Un soir de septembre 2004, à ma demande, je rencontrais Karim Wade à son domicile du Point E à Dakar. J’avais trouvé sur les lieux, M. Babacar Diagne, alors conseiller spécial du Président Abdoulaye Wade et qui avait pris part à notre discussion. L’objet de la rencontre était de recueillir la réaction de Karim Wade quant à des informations selon lesquelles, il était régulièrement aperçu à Paris, descendant d’un jet privé dont la propriété intriguait bien du monde. M. Wade répondait dans un grand éclat de rires que tout cela procédait d’une affabulation. Devant notre insistance que notre source était fiable, Karim Wade indiqua qu’il aurait pu être vu deux ou trois fois au Bourget à bord d’un jet privé qui lui était prêté par «des amis arabes». Karim Wade se montrait si amusé par l’information et semblait si persuasif que le doute nous habita. On saura par la suite que Karim Wade n’avait pas dit la vérité en affirmant que l’avion lui était prêté. «L’avion de Karim», un Falcon 50, a longtemps nourri les supputations. Dans sa livraison n° 141 du 18 au 24 décembre 2010, Week End Magazine levait un grand coin du voile sur cet avion. Une enquête avait permis au magazine d’entrer en contact avec la société française Darnaudet transports qui exploitait l’aéronef. Week End Magazine avait pris contact avec Darta sous prétexte de chercher à louer ledit avion qui se trouvait à l’époque au Sénégal avec son équipage de trois personnes, composé de Robert Burckel de Tell, commandant de bord, de son fils Thibault Burckel de Tell, copilote et de Nisani Thurair Rajas, hôtesse de l’air. Il ressort aussi de cet article que même si les responsables de Darta contactés ne disaient pas de manière tranchée que l’avion était la propriété personnelle de Karim Wade, ils indiquaient néanmoins que l’avion était à la disposition exclusive de Karim Wade et qu’il faudrait son autorisation pour pouvoir le louer à une tierce personne. Cette enquête de Week End Magazine avait relancé la polémique sur la propriété de l’avion qu’utilisait Karim Wade dans ses déplacements. Des journaux avaient annoncé une plainte de Karim Wade contre Week End Magazine. L’assignation en justice tarde encore à nous parvenir. Aujourd’hui, il est établi que l’avion appartenant à l’homme d’affaires Abbas Jaber était loué par l’Etat du Sénégal pour le confort de Karim Wade. Plus de 10 milliards ont été payés pour cela. Abbas Jaber lui aussi, interrogé à maintes reprises, consentait simplement à dire que l’avion lui appartenait mais il n’a jamais accepté de dire les circonstances dans lesquelles cet appareil était mis régulièrement à la disposition de Karim Wade.
Le journal Le Quotidien avait aussi, sur la foi d’informations publiées en 2011 par le site d’informations Wikileaks qui avait mis en ligne des câbles diplomatiques américains, fait état de l’arrestation de Karim Wade au Maroc pour une histoire de possession de drogue. Karim Wade nous assigna en justice pour diffamation mais, à notre grande surprise, le jour du procès, Karim Wade décida de retirer sa plainte.
Quand le journal Le Quotidien avait annoncé que les hôtels annoncés pour abriter le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) ne seront pas livrés à temps et que le Sénégal se rabattrait sur le Méridien Président pour y tenir la rencontre, de nombreux démentis nous avaient été apportés par le service de communication de l’Anoci. L’histoire a fini par retenir que 25 milliards de francs avaient été dépensés pour retaper le Méridien Président et y tenir le Sommet de l’Oci. Sur de nombreux autres sujets, nous avions été démentis avant que l’histoire ne nous donna raison. Nous avions notamment annoncé que le site de l’ancien champ de tirs de l’Armée nationale, situé au pied des Mamelles de Dakar, était cédé au franc symbolique à la société Kharafi pour un hôtel alors que l’homme d’affaires Yérim Sow avait proposé à l’Etat du Sénégal la somme de 13 milliards pour acquérir ledit terrain.
Nous avions interrogé Karim Wade sur son patrimoine immobilier en France. Il nia posséder la moindre propriété à Paris jusqu’à ce qu’on finisse par découvrir, à la faveur des enquêtes de la gendarmerie, qu’il détient au moins un appartement à la Rue de la Faisanderie. Aussi, il affirmait louer l’appartement de l’Avenue Victor Hugo qui s’avère être une propriété de Abbas Jaber que Karim Wade continue d’occuper encore à l’œil. En 2005, le journal Le Quotidien, reprenant une information publiée par une publication basée à Londres Balancingact, avait évoqué un projet de cession d’une licence de téléphonie mobile à Maroc Telecom et que Karim Wade était le maître d’œuvre de la transaction. La publication au Sénégal d’une telle information avait provoqué un tollé tel que BalancingAct était amené à retirer son information et à présenter des excuses publiques à Karim Wade. Une assignation en justice avait été déjà servie au journal Le Quotidien. Nous avions alors fait comme BalancingAct, conformément aux règles professionnelles. Le Tribunal de Dakar prendra acte de notre mea culpa mais, à la barre du Tribunal, Karim Wade nous souffla, à Soro Diop auteur de l’article et à moi (en ma qualité de Dirpub à l’époque), qu’avec une telle information, nous avions fait perdre plus de 200 millions de dollars au Sénégal. Plus tard, le Directeur de BalancingAct, Russel Southwood, comme habité par le remords, nous rendra visite à notre siège. On saura les circonstances de son revirement mais le mal était déjà fait.
Par Madiambal Diagne
Le journal Le Quotidien avait aussi, sur la foi d’informations publiées en 2011 par le site d’informations Wikileaks qui avait mis en ligne des câbles diplomatiques américains, fait état de l’arrestation de Karim Wade au Maroc pour une histoire de possession de drogue. Karim Wade nous assigna en justice pour diffamation mais, à notre grande surprise, le jour du procès, Karim Wade décida de retirer sa plainte.
Quand le journal Le Quotidien avait annoncé que les hôtels annoncés pour abriter le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) ne seront pas livrés à temps et que le Sénégal se rabattrait sur le Méridien Président pour y tenir la rencontre, de nombreux démentis nous avaient été apportés par le service de communication de l’Anoci. L’histoire a fini par retenir que 25 milliards de francs avaient été dépensés pour retaper le Méridien Président et y tenir le Sommet de l’Oci. Sur de nombreux autres sujets, nous avions été démentis avant que l’histoire ne nous donna raison. Nous avions notamment annoncé que le site de l’ancien champ de tirs de l’Armée nationale, situé au pied des Mamelles de Dakar, était cédé au franc symbolique à la société Kharafi pour un hôtel alors que l’homme d’affaires Yérim Sow avait proposé à l’Etat du Sénégal la somme de 13 milliards pour acquérir ledit terrain.
Nous avions interrogé Karim Wade sur son patrimoine immobilier en France. Il nia posséder la moindre propriété à Paris jusqu’à ce qu’on finisse par découvrir, à la faveur des enquêtes de la gendarmerie, qu’il détient au moins un appartement à la Rue de la Faisanderie. Aussi, il affirmait louer l’appartement de l’Avenue Victor Hugo qui s’avère être une propriété de Abbas Jaber que Karim Wade continue d’occuper encore à l’œil. En 2005, le journal Le Quotidien, reprenant une information publiée par une publication basée à Londres Balancingact, avait évoqué un projet de cession d’une licence de téléphonie mobile à Maroc Telecom et que Karim Wade était le maître d’œuvre de la transaction. La publication au Sénégal d’une telle information avait provoqué un tollé tel que BalancingAct était amené à retirer son information et à présenter des excuses publiques à Karim Wade. Une assignation en justice avait été déjà servie au journal Le Quotidien. Nous avions alors fait comme BalancingAct, conformément aux règles professionnelles. Le Tribunal de Dakar prendra acte de notre mea culpa mais, à la barre du Tribunal, Karim Wade nous souffla, à Soro Diop auteur de l’article et à moi (en ma qualité de Dirpub à l’époque), qu’avec une telle information, nous avions fait perdre plus de 200 millions de dollars au Sénégal. Plus tard, le Directeur de BalancingAct, Russel Southwood, comme habité par le remords, nous rendra visite à notre siège. On saura les circonstances de son revirement mais le mal était déjà fait.
Par Madiambal Diagne