Les élections au Sénégal ont vécu. Les Cassandre qui prédisaient un pays en feu et à sang ont dû ravaler leurs prémonitions.
La dérive autocratique n'aura pas lieu
Malgré les incertitudes qui planaient sur le bon déroulement des élections avec d’une part, les campagnes d’intimidations violentes, et d’autre part, les soupçons de fraudes et de confiscation du pouvoir, l’issue des élections fut scellée trois heures seulement après la fermeture des bureaux de vote. Une délivrance soudaine due au raz-de- marée qu’indiquaient les chiffres venant directement des bureaux de vote, mais aussi au coup de téléphone passé par Abdoulaye Wade, le président sortant, à son rival, Macky Sall, pour le féliciter de sa victoire.
Ce geste en a surpris plus d’un, il faut l’avouer, au regard des nombreux soupçons justifiés qui pesaient sur la volonté de confiscation du pouvoir.
Cependant, en pouvait-il être autrement vu l’écrasante victoire qui se dessinait au fur et à mesure que les résultats tombaient ? En tout état de cause, il faut tout de même saluer le geste d'Abdoulaye Wade qui, comme son prédécesseur, Abdou Diouf en 2000, venait ainsi de couper l’herbe aux pieds de ses partisans et collaborateurs qui auraient pu avoir la malheureuse idée de torpiller la vérité des urnes. Derrière les scènes d’euphorie, il faut aussi lire un sentiment de surprise positive qui a habité les Sénégalais qui ne croyaient pas Wade encore capable de faire un geste de cette ampleur…
Ainsi, le peuple avait-il commencé à célébrer sa victoire dans les rues de Dakar et aux environs. S’il y a une leçon à retenir, c’est encore cette maturité qu’a le peuple sénégalais à identifier et livrer les vrais combats avec sérénité et responsabilité. La valeur de la carte d’électeur, qui donne à chacun l’opportunité de faire souverainement son choix, n’est plus une illusion au Sénégal. Un certain élan de conscience citoyenne, entamé en 2000, vient ainsi d’être définitivement confirmé. Les politiques sauront donc désormais à quoi s’en tenir, tant la menace de la sanction populaire est devenue une réalité.
La dérive autocratique n'aura pas lieu
Malgré les incertitudes qui planaient sur le bon déroulement des élections avec d’une part, les campagnes d’intimidations violentes, et d’autre part, les soupçons de fraudes et de confiscation du pouvoir, l’issue des élections fut scellée trois heures seulement après la fermeture des bureaux de vote. Une délivrance soudaine due au raz-de- marée qu’indiquaient les chiffres venant directement des bureaux de vote, mais aussi au coup de téléphone passé par Abdoulaye Wade, le président sortant, à son rival, Macky Sall, pour le féliciter de sa victoire.
Ce geste en a surpris plus d’un, il faut l’avouer, au regard des nombreux soupçons justifiés qui pesaient sur la volonté de confiscation du pouvoir.
Cependant, en pouvait-il être autrement vu l’écrasante victoire qui se dessinait au fur et à mesure que les résultats tombaient ? En tout état de cause, il faut tout de même saluer le geste d'Abdoulaye Wade qui, comme son prédécesseur, Abdou Diouf en 2000, venait ainsi de couper l’herbe aux pieds de ses partisans et collaborateurs qui auraient pu avoir la malheureuse idée de torpiller la vérité des urnes. Derrière les scènes d’euphorie, il faut aussi lire un sentiment de surprise positive qui a habité les Sénégalais qui ne croyaient pas Wade encore capable de faire un geste de cette ampleur…
Ainsi, le peuple avait-il commencé à célébrer sa victoire dans les rues de Dakar et aux environs. S’il y a une leçon à retenir, c’est encore cette maturité qu’a le peuple sénégalais à identifier et livrer les vrais combats avec sérénité et responsabilité. La valeur de la carte d’électeur, qui donne à chacun l’opportunité de faire souverainement son choix, n’est plus une illusion au Sénégal. Un certain élan de conscience citoyenne, entamé en 2000, vient ainsi d’être définitivement confirmé. Les politiques sauront donc désormais à quoi s’en tenir, tant la menace de la sanction populaire est devenue une réalité.
Restaurer la confiance
Pour autant, au milieu de cette euphorie, il est important de savoir raison garder. La politique nous apprend que les promesses peuvent être de vaines
paroles, qui n’engagent que ceux qui y croient. La preuve nous a été démontrée par le régime libéral sortant. En effet, l’assainissement de l’espace politique, la moralisation de l’activité politique, ainsi que le retour aux fondements de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance, à nous promis en 2000, ont vite été renvoyés dans les calendes grecques, remplacés qu’ils furent par une palette de pratiques antidémocratiques.
Chat échaudé craint l’eau froide ! Ainsi, au milieu de cette euphorie ambiante, on entend plusieurs voix appelant à la retenue et à la vigilance. Ce
qui montre ainsi une certaine maturité qui, je crois, est aussi le résultat de l’expérience des douze années de règne de Wade.
Ainsi, le président élu, Macky Sall, ne devrait-il pas bénéficier d’un long état de grâce. Dès l’entame de son mandat - qui devrait être ramené à cinq ans -, il devra poser les premiers jalons d’une rupture réelle, car le peuple est en attente de propositions et d’actes concrets, qui vont dans le sens de la restauration de la République, l’amélioration du cadre de vie, la baisse des denrées de première nécessité, la réduction du train de vie de l’Etat, et une gestion transparente et économe des ressources du pays.
D’une part, le président Macky Sall possède les outils méthodologiques et les instruments opératifs pour mener à bien ces projets. Car tout un arsenal pour une bonne gouvernance chevillée à la restauration des institutions se trouve logé dans les conclusions des assises nationales, qu’il a promis de respecter et de mettre en place.
Il n’est pas un secteur qui n’ait été investi par les assises nationales. Ainsi des mesures de rupture par rapport aux pratiques anti-démocratiques aux propositions et orientations stratégiques pour booster la croissance économique, éradiquer les injustices sociales, rétablir la séparation des pouvoirs, et restaurer les fondements de la République, les assises nationales fournissent une palette adéquate pour donner un nouveau souffle au pays.
D’autre part, Macky Sall a une position avantageuse qui est celle de "l’homme à la fenêtre". Son compagnonnage avec Wade lui a enseigné
surtout ce qu’il ne faut pas faire. Et ces quatre années d’opposition qui l’ont rapproché davantage du peuple, ont fini de lui signifier les attentes de ce même peuple. Les leçons apprises doivent le servir maintenant.
Un certain espoir est placé en sa personne pour enfin restaurer le symbole et la marque "Sénégal", ce qui passe inéluctablement par la rupture. En sera-t-il capable ? Saura-t-il sauvegarder l’intérêt du peuple au milieu de cette meute de politiciens qui ne sont mus que par leurs propres intérêts et ceux de leurs clans respectifs ? Sera-t-il capable de mettre fin à l’exercice solitaire du pouvoir, tout en ne versant pas dans la compromission politicienne ? Aura-t-il les moyens de sa politique et les ressources de ses promesses, en attendant la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale après les élections législatives qui se dérouleront, selon le calendrier républicain, en juin prochain ?
Autant de questions qui nous taraudent l’esprit, mais dont les réponses devront commencer à tomber dans les jours qui viennent, avec d’une part la
constitution de son gouvernement, et d’autre part les mesures individuelles qu’il aura à prendre.
La vigilance, le contrôle, l’optimisme et l’humilité sont de mise.
Par Cheikh Mbacké Gueye Docteur en philosophie
Pour autant, au milieu de cette euphorie, il est important de savoir raison garder. La politique nous apprend que les promesses peuvent être de vaines
paroles, qui n’engagent que ceux qui y croient. La preuve nous a été démontrée par le régime libéral sortant. En effet, l’assainissement de l’espace politique, la moralisation de l’activité politique, ainsi que le retour aux fondements de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance, à nous promis en 2000, ont vite été renvoyés dans les calendes grecques, remplacés qu’ils furent par une palette de pratiques antidémocratiques.
Chat échaudé craint l’eau froide ! Ainsi, au milieu de cette euphorie ambiante, on entend plusieurs voix appelant à la retenue et à la vigilance. Ce
qui montre ainsi une certaine maturité qui, je crois, est aussi le résultat de l’expérience des douze années de règne de Wade.
Ainsi, le président élu, Macky Sall, ne devrait-il pas bénéficier d’un long état de grâce. Dès l’entame de son mandat - qui devrait être ramené à cinq ans -, il devra poser les premiers jalons d’une rupture réelle, car le peuple est en attente de propositions et d’actes concrets, qui vont dans le sens de la restauration de la République, l’amélioration du cadre de vie, la baisse des denrées de première nécessité, la réduction du train de vie de l’Etat, et une gestion transparente et économe des ressources du pays.
D’une part, le président Macky Sall possède les outils méthodologiques et les instruments opératifs pour mener à bien ces projets. Car tout un arsenal pour une bonne gouvernance chevillée à la restauration des institutions se trouve logé dans les conclusions des assises nationales, qu’il a promis de respecter et de mettre en place.
Il n’est pas un secteur qui n’ait été investi par les assises nationales. Ainsi des mesures de rupture par rapport aux pratiques anti-démocratiques aux propositions et orientations stratégiques pour booster la croissance économique, éradiquer les injustices sociales, rétablir la séparation des pouvoirs, et restaurer les fondements de la République, les assises nationales fournissent une palette adéquate pour donner un nouveau souffle au pays.
D’autre part, Macky Sall a une position avantageuse qui est celle de "l’homme à la fenêtre". Son compagnonnage avec Wade lui a enseigné
surtout ce qu’il ne faut pas faire. Et ces quatre années d’opposition qui l’ont rapproché davantage du peuple, ont fini de lui signifier les attentes de ce même peuple. Les leçons apprises doivent le servir maintenant.
Un certain espoir est placé en sa personne pour enfin restaurer le symbole et la marque "Sénégal", ce qui passe inéluctablement par la rupture. En sera-t-il capable ? Saura-t-il sauvegarder l’intérêt du peuple au milieu de cette meute de politiciens qui ne sont mus que par leurs propres intérêts et ceux de leurs clans respectifs ? Sera-t-il capable de mettre fin à l’exercice solitaire du pouvoir, tout en ne versant pas dans la compromission politicienne ? Aura-t-il les moyens de sa politique et les ressources de ses promesses, en attendant la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale après les élections législatives qui se dérouleront, selon le calendrier républicain, en juin prochain ?
Autant de questions qui nous taraudent l’esprit, mais dont les réponses devront commencer à tomber dans les jours qui viennent, avec d’une part la
constitution de son gouvernement, et d’autre part les mesures individuelles qu’il aura à prendre.
La vigilance, le contrôle, l’optimisme et l’humilité sont de mise.
Par Cheikh Mbacké Gueye Docteur en philosophie