que le marché est bien alimenté, vous verrez que ces spéculateurs vont disparaître. Ils vont se retirer d’eux-mêmes et le marché va redevenir normal, si toutefois le ministre du Budget règle les problèmes des arriérés.

Combien vous doit exactement le Ministère ?

C’est important comme somme. Mais, je ne peux pas avancer de chiffres. Je sais qu’au vu du rythme auquel nous vendons le riz , le montant est très élevé.

Une chose aussi, c’est que la qualité du riz que vous importez pose problème actuellement. Les sénégalais aiment le riz brisé et pourtant sur le marché, cette qualité est devenue rare ?

Actuellement, il y a le riz brisé en quantité suffisante sur le marché. D’ailleurs, je n’importe pas du riz de mauvaise qualité. Je suis très exigeant dans ce domaine là. Même les clients le savent parce que c’est ce que je consomme moi aussi. Je vous répète encore que tout le problème actuellement réside au niveau du paiement des subventions. Si l’Etat arrive à régler, tout va entrer dans l’ordre. Ça, je vous le garantis.

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