Sur au moins une des «urgences» dont parlait François Hollande, les réunions auront été utiles. Si sur la question syrienne ou la menace iranienne les discussions diplomatiques en marge de l'Assemblée générale des Nations unies n'ont pas fondamentalement changé la donne, sur la crise sécuritaire au Mali le chef de l'État s'est félicité mercredi qu'une «étape importante (puisse) être franchie».
Avant de quitter New York, le président de la République a participé mercredi matin à une réunion de «haut niveau»: quarante et un participants, dont plusieurs de premier plan comme le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, le président de l'Union africaine, le président du Bénin, des représentants du Niger, du Sénégal… et François Hollande, décidé à prendre un leadership sur ce dossier qui concerne de près la France. Une partie du Mali est aujourd'hui hors de contrôle: les groupes terroristes contrôlent le nord du pays.
«Ce qui se produit au Nord-Mali n'est pas un défi pour l'autorité de ce pays seulement, c'est une menace pour l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb mais aussi pour l'ensemble de la communauté internationale», a affirmé François Hollande à la tribune. «Nous ne pouvons pas accepter ces mains coupées, ces femmes violées, ces enfants déplacés. Nous ne pouvons pas accepter que le terrorisme puisse se structurer sur un territoire.» Le principal obstacle à une intervention internationale a été levé. Les autorités maliennes - qui sont parvenues à s'entendre malgré leurs divergences - ont finalement saisi la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine et l'ONU pour qu'une «force de stabilisation» puisse entreprendre la reconquête du pays.
«Les Africains ont la clé de la situation»
François Hollande a apporté son soutien à cette future intervention. «La France soutient pleinement cette initiative. Elle demande qu'il y ait le plus tôt possible une nouvelle réunion du Conseil de sécurité», a-t-il ajouté. L'adoption d'une résolution permettrait de donner le cadre légal indispensable à l'intervention. François Hollande a aussi approuvé l'envoi d'un émissaire spécial des Nations unies.
Toutes les difficultés ne sont pas levées pour autant. Le secrétaire général Ban Ki-moon a recommandé que «toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire au Nord-Mali (soit) envisagée avec extrême prudence». «Je sais qu'il peut y avoir une tentation de mener des négociations», a commenté François Hollande. Mais «négocier avec des groupes terroristes, il ne peut en être question. Toute perte de temps, tout processus qui s'éterniserait ne pourrait faire que le jeu des terroristes». Le chef de l'État évite cependant de donner une indication sur le délai avant une intervention: question de semaines ou de mois? Il souhaiterait aller vite. Il repousse l'hypothèse d'organiser des élections dans le pays tant que le territoire n'a pas été reconquis.
La France ne maîtrise pas tous les paramètres. Le soutien de la France se limitera «au plan logistique», a insisté François Hollande en récusant officiellement l'idée d'une action militaire directe. «Ce sont les Africains qui ont la clé de la situation si nous savons les appuyer», a-t-il ajouté. La composition de la force de stabilisation est donc encore incertaine.
L'autre problème concerne la sécurité des otages français, menacés directement par Aqmi en cas d'intervention française. «On ne peut pas conditionner notre position sur le Nord-Mali par rapport à la question des otages», a expliqué le président. Le chef de l'État a pris acte d'une volonté de contact des ravisseurs. «La France fera tout pour la libération de ses ressortissants», a assuré le chef de l'État.
Par Nicolas Barotte
Avant de quitter New York, le président de la République a participé mercredi matin à une réunion de «haut niveau»: quarante et un participants, dont plusieurs de premier plan comme le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, le président de l'Union africaine, le président du Bénin, des représentants du Niger, du Sénégal… et François Hollande, décidé à prendre un leadership sur ce dossier qui concerne de près la France. Une partie du Mali est aujourd'hui hors de contrôle: les groupes terroristes contrôlent le nord du pays.
«Ce qui se produit au Nord-Mali n'est pas un défi pour l'autorité de ce pays seulement, c'est une menace pour l'Afrique de l'Ouest et le Maghreb mais aussi pour l'ensemble de la communauté internationale», a affirmé François Hollande à la tribune. «Nous ne pouvons pas accepter ces mains coupées, ces femmes violées, ces enfants déplacés. Nous ne pouvons pas accepter que le terrorisme puisse se structurer sur un territoire.» Le principal obstacle à une intervention internationale a été levé. Les autorités maliennes - qui sont parvenues à s'entendre malgré leurs divergences - ont finalement saisi la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine et l'ONU pour qu'une «force de stabilisation» puisse entreprendre la reconquête du pays.
«Les Africains ont la clé de la situation»
François Hollande a apporté son soutien à cette future intervention. «La France soutient pleinement cette initiative. Elle demande qu'il y ait le plus tôt possible une nouvelle réunion du Conseil de sécurité», a-t-il ajouté. L'adoption d'une résolution permettrait de donner le cadre légal indispensable à l'intervention. François Hollande a aussi approuvé l'envoi d'un émissaire spécial des Nations unies.
Toutes les difficultés ne sont pas levées pour autant. Le secrétaire général Ban Ki-moon a recommandé que «toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire au Nord-Mali (soit) envisagée avec extrême prudence». «Je sais qu'il peut y avoir une tentation de mener des négociations», a commenté François Hollande. Mais «négocier avec des groupes terroristes, il ne peut en être question. Toute perte de temps, tout processus qui s'éterniserait ne pourrait faire que le jeu des terroristes». Le chef de l'État évite cependant de donner une indication sur le délai avant une intervention: question de semaines ou de mois? Il souhaiterait aller vite. Il repousse l'hypothèse d'organiser des élections dans le pays tant que le territoire n'a pas été reconquis.
La France ne maîtrise pas tous les paramètres. Le soutien de la France se limitera «au plan logistique», a insisté François Hollande en récusant officiellement l'idée d'une action militaire directe. «Ce sont les Africains qui ont la clé de la situation si nous savons les appuyer», a-t-il ajouté. La composition de la force de stabilisation est donc encore incertaine.
L'autre problème concerne la sécurité des otages français, menacés directement par Aqmi en cas d'intervention française. «On ne peut pas conditionner notre position sur le Nord-Mali par rapport à la question des otages», a expliqué le président. Le chef de l'État a pris acte d'une volonté de contact des ravisseurs. «La France fera tout pour la libération de ses ressortissants», a assuré le chef de l'État.
Par Nicolas Barotte