Jeudi 11 août 2011, il est 13 heures 30 minutes à la commune d’arrondissement de Castors, à quelques encablures du célèbre marché de cette localité. Sur place, un homme trapu aux longs dreadlocks est en train de balayer une place au-dessus de laquelle est inscrit, en couleur rouge, ‘Nefer Titi’. C’est un barman répondant au nom de Pierre Faye, notoirement connu dans les alentours. La curiosité à découvrir les activités du tenant de ce lieu de commerce a conduit votre serviteur vers ce lieu qui semble être très prisé, eu égard aux incessants va-et-vient.
Après les Salamecs d’usage, une place sera prise à l’intérieur du bar, avec l’accord du maître des lieux. Le décor est comme qui dirait peu propice à attirer la clientèle : poussière, bouteilles de bière installées sur les placards, entre autres. Non loin, un autre homme, la tête penchée, caressait doucement sa barbe vieille de plusieurs jours. ‘Depuis plus de cinq ans, je fréquente ce lieu. Je suis de père musulman et de mère chrétienne. J’ai suivi la religion de mon papa. Je ne jeûne pas, parce que je suis malade. Je viens chaque matin pour prendre mon verre avant de repartir chez moi. Et le soir, après la coupure du jeûne, je reviens’, nous confie ce client du nom de M.D.
Le Ramadan constitue-t-il un obstacle à un bon chiffre d’affaires dans ces lieux de consommation de boissons alcoolisées ? Le responsable du bar, Pierre Faye, tente d’apporter la réponse. Pour lui, son chiffre d’affaires n’a pas baissé, même durant cette période du mois béni. Il précise que ses clients lui sont restés toujours fidèles. ‘Sur le plan social, mes clients ne changent pas. Ceux qui passaient ici reviennent jusqu’à présent, mais la plupart d’entre eux le font après la rupture. Et sur le plan économique, je me remplis jusqu’à présent les poches. Pour dire vrai, le Ramadan n’a rien changé aussi bien sur le côté financier que sur le plan social. C’est à cause du Ramadan que vous n’avez trouvé que deux clients sur place. Sûrement, les autres vont venir après. Mais si vous repassez juste après la coupure du jeûne, vous serez étonné. L’ambiance est assurée à cette heure. On voit du n’importe quoi pendant ce temps. Le Ramadan a un peu changé les choses, mais c’est juste durant la journée. D’habitude, je mettais de la bonne musique la journée mais avec le Ramadan je ne veux pas déranger le quartier’.
Quelques instants après, un autre homme du nom de Mamadou Makhtar, habillé en vigile, nous rejoint dans cet endroit. Il s’installe au fond du bar, les yeux fixés sur le plafond, comme s’il lisait quelque chose. L’air sérieux, il affirme sans détours : ‘Je passe la journée ici, car Pierre est mon ami. Je viens juste pour causer avec lui. Mais aussi, c’est parce que j’ai jeûné. Je prendrai mon verre après la rupture. Çela fait trois années que je fréquente ce lieu. Je suis musulman. Je prends juste un verre pour ne pas être atteint d’ivresse, mais ce sera après la coupure du jeûne’.
Au regard de ce qui précède, il en ressort que le Ramadan est loin d’être synonyme de changement de comportement pour tout le monde. Ce changement d’attitude est juste orienté vers les jeûneurs qui choisissent l’après-rupture pour sacrifier à la ‘tradition’.Le constat est que même en cette période du mois béni de Ramadan, les bars ne désemplissent pas.
Fa Oumou COLY (Stagiaire)
source Walfadjri
Après les Salamecs d’usage, une place sera prise à l’intérieur du bar, avec l’accord du maître des lieux. Le décor est comme qui dirait peu propice à attirer la clientèle : poussière, bouteilles de bière installées sur les placards, entre autres. Non loin, un autre homme, la tête penchée, caressait doucement sa barbe vieille de plusieurs jours. ‘Depuis plus de cinq ans, je fréquente ce lieu. Je suis de père musulman et de mère chrétienne. J’ai suivi la religion de mon papa. Je ne jeûne pas, parce que je suis malade. Je viens chaque matin pour prendre mon verre avant de repartir chez moi. Et le soir, après la coupure du jeûne, je reviens’, nous confie ce client du nom de M.D.
Le Ramadan constitue-t-il un obstacle à un bon chiffre d’affaires dans ces lieux de consommation de boissons alcoolisées ? Le responsable du bar, Pierre Faye, tente d’apporter la réponse. Pour lui, son chiffre d’affaires n’a pas baissé, même durant cette période du mois béni. Il précise que ses clients lui sont restés toujours fidèles. ‘Sur le plan social, mes clients ne changent pas. Ceux qui passaient ici reviennent jusqu’à présent, mais la plupart d’entre eux le font après la rupture. Et sur le plan économique, je me remplis jusqu’à présent les poches. Pour dire vrai, le Ramadan n’a rien changé aussi bien sur le côté financier que sur le plan social. C’est à cause du Ramadan que vous n’avez trouvé que deux clients sur place. Sûrement, les autres vont venir après. Mais si vous repassez juste après la coupure du jeûne, vous serez étonné. L’ambiance est assurée à cette heure. On voit du n’importe quoi pendant ce temps. Le Ramadan a un peu changé les choses, mais c’est juste durant la journée. D’habitude, je mettais de la bonne musique la journée mais avec le Ramadan je ne veux pas déranger le quartier’.
Quelques instants après, un autre homme du nom de Mamadou Makhtar, habillé en vigile, nous rejoint dans cet endroit. Il s’installe au fond du bar, les yeux fixés sur le plafond, comme s’il lisait quelque chose. L’air sérieux, il affirme sans détours : ‘Je passe la journée ici, car Pierre est mon ami. Je viens juste pour causer avec lui. Mais aussi, c’est parce que j’ai jeûné. Je prendrai mon verre après la rupture. Çela fait trois années que je fréquente ce lieu. Je suis musulman. Je prends juste un verre pour ne pas être atteint d’ivresse, mais ce sera après la coupure du jeûne’.
Au regard de ce qui précède, il en ressort que le Ramadan est loin d’être synonyme de changement de comportement pour tout le monde. Ce changement d’attitude est juste orienté vers les jeûneurs qui choisissent l’après-rupture pour sacrifier à la ‘tradition’.Le constat est que même en cette période du mois béni de Ramadan, les bars ne désemplissent pas.
Fa Oumou COLY (Stagiaire)
source Walfadjri
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