Le Port mis de côté, il reste la création et la mise en place de sociétés AVIATION HANDLING SERVICE, AHS, qui fournissent des prestations en termes de services d’aéroport.
Dans le montant de la somme que le Procureur spécial met dans le patrimoine de Karim Wade, elles représentent à peu près 260 milliards.
D’abord, tous les documents produits par la défense de Karim sont des actes dits authentiques puisqu’ils sont établis par un notaire : procès-verbaux de souscription au capital, procès-verbaux de tenue d’Assemblées, procès-verbaux de nominations aux différentes responsabilités. Le nom de Karim Wade ne figure nulle part sur ces papiers qui montrent que Karim Wade n’a aucun intérêt dans ces sociétés. En présence de tous ces documents le Procureur spécial n’apporte aucune preuve à l’appui de ses affirmations. Il se contente de clamer sa conviction. Or, en droit sénégalais comme en droit français, un acte authentique comme ceux des notaires, huissiers et greffiers est ‘’valable jusqu’à inscription de faux’’ (jusqu’à à ce que la justice pénale saisie pour faux annule les pièces). Donc les pièces authentiques produites par la défense de Karim s’imposent au Procureur spécial et aux juges de la CREI, à moins qu’ils ne portent plainte contre la notaire pour faux et demandent l’annulation de ces actes. Le Procureur ne peut donc les écarter d’un revers de main.
Il en résulte d’abord que Karim dont le nom ne figure pas sur ces pièces doit être considéré hors de cause.
Venons-en maintenant au véritable propriétaire, M. Bibo Bourgi. Peut-être par scrupule ou modestie, Bibo n’a pas assez montré qu’il n’a pas été fait par Karim. Issu d’une riche famille libanaise il est, depuis la disparition de ses parents, par son héritage et son travail, propriétaires d’immeubles et d’hôtels à Dakar. Alors quoi d’étonnant qu’il investisse quelques dizaines de millions CFA dans un domaine jusqu’ici occupé par les étrangers ?
Au juste, donc, qu’est-ce qu’on reproche à Bibo, est-ce un détournement de deniers publics ou quoi ? Si c’est un détournement de deniers publics, alors il faut répondre aux questions : quels deniers publics, combien ? Pris où, quand et comment ?
Il ne peut certainement pas s’agir du capital des sociétés AHS dont le Procureur spécial évite de parler car sans rapport avec les sommes qu’il impute au patrimoine de Karim. Et pour cause car il est dérisoire, 10 millions CFA par AHS. Lorsqu’il parle de poids financiers, terme inexistant en finance ou en comptabilité. S’agirait-il alors de plus-values ? Celles-ci, à supposer qu’elles existent, sont censées être réalisées à l’étranger. Si c’est le cas, que vient faire l’Etat du Sénégal dans les bénéfices d’une société privée opérant à l’étranger ?
Sans compter que ses chiffres ont farfelus et, un tantinet ridicules.
Mais suivons un moment le Procureur spécial.
Si Bibo Bourgi, a pu, avec un petit capital de 10 millions CFA, pénétrer un secteur qui, jusqu’ici, était le monopole des étrangers, où on ne notait la présence d’aucun africain, créer une société-mère au Sénégal et des filiales à l’étranger, Guinée équatoriale, Guinée Bissau, Niger, Ghana et, en peu d’années, les valoriser au point d’attendre le chiffre de 260 milliards CFA, selon l’évaluation du Procureur spécial lui-même, au lieu de mettre en prison Bibo Bourgi, on devrait lui décerner la médaille de l’Ordre national du mérite.
Christine Gueye
Juriste en herbe
Dans le montant de la somme que le Procureur spécial met dans le patrimoine de Karim Wade, elles représentent à peu près 260 milliards.
D’abord, tous les documents produits par la défense de Karim sont des actes dits authentiques puisqu’ils sont établis par un notaire : procès-verbaux de souscription au capital, procès-verbaux de tenue d’Assemblées, procès-verbaux de nominations aux différentes responsabilités. Le nom de Karim Wade ne figure nulle part sur ces papiers qui montrent que Karim Wade n’a aucun intérêt dans ces sociétés. En présence de tous ces documents le Procureur spécial n’apporte aucune preuve à l’appui de ses affirmations. Il se contente de clamer sa conviction. Or, en droit sénégalais comme en droit français, un acte authentique comme ceux des notaires, huissiers et greffiers est ‘’valable jusqu’à inscription de faux’’ (jusqu’à à ce que la justice pénale saisie pour faux annule les pièces). Donc les pièces authentiques produites par la défense de Karim s’imposent au Procureur spécial et aux juges de la CREI, à moins qu’ils ne portent plainte contre la notaire pour faux et demandent l’annulation de ces actes. Le Procureur ne peut donc les écarter d’un revers de main.
Il en résulte d’abord que Karim dont le nom ne figure pas sur ces pièces doit être considéré hors de cause.
Venons-en maintenant au véritable propriétaire, M. Bibo Bourgi. Peut-être par scrupule ou modestie, Bibo n’a pas assez montré qu’il n’a pas été fait par Karim. Issu d’une riche famille libanaise il est, depuis la disparition de ses parents, par son héritage et son travail, propriétaires d’immeubles et d’hôtels à Dakar. Alors quoi d’étonnant qu’il investisse quelques dizaines de millions CFA dans un domaine jusqu’ici occupé par les étrangers ?
Au juste, donc, qu’est-ce qu’on reproche à Bibo, est-ce un détournement de deniers publics ou quoi ? Si c’est un détournement de deniers publics, alors il faut répondre aux questions : quels deniers publics, combien ? Pris où, quand et comment ?
Il ne peut certainement pas s’agir du capital des sociétés AHS dont le Procureur spécial évite de parler car sans rapport avec les sommes qu’il impute au patrimoine de Karim. Et pour cause car il est dérisoire, 10 millions CFA par AHS. Lorsqu’il parle de poids financiers, terme inexistant en finance ou en comptabilité. S’agirait-il alors de plus-values ? Celles-ci, à supposer qu’elles existent, sont censées être réalisées à l’étranger. Si c’est le cas, que vient faire l’Etat du Sénégal dans les bénéfices d’une société privée opérant à l’étranger ?
Sans compter que ses chiffres ont farfelus et, un tantinet ridicules.
Mais suivons un moment le Procureur spécial.
Si Bibo Bourgi, a pu, avec un petit capital de 10 millions CFA, pénétrer un secteur qui, jusqu’ici, était le monopole des étrangers, où on ne notait la présence d’aucun africain, créer une société-mère au Sénégal et des filiales à l’étranger, Guinée équatoriale, Guinée Bissau, Niger, Ghana et, en peu d’années, les valoriser au point d’attendre le chiffre de 260 milliards CFA, selon l’évaluation du Procureur spécial lui-même, au lieu de mettre en prison Bibo Bourgi, on devrait lui décerner la médaille de l’Ordre national du mérite.
Christine Gueye
Juriste en herbe