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Macky Sall plébiscité 4e Président du Sénégal : Ah ! dieu... Wade

Après douze ans sur le trône, Abdoulaye Wade, candidat des Forces alliées 2012, sera suppléé à la présidence de la République par son ancien Premier ministre. Pour Macky Sall, quatrième Président du Sénégal, cette victoire est le couronnement de trois ans de combat. Veinard !


Rédigé par leral.net le Lundi 26 Mars 2012 à 22:15 | | 0 commentaire(s)|

Macky Sall plébiscité 4e Président du Sénégal : Ah ! dieu... Wade
L’histoire du Sénégal s’écrit avec la même ritournelle : Il s’élève toujours dans la gloire et les références démocratiques africaine et mon­diale. En élisant triomphalement Macky Sall, le Sénégal opte pour un nouveau destin. En félicitant son challenger, le chef de l’Etat sortant s’aménage aussi une fin élogieuse. Abdoulaye Wade est resté Me du jeu jusqu’au bout même si l’espoir d’une victoire était ténu. La vérité des urnes, qui n’a pas longtemps soutenu le suspense entre le chef de l’Etat sortant et son ancien Premier ministre, est cruelle pour Abdoulaye Wa­de qui a exclu de sa grille d’analyse une défaite. On mesure vite l’étendue du désastre, celui de tous les rêves de Wade qui s’écroulent sous un mécontentement populaire.

Après douze ans de pouvoir de Wade, le Sénégal ouvre une nouvelle parenthèse de son trépidante histoire politique. A 51ans, Macky Sall pa­rachève son combat politique entamé il y a trois ans après une humiliation qui l’a dessaisi de son perchoir de pré­sident de l’As­semblée nationale. Quelle veine ! Aujourd’­hui, il a un é­nor­me poids sur ses épaules en in­car­nant le nouveau rêve sénégalais. Ces derniers temps, il n’a cessé de mesurer l’ampleur des chantiers : chômage des jeu­nes, corruption, détournements des deniers publics, institutions bâil­lonnées, cherté de la vie, ap­pau­vris­se­ment de la population. A lui de jouer et de se montrer à la hauteur des at­tentes. Pour les Sénéga­lais, la devise est claire : «Ma carte, ma caution.» N’est-ce-pas Abdou­laye Wade ?

Ce scrutin de «tous les dangers» consacre en même temps la grandeur et la décadence d’un homme désormais symbole d’une époque révolue. Celle de l’ère Abdoulaye Wade et de la mise sous tutelle des rêves des Sénégalais. Sans s’en rendre compte, le Président sortant nageait dans le brouillard de son passé glorieux. Car, ces scores expriment clairement un ras-le-bol généralisé des Sénégalais envers ce régime.

Cette élection est la tache d’ombre de la longue carrière politique de Abdoulaye Wade qui a toujours su lui insuffler le rythme qu’il voulait depuis plus de 40 ans. Il croyait rester dans la gloire ce 25 mars 2012, mais il n’a vécu qu’une brutale chute vers l’enfer. Enfermé dans sa tour d’ivoire, entouré de ses courtisans et de sa famille, Abdoulaye Wade ne saisit pas l’ampleur du désamour des Sénégalais à son égard. C’est pourquoi il était intimement convaincu que ce sont les autres qui trichent et qui intimident les électeurs sénégalais. Finalement, les abstentionnistes qui sont allés aux urnes l’ont clairement sanctionné.

Urgences de l’heure Macky Sall

Ce final, qui constitue le point d’orgue de son règne, a clairement montré que le scénario de sa réélection est quasi-impossible même si l’homme n’a jamais douté de sa victoire. Car, l’élection se tient dans un climat de contestation jamais vu depuis les années 1988-93 qu’il enflammait. Charriant son lot de morts (10 au total), mise en place d’une police répressive à la place de l’Indépen­dan­ce, la controverse de sa candidature était un sérieux baromètre de la chute de sa popularité qui contraste avec les folles années 2000-2007 où il régentait les cœurs des Sénégalais. Cette élection est aussi une leçon de vie : ce voyage au cœur de la Présidence a débuté par des images tremblantes de la liesse populaire qui a accompagné son couronnement le 19 mars 2000. Il reste, cependant, aux Sénégalais le choix d’applaudir son long combat démocratique, ses réussites et «o­u­blier» les dernières défaillances d’un régime englué dans des scandales politico-financiers. Qui sait ?

A travers cette élection, le Sénégal enchante une nouvelle fois l’Afrique avec son histoire démocratique. Il est vrai que la démocratie se nourrit de peurs et de remises en cause. Mais, le peuple sénégalais arrive toujours à apprivoiser ces moments fatidiques et démentir les cassandres qui lui prédisaient le malheur. En douze ans, il réalise deux alternances politiques majeures qui consistent toujours à chasser du pouvoir un chef d’Etat en exercice. Ce qui en fait une vitrine démocratique majeure alors que les Nations voisines se battent pour dompter leurs démons qui triomphent toujours de la démocratie à l’aide de coups d’Etat et l’instauration de régimes autocratiques. Sans tambour ni trompette, il suit toujours le mouvement des grandes Nations démocratiques. Macky Sall est averti : Ce peuple est en avance sur ses dirigeants. Il ne lui pardonnera rien.

Le Quotidien

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