Macky Sall a déjà son toit. Il pèse plus de 700.000 voix. Il cherche une équipe pour lui servir de charpente. Les échafaudages manquent à l’édifice dont les électeurs sénégalais lui ont dessiné les contours. Le béton, le fer et le ciment ont le poids de plus d’un million d’électeurs. C’est à chercher pour le second tour. Idrissa Seck l’avait prévenu, au soir d’un vaste rassemblement du Mouvement des Forces vives du 23 juin : « Pour faire sa maison, inutile de chercher un toit. Il faut faire des fondations solides ». Le leader de la coalition Macky2012 a ouvert l’autre chantier du raid solitaire, non sans rappeler son pacte de loyauté avec les électeurs sénégalais. Son allié Jean-Paul Dias a été plus virulent, rappelant un certain leader qui lorgnait le bulletin de santé du Président Wade. Pour lui, Macky incarne la vertu et Idy le vice.
Retour à la case départ. Le second tour impose à Macky Sall de ratisser large. N’ayant pas joué à la loyale avec ses « alliés » du M23, il lui faut renouveler le pacte d’alliance. L’engagement à ses côtés n’est plus automatique. Il cherche d’abord la caution morale du Président des Assises, Amadou Makhtar Mbow. Il a besoin de donner des gages parce que le moteur a cessé de tourner sous sa poussée. Les segments de la mécanique ont été lustrés et mis en marche par les autres, sur la foi d’un engagement à battre campagne unis. Son raid solitaire a contribué à discréditer la stratégie. Il a formulé une offre autre dans une campagne où l’angle de tir était, pour l’Opposition comme pour la Société civile, le rejet d’une nouvelle candidature de Me Wade.
ALLIANCES, MESALLIANCES, SOLO POLITIQUE
Après le doyen Mbow, il enrôle Youssou Ndour. Idrissa Seck le recale aux portes de son secrétariat, histoire de procéder à des « arbitrages ». Révélateur ! Il fait cap sur le domicile de son « frère et oncle » Moustapha Niasse. Une dizaine d’alliés « ont accepté » d’assister à la rencontre. Bien en vue, il y a Me El Hadj Diouf, Penda Mbow, El Hadj Momar Samb et Amath Dansokho. Mais où se trouve Abdoulaye Bathily dont les aspirations à une nouvelle alternance deviennent un éternel recommencement, surtout avec les alliances, mésalliances et échappées solitaires ? Après Tanor, Macky lui a donné matière à recoller les morceaux d’une stratégie de déboulonnement de Me Wade. Le succès est dans les rêves. Dans la réalité, il y a les egos qui s’entrechoquent, portant des ambitions très personnalisées.
En politique, le passé peut être aujourd’hui, par le jeu de l’amnésie. En matière d’éthique, le présent fédère les serments passés et actuels. Bienvenue donc dans la Charte des Assises ! Macky Sall l’a signée sous réserve. L’amendement le plus ronflant porte sur le régime parlementaire. C’était dans une autre vie, celle d’un candidat à la magistrature suprême décidé à se peser. Pour cette même raison, il piétine, très vite, en éléphant dans un magasin de porcelaine électorale, la candidature de l’unité puis la candidature de l’unité et du rassemblement. Son solo trop matinal a donné des idées à d’autres… L’idée n’était plus sacrée dans la perspective d’un combat électoral très important pour la classe politique. Et maintenant qu’il devra faire face à Me Wade, avec un poids électoral inférieur au tiers des votants, il cherche un stock de voix à engager dans son projet présidentiel.
NEO-CONVERTI A L’UNITE D’ACTION
Les réserves tombent. C’est la semaine des dévotions politiques pour lui. Les gages s’accumulent. Il accepte de signer définitivement et d’appliquer la Charte de Bonne gouvernance dans l’entre-deux tours. La sincérité est diluée dans un calcul politique très flagrant. Il s’affiche avec ceux qui ont choisi de cheminer en semble sous le sceau des Assises puis du M23, depuis de très longs mois. Maintenant que le soleil du premier tour s’est couché sans lui annoncer son grand soir apériste, il veut arracher une ombrelle dans cette Opposition et cette Société civile qu’il a snobées. Il leur a pris un électorat qu’ils devaient conquérir, ensemble, sur le même projet de nouvelle gouvernance.
Les gages concernent aussi le séjour au Palais de la République. Et là, ô contraste ! Il danse plus vite que le tempo d’un référendum qui raccourcira le mandat de 7 à 5 ans (article 27 de la Constitution). Le « Je » est florissant alors que le référendum est incontournable. Il jongle sur la nature semi-présidentielle du régime actuel pour contourner le vote du « peuple des Assises » en faveur d’un régime parlementaire. Il est plus explicite sur la vice-présidence, parce que c’est Wade que sur le régime parlementaire, parce que son ses alliés potentiels de l’Opposition. Là aussi, le « Je » est encore omniprésent alors que le mercredi, jour de sa conférence de presse, il n’avait pas rencontré Niasse, Tanor et Idy, ses suivants au sortir du premier tour. La présidentielle a déjà pris au Sénégal beaucoup de son temps et de son énergie. Elle a une grande charge émotionnelle. Passer de très longs mois à palabrer sur la durée d’un mandat alors que les urgences attendent, bravo pour la diligence sur les demandes sociale et démocratique !
SOURCE: LE PAYS
Retour à la case départ. Le second tour impose à Macky Sall de ratisser large. N’ayant pas joué à la loyale avec ses « alliés » du M23, il lui faut renouveler le pacte d’alliance. L’engagement à ses côtés n’est plus automatique. Il cherche d’abord la caution morale du Président des Assises, Amadou Makhtar Mbow. Il a besoin de donner des gages parce que le moteur a cessé de tourner sous sa poussée. Les segments de la mécanique ont été lustrés et mis en marche par les autres, sur la foi d’un engagement à battre campagne unis. Son raid solitaire a contribué à discréditer la stratégie. Il a formulé une offre autre dans une campagne où l’angle de tir était, pour l’Opposition comme pour la Société civile, le rejet d’une nouvelle candidature de Me Wade.
ALLIANCES, MESALLIANCES, SOLO POLITIQUE
Après le doyen Mbow, il enrôle Youssou Ndour. Idrissa Seck le recale aux portes de son secrétariat, histoire de procéder à des « arbitrages ». Révélateur ! Il fait cap sur le domicile de son « frère et oncle » Moustapha Niasse. Une dizaine d’alliés « ont accepté » d’assister à la rencontre. Bien en vue, il y a Me El Hadj Diouf, Penda Mbow, El Hadj Momar Samb et Amath Dansokho. Mais où se trouve Abdoulaye Bathily dont les aspirations à une nouvelle alternance deviennent un éternel recommencement, surtout avec les alliances, mésalliances et échappées solitaires ? Après Tanor, Macky lui a donné matière à recoller les morceaux d’une stratégie de déboulonnement de Me Wade. Le succès est dans les rêves. Dans la réalité, il y a les egos qui s’entrechoquent, portant des ambitions très personnalisées.
En politique, le passé peut être aujourd’hui, par le jeu de l’amnésie. En matière d’éthique, le présent fédère les serments passés et actuels. Bienvenue donc dans la Charte des Assises ! Macky Sall l’a signée sous réserve. L’amendement le plus ronflant porte sur le régime parlementaire. C’était dans une autre vie, celle d’un candidat à la magistrature suprême décidé à se peser. Pour cette même raison, il piétine, très vite, en éléphant dans un magasin de porcelaine électorale, la candidature de l’unité puis la candidature de l’unité et du rassemblement. Son solo trop matinal a donné des idées à d’autres… L’idée n’était plus sacrée dans la perspective d’un combat électoral très important pour la classe politique. Et maintenant qu’il devra faire face à Me Wade, avec un poids électoral inférieur au tiers des votants, il cherche un stock de voix à engager dans son projet présidentiel.
NEO-CONVERTI A L’UNITE D’ACTION
Les réserves tombent. C’est la semaine des dévotions politiques pour lui. Les gages s’accumulent. Il accepte de signer définitivement et d’appliquer la Charte de Bonne gouvernance dans l’entre-deux tours. La sincérité est diluée dans un calcul politique très flagrant. Il s’affiche avec ceux qui ont choisi de cheminer en semble sous le sceau des Assises puis du M23, depuis de très longs mois. Maintenant que le soleil du premier tour s’est couché sans lui annoncer son grand soir apériste, il veut arracher une ombrelle dans cette Opposition et cette Société civile qu’il a snobées. Il leur a pris un électorat qu’ils devaient conquérir, ensemble, sur le même projet de nouvelle gouvernance.
Les gages concernent aussi le séjour au Palais de la République. Et là, ô contraste ! Il danse plus vite que le tempo d’un référendum qui raccourcira le mandat de 7 à 5 ans (article 27 de la Constitution). Le « Je » est florissant alors que le référendum est incontournable. Il jongle sur la nature semi-présidentielle du régime actuel pour contourner le vote du « peuple des Assises » en faveur d’un régime parlementaire. Il est plus explicite sur la vice-présidence, parce que c’est Wade que sur le régime parlementaire, parce que son ses alliés potentiels de l’Opposition. Là aussi, le « Je » est encore omniprésent alors que le mercredi, jour de sa conférence de presse, il n’avait pas rencontré Niasse, Tanor et Idy, ses suivants au sortir du premier tour. La présidentielle a déjà pris au Sénégal beaucoup de son temps et de son énergie. Elle a une grande charge émotionnelle. Passer de très longs mois à palabrer sur la durée d’un mandat alors que les urgences attendent, bravo pour la diligence sur les demandes sociale et démocratique !
SOURCE: LE PAYS