Mais où va prier Macky ?

Il faudra peut-être attendre le jour de la célébration de la fête de Korité pour être fixé sur le choix de la mosquée qui abritera la prière du nouveau président Sénégalais, Macky Sall. A vingt quatre heures de l’évènement, les services de la présidence n’ont pas communiqué sur le sujet, contrairement à son prédécesseur dont l’appartenance à la communauté mouride était connue de tous. L’actuel chef de l’Etat n’a pas affiché de coloration confrérique. Même si, ça et là, on lui prête une appartenance à telle ou telle communauté religieuse, force est de constater que le premier concerné, Macky Sall, maintient le suspens et se borne pour l’instant à tisser des relations cordiales avec toutes les familles religieuses du pays. A son accession au pouvoir, le président s’est rendu à Touba, auprès du khalife général des mourides avec qui il entretient de bonnes relations. Il aurait fait acte d’allégeance à ce dernier. Avant, c’est avec le richissime marabout de Taïf, feu Serigne Mbacké Sokhna Lô, qu’il avait les meilleures relations. Une source d’informer que Macky Sall, encore ministre, avait été introduit auprès de cet influent chef religieux par son ami, Baïla Wane, alors chambellan du marabout.

Que sont les relations devenues avec le successeur de Borom Taïf ? Mystère et boule de gomme. Par contre, avec les religieux de Médina Gounass, les relations avec le nouvel homme fort du pays sont très huilées. La preuve par le déplacement personnel de Macky Sall pour rendre visite au khalife de cette auguste famille, lors de son dernier passage à Dakar. C’est aussi un secret de polichinelle que de soutenir que le président est très lié au défunt Thierno Mansour Barro de Mbour. On dit de ce chef religieux Mara que Macky Sall est son talibé reconnu. Tout cela pour dire que le choix de la Mosquée où il devra prier à l’occasion de cette fête sera déterminant pour se faire une petite idée sur l’appartenance confrérique du président sénégalais. Au Sénégal, la plus grande partie des musulmans se rattache encore, de près ou de loin, à un marabout, qui est à son tour lié, à des degrés divers, à une confrérie religieuse. Par extension, la plupart des musulmans sont donc affiliés à une confrérie qui influe, à des degrés variés, la façon de pratiquer le wird. Encore que sur l’essentiel, à savoir l’Islam qu’ils ont en commun, tous les musulmans s’accordent. Ils sont, en effet, convaincus qu’à l’instar du soleil qui n’a pas de nationalité, Dieu ne se "résout" pas et ne se fond pas dans nos formulations.

NDIOGOU CISSE

Le Pays au Quotidien