Dans ces vagues houleuses et démontant tout navire et même celui de guerre, nos deux capitaines de bord, en l’occurrence Macky Sall et François Hollande, n’ont pas l’œil rivé sur le gouvernail qui est chargé de diriger les deux navires. Les bateaux Sénégal et France tanguent telles des nefs de fous et il est souvent dit que la nef des fous n’accostera jamais. Que deviendrons-nous avec ces deux présidents, flanby Sall et flanby Hollande qui ont pour dénominateur commun leur mollesse associée à leur goût immodéré du culte du secret. Ils sont entourés, semblent écouter mais n’écoutent qu’eux-mêmes. Une impression bizarre qu’ils font tout au pif. Plus surprenant est qu’ils se réclament de l’école du « Très normalisme ». Dieu sait combien nous nous sommes défoncés pour les élire à la magistrature suprême. Résultat escompté : zéro au compteur pour le moment! Que nenni pour le moment. Les peuples sénégalais et français, unis sous un même toit affrontent vaillamment ce qui se trame sous leurs yeux. L’impuissance et la lassitude gagnent du terrain. Nous les attendrons patiemment pourvu que Macky et Hollande fassent des efforts. Fixer le cap dans cette mer agitée et déchaînée concourt à toute épreuve de bravoure pour nos deux dirigeants. Dure est l’heure pour nos deux contorsionnistes qui n’étaient pas préparés à ce difficile exercice du pouvoir. L’exercice du pouvoir s’apprend. Nous inculque-t-on souvent. Est-il un habit qu’on met une fois élu? Comme l’a vaillamment montré Nicholas Sarkozy quand il est allé se prélasser avec bagages et famille au lendemain de son élection sur le yacht de son ami Vincent Bolloré. En tous les cas, être président n’est pas qui veut. Les deux, Macky et Hollande, happés par le destin et auréolés d’une bonne étoile n’ont jamais pensé franchir le Rubicon menant à la station suprême. Fixer le cap dans cette période de dysfonctionnements inhabituels à tous les étages du pouvoir est chose drue et difficile. Le chômage grimpe et grimpe encore. La cherté et la dureté de la vie se font sentir à tous les niveaux. Le panier de la ménagère continue à se casser la figure. Mes excuses pour cet écart de langage que je qualifie de politiquement correct. Il est des temps où chercher les mots pour les coucher sur le papier remplit ma plume de haine et de dégoût. Tout ce qui nous arrive est la faute des politiques. De droite comme de gauche, prenant toujours les peuples de court. Tout a été pensé avant dans leurs cénacles et l’Assemblée nationale et le Sénat ne sont là que pour valider le travail déjà accompli. Demander l’avis du peuple, que cela soit sénégalais ou français n’a jamais été la tasse de thé de ceux qui nous gouvernent et ainsi va la vie cahin-caha, clopin-clopant de tous les jours. L’exemple patent qui se déroule au nez et à la barbe du peuple français, le mariage pour tous, cette loi débattue dans les ateliers des gouvernants de je ne sais quoi, est passée comme lettre à la poste. Ca houspille et ça menace mais rien. Que cette loi de mariage pour tous ne vienne pas s’échouer sur les plages du Sénégal et d’autres pays africains. Il est souvent dit que quand la France tousse, le reste de l’Afrique francophone toussote aussi. Comme d’habitude, des politiques français de quelque bord essayeront de nous l’ingurgiter mais cela ne passera pas. Du Sénégal, je parle. Ce pays pétri de culture religieuse et de piété. Fixer le cap par un remaniement ministériel ? Le Sénégal et la France ont du plomb dans l’aile et il leur est difficile de survoler et de se mettre au-dessus de la mêlée. Déficits, dettes publiques, taux de chômage caracolant, cherté de la vie, manifestations du peuple à ne plus finir. Et la cerise sur le gâteau, Macky Sall et François Hollande ont chacun leur cheval de Troie, à Macky, les audits et à Hollande, le mariage pour tous. Que Dieu nous débarrasse de ces promesses de campagne devenues des réalités comparables à des pilules dures à avaler. La machine gouvernementale est grippée. Nos deux gouvernants cherchent par tous les moyens à s’en sortir. Je parie que nos deux présidents pensent être droits dans leurs bottes et qu’ils finiront couchés devant leur peuple respectif. J’ose espérer que le livre de Ségolène Royal, cette femme toujours debout malgré les épreuves qu’elle a traversées, « Cette belle idée du courage », les réveillera de leur torpeur et de leur cafouillis dans lesquels ils sont empêtrés. Remanier ou Reconstruire ? To be or not to be, that is the question.
POUYE Ibra
Critique de l’actu politique
POUYE Ibra
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