Comment appréciez-vous la sortie de Pape Samba Mboup regrettant le départ de certains libéraux ?
En ma qualité d’administrateur du parti, ce n’est certainement pas mon rôle de commenter ses propos ; je peux cependant dire que sur certains points, il évoque des contradictions profondes qui ont affecté la mémoire militante de certains responsables. Je ne serais pas surpris qu’une bonne frange de nos militants et responsables pensent comme lui, qu’ils l’expriment ou non. Je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que dans le passé j’ai eu à dénoncer à plusieurs reprises cette situation. Evidemment cela m’a valu ce que cela m’a valu, mais je l’assume. C’est également ça être un libéral, car pour un libéral, la liberté est une passion. Pour cette raison, je me réserve cette liberté d’exprimer mon opinion sur la marche du parti. Je n’ai jamais cessé de dire qu’il nous faut un vaste rassemblement de la famille libérale. J’ai travaillé en coulisse au retour d’Ousmane Ngom, j’ai cru à un moment donné, qu’Idrissa Seck était récupérable et je crois aujourd’hui encore qu’il y a certaines personnes qui ont suivi Macky Sall mais qui n’avaient pas le droit de quitter le parti. Ce parti est le nôtre. Le président en est certes, l’actionnaire majoritaire, mais nous avons tous contribué à ce qu’il est devenu aujourd’hui. Aussi modeste que soit cette contribution. Nous avons la fierté d’avoir participé avec loyauté, abnégation et même dévotion à la construction de ce parti. Bien entendu il est amer de constater que ce Parti est aujourd’hui au pouvoir tout en donnant l’impression d’être dans l’opposition
Sur quoi vous fondez-vous pour faire cette déclaration ?
Parce que la plupart des responsables libéraux ne sont pas suffisamment responsabilisés au niveau de l’Etat. Nous sommes exposés à la moindre tempête politique à tort ou à raison. Il suffit que quelqu’un verse dans la calomnie et la délation, il suffit que des comploteurs se mettent en action, pour qu’on écarte certains responsables de certaines sphères de décision. Paradoxalement, nous nous faisons le plaisir de nous appeler frères en nous délectant de comploter entre et contre nous. Nous sommes les premiers à piétiner la devise de notre formation : Dignité Justice Fraternité. Devise que nous devons impérativement respecter.
A titre d’exemple, aucun responsable du Pds n’est resté de manière continue dans un poste de responsabilité entre 2000 et 2008.
Beaucoup de défenestrés n’ont été victimes que de complots. Ce qui fait dire à certains que notre Président est au pouvoir mais notre Parti est toujours dans l’opposition. Parce que 75% des postes de décision sont occupés par ceux-là qui ne voulaient pas du tout que l’alternance survienne et que Me Wade soit Président de la République. C’est tout de même une curieuse Fraternité. J’imagine que c’est cela qui a rendu certains militants amers. En tout état de cause, je n’ai jamais cessé de dénoncer cette situation depuis notre fameuse fronde de 2001.
Quid des responsables démissionnaires
Sur cette question, je crois qu’un parti qui se veut d’avenir doit avoir une stratégie d’addition et non de soustraction. Bien entendu les erreurs politiques se paient cash. C est vrai qu’il y a des actes de trahison intolérables dans un parti politique. Au demeurant, ceux qui ne se sentent pas coupables de ce genre de faute ne devraient pas se laisser entrainer par des gens pressés qui ont des ambitions démesurées. Je suis entré au Pds par Me Abdoulaye Wade il y a plus d’un quart de siècle, personne d’autre que Me Wade ne peut me le faire quitter. Je rappelle que quand Jean Paul Dias frondait contre le Pds en 1993, j’étais en contact avec lui, mais quand il s’est agit de quitter le parti, je lui ai dit que je n’abandonnerai jamais ma propre maison. J’ai beaucoup œuvré ces dernières années à son retour et il peut en témoigner. De même, quand Ousmane Ngom a créé son parti, j’ai tout fait pour le faire revenir. Mais, beaucoup d’entre nous tombent dans des pièges tendus par les grands comploteurs qui, dès qu’ils entrent en action, ne vous laissent aucune marge pour échapper. Donc, je lance un appel aux frères de ne jamais quitter la maison du père quelles que soient les conjonctures et turbulences politiques du moment. Parce que la vie est un éternel combat, surtout la vie politique. Il faut s’armer de conviction pour résister à tous ces délateurs et comploteurs que nous retrouvons malheureusement à tous les échelons de notre formation. Mais il faut savoir résister à l’instar du Maitre
Avec l’approche des élections locales, la direction de votre parti a décidé de déployer des superviseurs et commissaires à la base. Quelle lecture en faites-vous ?
Je crois qu’à ce niveau, il y a beaucoup d’amalgame. Vous savez, commissaire ou superviseur ne veut pas dire tête de liste ou candidat du parti. Beaucoup s’empressent de dire que tel est candidat du parti ou du président. Je rappelle que ce sont des élections locales. Et si nous commettons l’erreur de faire conduire nos listes par des gens que les populations n’aiment pas, ce sera une catastrophe. Si tel est le cas, il faudra réviser à la baisse notre ambition de rester 50 ans au pouvoir. Il faut arrêter de faire la promotion des médiocres sur la base de copinage. Un maire, c’est trop sérieux, il doit être quelqu’un qui a des idées, un minimum de niveau intellectuel, un Projet de développement économique et social (Pdes) et non un Projet d’enrichissement rapide illicite personnel (Perip) ; être quelqu’un qui sait conduire une administration locale qui ne se résume pas à la distribution publique de moutons et de sommes d’argent à des indigents qu’on expose sous le soleil, en file indienne, au mépris de leur dignité. Pour preuve, aux dernières législatives, un groupuscule s’est réuni pour investir les candidats du parti et nous avons vu la suite. Le résultat : un taux d’abstention très élevé et une assemblée frondeuse contre le président et le parti. C’est vous dire que nous n’avons pas le droit de commettre toujours les mêmes erreurs.
Pour ces locales ci, il faut une commission d’investiture sérieuse, non partisane et loyale qui n’agit que dans l’intérêt du parti et de son Secrétaire général, mais pas une commission dont les membres choisissent leurs copines, copains et « collabos » de tendance pour les imposer aux populations.
En plus, il faut éviter tout amalgame qui jette le doute, voir même la suspicion dans l’esprit des militants et des responsables. Nous en avons assez des complots qui sont en général perpétrés et orchestrés par les grands pourfendeurs du président Wade avant 2000. Cela doit cesser. Quelques fois, j’ai l’impression qu’il y a des gens qui, à dessein, travaillent à la destruction de notre Parti. Depuis 2000, nous ne faisons que gérer des crises qui sont pré fabriquées dans des officines de sorciers politiques tapis dans l’ombre qui tirent les ficelles à l’insu des militants et du Secrétaire Général.
L’actualité est aussi dominée par la marche des imams qui pestent contre la cherté de l’électricité. Quelle lecture en faites vous en tant que responsable politique du parti au pouvoir ?
C’est bien de distinguer l’avis du responsable politique ou du simple citoyen de celui du conseiller du Président. Parce qu’en ma qualité de conseiller j’ai attiré l’attention de mon patron en son temps. La question énergétique est douloureuse, personne ne peut nier que le coût de l’électricité est insupportable, malgré que l’Etat l’ait subventionnée. Avant le coup de colère des populations de la banlieue, j’ai eu l’avantage d’alerter le Président, parce que j’habite dans la localité, j’y vis et je subis les mêmes calvaires que les populations. Vous savez, je me suis interdit d’installer un groupe électrogène chez moi par décence. Alors, je crois qu’il faut trouver tout de suite une solution à ce problème parce qu’au delà du confort dans nos foyers, c’est le développement du pays même qui en dépend. L’énergie est aussi indispensable pour le développement que l’oxygène pour la vie. Je comprends l’état d’âme et la mauvaise humeur des populations de la banlieue et de nos imams, mais je crois qu’il faut ouvrir un dialogue, trouver des solutions et ne pas verser dans les extrémismes. Le gouvernement, a mon sens, doit prendre ses responsabilités, assurer une fourniture régulière de l’électricité et à un prix supportable par les consommateurs. Sur ce point, je précise que c’est l’avis du citoyen Lamine Bâ.
Votre formation semble souffrir de léthargie à tous les niveaux. Qu’en est-il du secteur des relations extérieures que vous gérez?
En ce qui me concerne, j’essaie depuis 2001 d’entretenir un réseau de relations bilatérales et multi latérales avec des Partis amis qu’ils soient d’obédience libérale ou autre. Avec des délégations de notre parti, nous avons parcouru le monde et visité près d’une centaine de formations politiques d’opposition comme au pouvoir, participé à plusieurs dizaines de conférences, tables rondes, dialogues sur des thèmes qui agitent le monde, où nous avons produit des contributions scientifiques ; que ce soit en Afrique, en Amérique, en Europe et même en Asie.
Nous y avons défendu notre pays, notre parti et les valeurs qui fondent notre République. Entre 2001 et 2008, nous avons organisé ici à Dakar les plus grandes rencontres du monde libéral : le 52 ème Congrès de l’Internationale Libérale et l’Aldepag. Nous avons travaillé à obtenir les plus grandes distinctions internationales en matière de Droit de l’Homme, de Liberté et de Démocratie pour notre secrétaire général. Nous avons travaillé à faire élire notre secrétaire général, patron de l’Internationale libérale et moi-même j’ai eu l’honneur d’être porté à la vice-présidence de cette instance.
Nous avons même tissé des relations avec le Parti communiste chinois pour des raisons stratégiques, afin d’instaurer un dialogue sur les questions et les approches du développement économique et social.
En 2009, nous envisageons d’organiser le 1 er Congrès panafricain des partis politiques pour instaurer un dialogue politique à l’échelle continentale sur la voie africaine du développement dans le contexte de la mondialisation
Et paradoxalement, malgré ce travail colossal, notre secrétariat n’a même pas de bureau à la permanence du Parti. Heureusement que le black Berry, ce bureau ambulant, est arrivé sur le marché.
Le résultat de toutes ces actions est qu’aujourd’hui, avec l’aura du président Wade, le Pds est donc attendu sur tous les podiums de discussion des questions internationales : la crise économique, le Zimbabwe, la Rdc, les Ape, l’émigration, l’Amérique de Obama et le monde, la gouvernance mondiale etc.…
Néanmoins au plan national, on constate que votre parti ne monte pas toujours au créneau pour défendre Me Wade et le gouvernement. A quoi cela est dû?
S’il y’avait symbiose entre le parti et le gouvernement, ce problème ne devrait pas se poser, parce que le gouvernement doit être issu du Parti majoritaire. Si ce n’est pas le cas, il n’y’ a aucune surprise que beaucoup de militants et responsables du Pds aient l’impression d’être dans l’opposition. Il semble qu’il y en a même qui regardent le gouvernement avec indifférence, en se demandant pourquoi à eux les honneurs et à nous les horreurs. Parce qu’aller devant la presse sénégalaise, cette presse si indépendante, et défendre le gouvernement relève de la témérité. Encore que le gouvernement doit se défendre lui-même. Surtout, que beaucoup de responsables du Pds ne sont pas dans le secret des dieux. Pour défendre une politique, il faut avoir l’information et les armes. Quant au Président Wade, nous sommes en devoir de le défendre qu’il pleuve ou qu’il neige, car c’est le secrétaire général de notre Parti.
Propos recueillis par Moustapha Sow
En ma qualité d’administrateur du parti, ce n’est certainement pas mon rôle de commenter ses propos ; je peux cependant dire que sur certains points, il évoque des contradictions profondes qui ont affecté la mémoire militante de certains responsables. Je ne serais pas surpris qu’une bonne frange de nos militants et responsables pensent comme lui, qu’ils l’expriment ou non. Je suis d’autant plus à l’aise pour le dire que dans le passé j’ai eu à dénoncer à plusieurs reprises cette situation. Evidemment cela m’a valu ce que cela m’a valu, mais je l’assume. C’est également ça être un libéral, car pour un libéral, la liberté est une passion. Pour cette raison, je me réserve cette liberté d’exprimer mon opinion sur la marche du parti. Je n’ai jamais cessé de dire qu’il nous faut un vaste rassemblement de la famille libérale. J’ai travaillé en coulisse au retour d’Ousmane Ngom, j’ai cru à un moment donné, qu’Idrissa Seck était récupérable et je crois aujourd’hui encore qu’il y a certaines personnes qui ont suivi Macky Sall mais qui n’avaient pas le droit de quitter le parti. Ce parti est le nôtre. Le président en est certes, l’actionnaire majoritaire, mais nous avons tous contribué à ce qu’il est devenu aujourd’hui. Aussi modeste que soit cette contribution. Nous avons la fierté d’avoir participé avec loyauté, abnégation et même dévotion à la construction de ce parti. Bien entendu il est amer de constater que ce Parti est aujourd’hui au pouvoir tout en donnant l’impression d’être dans l’opposition
Sur quoi vous fondez-vous pour faire cette déclaration ?
Parce que la plupart des responsables libéraux ne sont pas suffisamment responsabilisés au niveau de l’Etat. Nous sommes exposés à la moindre tempête politique à tort ou à raison. Il suffit que quelqu’un verse dans la calomnie et la délation, il suffit que des comploteurs se mettent en action, pour qu’on écarte certains responsables de certaines sphères de décision. Paradoxalement, nous nous faisons le plaisir de nous appeler frères en nous délectant de comploter entre et contre nous. Nous sommes les premiers à piétiner la devise de notre formation : Dignité Justice Fraternité. Devise que nous devons impérativement respecter.
A titre d’exemple, aucun responsable du Pds n’est resté de manière continue dans un poste de responsabilité entre 2000 et 2008.
Beaucoup de défenestrés n’ont été victimes que de complots. Ce qui fait dire à certains que notre Président est au pouvoir mais notre Parti est toujours dans l’opposition. Parce que 75% des postes de décision sont occupés par ceux-là qui ne voulaient pas du tout que l’alternance survienne et que Me Wade soit Président de la République. C’est tout de même une curieuse Fraternité. J’imagine que c’est cela qui a rendu certains militants amers. En tout état de cause, je n’ai jamais cessé de dénoncer cette situation depuis notre fameuse fronde de 2001.
Quid des responsables démissionnaires
Sur cette question, je crois qu’un parti qui se veut d’avenir doit avoir une stratégie d’addition et non de soustraction. Bien entendu les erreurs politiques se paient cash. C est vrai qu’il y a des actes de trahison intolérables dans un parti politique. Au demeurant, ceux qui ne se sentent pas coupables de ce genre de faute ne devraient pas se laisser entrainer par des gens pressés qui ont des ambitions démesurées. Je suis entré au Pds par Me Abdoulaye Wade il y a plus d’un quart de siècle, personne d’autre que Me Wade ne peut me le faire quitter. Je rappelle que quand Jean Paul Dias frondait contre le Pds en 1993, j’étais en contact avec lui, mais quand il s’est agit de quitter le parti, je lui ai dit que je n’abandonnerai jamais ma propre maison. J’ai beaucoup œuvré ces dernières années à son retour et il peut en témoigner. De même, quand Ousmane Ngom a créé son parti, j’ai tout fait pour le faire revenir. Mais, beaucoup d’entre nous tombent dans des pièges tendus par les grands comploteurs qui, dès qu’ils entrent en action, ne vous laissent aucune marge pour échapper. Donc, je lance un appel aux frères de ne jamais quitter la maison du père quelles que soient les conjonctures et turbulences politiques du moment. Parce que la vie est un éternel combat, surtout la vie politique. Il faut s’armer de conviction pour résister à tous ces délateurs et comploteurs que nous retrouvons malheureusement à tous les échelons de notre formation. Mais il faut savoir résister à l’instar du Maitre
Avec l’approche des élections locales, la direction de votre parti a décidé de déployer des superviseurs et commissaires à la base. Quelle lecture en faites-vous ?
Je crois qu’à ce niveau, il y a beaucoup d’amalgame. Vous savez, commissaire ou superviseur ne veut pas dire tête de liste ou candidat du parti. Beaucoup s’empressent de dire que tel est candidat du parti ou du président. Je rappelle que ce sont des élections locales. Et si nous commettons l’erreur de faire conduire nos listes par des gens que les populations n’aiment pas, ce sera une catastrophe. Si tel est le cas, il faudra réviser à la baisse notre ambition de rester 50 ans au pouvoir. Il faut arrêter de faire la promotion des médiocres sur la base de copinage. Un maire, c’est trop sérieux, il doit être quelqu’un qui a des idées, un minimum de niveau intellectuel, un Projet de développement économique et social (Pdes) et non un Projet d’enrichissement rapide illicite personnel (Perip) ; être quelqu’un qui sait conduire une administration locale qui ne se résume pas à la distribution publique de moutons et de sommes d’argent à des indigents qu’on expose sous le soleil, en file indienne, au mépris de leur dignité. Pour preuve, aux dernières législatives, un groupuscule s’est réuni pour investir les candidats du parti et nous avons vu la suite. Le résultat : un taux d’abstention très élevé et une assemblée frondeuse contre le président et le parti. C’est vous dire que nous n’avons pas le droit de commettre toujours les mêmes erreurs.
Pour ces locales ci, il faut une commission d’investiture sérieuse, non partisane et loyale qui n’agit que dans l’intérêt du parti et de son Secrétaire général, mais pas une commission dont les membres choisissent leurs copines, copains et « collabos » de tendance pour les imposer aux populations.
En plus, il faut éviter tout amalgame qui jette le doute, voir même la suspicion dans l’esprit des militants et des responsables. Nous en avons assez des complots qui sont en général perpétrés et orchestrés par les grands pourfendeurs du président Wade avant 2000. Cela doit cesser. Quelques fois, j’ai l’impression qu’il y a des gens qui, à dessein, travaillent à la destruction de notre Parti. Depuis 2000, nous ne faisons que gérer des crises qui sont pré fabriquées dans des officines de sorciers politiques tapis dans l’ombre qui tirent les ficelles à l’insu des militants et du Secrétaire Général.
L’actualité est aussi dominée par la marche des imams qui pestent contre la cherté de l’électricité. Quelle lecture en faites vous en tant que responsable politique du parti au pouvoir ?
C’est bien de distinguer l’avis du responsable politique ou du simple citoyen de celui du conseiller du Président. Parce qu’en ma qualité de conseiller j’ai attiré l’attention de mon patron en son temps. La question énergétique est douloureuse, personne ne peut nier que le coût de l’électricité est insupportable, malgré que l’Etat l’ait subventionnée. Avant le coup de colère des populations de la banlieue, j’ai eu l’avantage d’alerter le Président, parce que j’habite dans la localité, j’y vis et je subis les mêmes calvaires que les populations. Vous savez, je me suis interdit d’installer un groupe électrogène chez moi par décence. Alors, je crois qu’il faut trouver tout de suite une solution à ce problème parce qu’au delà du confort dans nos foyers, c’est le développement du pays même qui en dépend. L’énergie est aussi indispensable pour le développement que l’oxygène pour la vie. Je comprends l’état d’âme et la mauvaise humeur des populations de la banlieue et de nos imams, mais je crois qu’il faut ouvrir un dialogue, trouver des solutions et ne pas verser dans les extrémismes. Le gouvernement, a mon sens, doit prendre ses responsabilités, assurer une fourniture régulière de l’électricité et à un prix supportable par les consommateurs. Sur ce point, je précise que c’est l’avis du citoyen Lamine Bâ.
Votre formation semble souffrir de léthargie à tous les niveaux. Qu’en est-il du secteur des relations extérieures que vous gérez?
En ce qui me concerne, j’essaie depuis 2001 d’entretenir un réseau de relations bilatérales et multi latérales avec des Partis amis qu’ils soient d’obédience libérale ou autre. Avec des délégations de notre parti, nous avons parcouru le monde et visité près d’une centaine de formations politiques d’opposition comme au pouvoir, participé à plusieurs dizaines de conférences, tables rondes, dialogues sur des thèmes qui agitent le monde, où nous avons produit des contributions scientifiques ; que ce soit en Afrique, en Amérique, en Europe et même en Asie.
Nous y avons défendu notre pays, notre parti et les valeurs qui fondent notre République. Entre 2001 et 2008, nous avons organisé ici à Dakar les plus grandes rencontres du monde libéral : le 52 ème Congrès de l’Internationale Libérale et l’Aldepag. Nous avons travaillé à obtenir les plus grandes distinctions internationales en matière de Droit de l’Homme, de Liberté et de Démocratie pour notre secrétaire général. Nous avons travaillé à faire élire notre secrétaire général, patron de l’Internationale libérale et moi-même j’ai eu l’honneur d’être porté à la vice-présidence de cette instance.
Nous avons même tissé des relations avec le Parti communiste chinois pour des raisons stratégiques, afin d’instaurer un dialogue sur les questions et les approches du développement économique et social.
En 2009, nous envisageons d’organiser le 1 er Congrès panafricain des partis politiques pour instaurer un dialogue politique à l’échelle continentale sur la voie africaine du développement dans le contexte de la mondialisation
Et paradoxalement, malgré ce travail colossal, notre secrétariat n’a même pas de bureau à la permanence du Parti. Heureusement que le black Berry, ce bureau ambulant, est arrivé sur le marché.
Le résultat de toutes ces actions est qu’aujourd’hui, avec l’aura du président Wade, le Pds est donc attendu sur tous les podiums de discussion des questions internationales : la crise économique, le Zimbabwe, la Rdc, les Ape, l’émigration, l’Amérique de Obama et le monde, la gouvernance mondiale etc.…
Néanmoins au plan national, on constate que votre parti ne monte pas toujours au créneau pour défendre Me Wade et le gouvernement. A quoi cela est dû?
S’il y’avait symbiose entre le parti et le gouvernement, ce problème ne devrait pas se poser, parce que le gouvernement doit être issu du Parti majoritaire. Si ce n’est pas le cas, il n’y’ a aucune surprise que beaucoup de militants et responsables du Pds aient l’impression d’être dans l’opposition. Il semble qu’il y en a même qui regardent le gouvernement avec indifférence, en se demandant pourquoi à eux les honneurs et à nous les horreurs. Parce qu’aller devant la presse sénégalaise, cette presse si indépendante, et défendre le gouvernement relève de la témérité. Encore que le gouvernement doit se défendre lui-même. Surtout, que beaucoup de responsables du Pds ne sont pas dans le secret des dieux. Pour défendre une politique, il faut avoir l’information et les armes. Quant au Président Wade, nous sommes en devoir de le défendre qu’il pleuve ou qu’il neige, car c’est le secrétaire général de notre Parti.
Propos recueillis par Moustapha Sow