Dans la matinée de lundi, à Kidal, des femmes en colère rejointes par des jeunes, ont pris d’assaut la piste de l’aéroport de la ville pour dénoncer des arrestations « arbitraires » de civils et de combattants par les forces étrangères présentes sur le terrain, à savoir les militaires français de l’opération Barkhane.
Sur leurs banderoles, on peut lire, en français « Nous sommes fatiguées des arrestations arbitraires de nos enfants ». Depuis quelques jours, selon les sources de RFI, l’opération française Barkhane a interpellé au moins trois personnes à Kidal et dans les environs.
Les femmes qui s’y opposent se sont donné rendez-vous à l’aéroport, sécurisé non pas par des militaires français, mais par des casques bleus. Pour elles, c’est du pareil au même : ce sont des étrangers. Des jeunes ont vite rejoint les femmes lorsque des casques bleus tentent de disperser ces dernières.
Rapidement, les manifestants ont mis le feu aux installations sécuritaires de la mission de l’ONU sur place. Ensuite, des jeunes ont violemment apostrophé des casques bleus et des coups de feu ont été entendus.
Selon des informations recueillies par RFI, il y a eu au moins un mort. Almou Ag Mohamed, l’un des porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) précise qu’il y a eu deux morts et accuse les casques bleus d’avoir « ouvert le feu ».
Cependant, dans un autre communiqué, un autre porte-parole de la CMA confirme, certes, les deux morts et évoque les blessés, mais demande plutôt une enquête pour identifier les auteurs de ces tirs mortels, avant de condamner la destruction d’importantes infrastructures aéroportuaires de la Minusma.
rfi