Abdoulaye Wade ne s’est pas privé en revanche, de longuement féliciter sur un ton solennel le peuple pour avoir voté «dans la dignité et le calme». Nide régler quelques comptes avec des chancelleries inquiètes face à un scrutin souvent qualifié de très risqué. «Nous avons apporté de la plus belle manière un démenti à tous les oiseaux de mauvais augure qui s’étaient empressés d’appeler au chevet d’un Sénégal qui serait agonisant». Une façon de rappeler que les rumeurs de fraudes et les peurs de chaos étaient indigne. Une façon aussi de flatter des Sénégalais toujours fiers de leur démocratie et de lancer une campagne de second tour qui s’annonce compliquée.
Alors, en dépit de l’union de l’opposition qui s’annonce, les proches du président tentaient de s’afficher optimistes. «Il n’y a pas d’indignité à gagner au second tour. Nous, nous n’avons jamais oublié qu’il pouvait y en avoir un», confiait Amadou Sall, son porte-parole.
L’ambiance lourde qui régnait dimanche soir au centre électoral de Wade 2012 disait pourtant la déception. Dans ce petit appartement du centre de la capitale, nul cri, nul enthousiasme. Juste le cliquetis des ordinateurs compilant les résultats. Dans un petit bureau, le premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, seul, écoutait la radio, le visage fermé. «Cette victoire au premier tour donnée comme certaine par Wade et les siens visait à rendre cette idée possible dans l’opinion, même si cette hypothèse était hautement improbable. Maintenant qu’un second tour se dessine, Wade passe pour un perdant et cela même si son score devait se révéler pas si mauvais», analyse un universitaire sénégalais. Pour bien des Sénégalais, cet échec intermédiaire sonne presque déjà la défaite finale.
Le plus prudent restait finalement le rival annoncé.
Retranché dans sa villa de Mermoz, un quartier cossu de Dakar, Macky Sall gardait lundi sa réserve. «Les choses se présentent bien. Je crois que même du côté du pouvoir c’est désormais accepté.» En politicien avisé, il déclinait ses victoires avec méthode. «J’ai gagné Dakar haut la main et c’est la capitale qui fait la différence. J’ai aussi les banlieues populaires de Pikine et de Guédiawaye.» Macky Sall, ancien directeur de campagne de Wade, est bien placé pour savoir que ce sont autant de fiefs du vieux président qui viennent de tomber, ceux-là mêmes qui avaient permis les victoires de 2000 et 2007.
«Wade et moi nous partageons le même électorat. Ce n’est pas ma faute si je suis plus jeune. Si les scores se confirment, on peut envisager la victoire.»
Macky Sall feint la compassion. «Wade dit qu’il est mon maître. Il ne devrait pas laisser son élève le mettre au tapis. Qu’il se retire.»
Lesenegalais.net
Alors, en dépit de l’union de l’opposition qui s’annonce, les proches du président tentaient de s’afficher optimistes. «Il n’y a pas d’indignité à gagner au second tour. Nous, nous n’avons jamais oublié qu’il pouvait y en avoir un», confiait Amadou Sall, son porte-parole.
L’ambiance lourde qui régnait dimanche soir au centre électoral de Wade 2012 disait pourtant la déception. Dans ce petit appartement du centre de la capitale, nul cri, nul enthousiasme. Juste le cliquetis des ordinateurs compilant les résultats. Dans un petit bureau, le premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, seul, écoutait la radio, le visage fermé. «Cette victoire au premier tour donnée comme certaine par Wade et les siens visait à rendre cette idée possible dans l’opinion, même si cette hypothèse était hautement improbable. Maintenant qu’un second tour se dessine, Wade passe pour un perdant et cela même si son score devait se révéler pas si mauvais», analyse un universitaire sénégalais. Pour bien des Sénégalais, cet échec intermédiaire sonne presque déjà la défaite finale.
Le plus prudent restait finalement le rival annoncé.
Retranché dans sa villa de Mermoz, un quartier cossu de Dakar, Macky Sall gardait lundi sa réserve. «Les choses se présentent bien. Je crois que même du côté du pouvoir c’est désormais accepté.» En politicien avisé, il déclinait ses victoires avec méthode. «J’ai gagné Dakar haut la main et c’est la capitale qui fait la différence. J’ai aussi les banlieues populaires de Pikine et de Guédiawaye.» Macky Sall, ancien directeur de campagne de Wade, est bien placé pour savoir que ce sont autant de fiefs du vieux président qui viennent de tomber, ceux-là mêmes qui avaient permis les victoires de 2000 et 2007.
«Wade et moi nous partageons le même électorat. Ce n’est pas ma faute si je suis plus jeune. Si les scores se confirment, on peut envisager la victoire.»
Macky Sall feint la compassion. «Wade dit qu’il est mon maître. Il ne devrait pas laisser son élève le mettre au tapis. Qu’il se retire.»
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