Diagna Ndiaye en pleine discussion avec Alain Juppé et Jean-Pierre Rafarin
Mamadou Diagna Ndiaye est formel: L’Afrique qui a entamé depuis quelques décennies de profondes reformes et restructurations de son économie connait aujourd’hui une croissance plus forte que celle constatée dans n’importe quelle autre région du monde et montre un nouveau visage attrayant pour les investisseurs internationaux. Entre 2001 et 2010, le continent africain a connu une croissance économique moyenne du PIB de 6,5%. Pendant ce temps, les échanges commerciaux entre l’Union Monétaire Ouest Africaine et l’Asie en valeur relative sont passés de 11% en 2004 à 21% en 2010. Dans le même temps, la part de la zone euro s’est repliée de 58% à 23% entre 2004 et 2010. En raison de ses énormes potentialités encore inexploitées, le continent africain s’impose comme l’un des grands enjeux du XXIème siècle.
Pour M Diagna Ndiaye, l’Afrique émerge peu à peu, une émergence tardive certes, mais progressive et je dirai, irréversible. Il s’y ajoute que l’Afrique est le plus jeune continent du monde avec 200 millions de jeunes âgés entre 15 et 24 ans qui deviendront 400 millions en 2045. Selon le rapport 2013 de l’Institut national d’études démographique(IND) le continent passera de 1,1 milliard aujourd’hui à 2,4 milliards d’habitants en 2050, ce qui impliquera des besoins d’urbanisation, d’industrialisation et d’infrastructure.
Défini par Mo Ibrahim et Kofi Annan, respectivement président de la fondation qui porte son nom pour la promotion de la bonne gouvernance et ancien SG de l’ONU comme le « Nouvel atelier du monde », le continent africain semble avoir fait l’objet d’un désengagement de l’Europe et de la France.
A contrario, la Chine pour répondre à ses besoins énormes de matières premières a multiplié les investissements en Afrique. Puis, profitant du vide laissé par le retrait, au cours des dernières années, d’entreprises occidentales, l’Inde, les pays arabophones, et la chine se sont installés, ont investi et mené des partenariats réciproquement avantageux.
Des pays comme la Chine en l’occurrence ont compris que l’Afrique était au cœur des mutations importantes, elle y commerce, investit et y forme des élites africaines y compris dans la maitrise de la langue chinoise. Des opérateurs économiques autochtones issus de pays émergents (nigérians, Sud-africains, ou marocains) qui ont compris cette dynamique se lancent eux aussi à l’assaut du continent. A y regarder de plus près, à ce repli des entreprises européennes répond comme en écho la réduction de l’aide au développement.
Selon les chiffres publiés par l’OCDE, l’aide au développement a reculé de 4% en valeur réelle en 2012, après avoir baissé de 2% en 2011. Il est vrai, et c’est sans doute une première cause explicative, que la crise financière et les turbulences dans la zone euro ont amené les gouvernements de nombreux pays à appliquer des mesures d’austérité et à amputer les budgets alloués à l’aide. On observe en outre un redéploiement notable de l’aide des pays les plus pauvres vers les pays à revenu intermédiaire.
Pour M Ndiaye,on comprend pourquoi M. Angel Gussia, Secrétaire Général de l’OCDE se soit vivement préoccupé de cette tendance en souhaitant une inversion de celle-ci pour que l’aide puisse dûment contribuer à la concrétisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dont l’échéance est fixée pour 2015. Au-delà de ces considérations, je souhaite faire part de quelques réserves concernant cette politique d’aide. Historiquement circonscrite, l’aide n’est pas faite pour se succéder à elle-même indéfiniment. Celle-ci ne doit donc ni se perpétuer ni se justifier au risque d’être assimilée à une forme d’assistanat qui entrave l’esprit d’initiative et de responsabilité.
Il reste que cette redynamisation des relations entre l’Afrique et l’Europe bénéficie déjà d’un substrat historique, politique, économique, culturel et affectif. Ce sont là des invariants qui constituent autant de vecteurs de facilitation pour une refondation des relations de coopération féconde entre la France et l’Afrique, entre l’Europe et l’Afrique.
Pour la réussir, au-delà de la rhétorique de bonne foi habituelle, il y faut de la volonté, de la volonté politique, et un sens de la perspective historique, bref, il nous faut savoir anticiper les mutations à venir, en exerçant une pleine souveraineté sur celles ci afin d’en tirer le meilleur profit. Comme le voulait Pascal, conclut Mamadou Diagna Ndiaye, donnons-nous les moyens dès aujourd’hui « d’être maître et possesseur de la nature ».
Pour M Diagna Ndiaye, l’Afrique émerge peu à peu, une émergence tardive certes, mais progressive et je dirai, irréversible. Il s’y ajoute que l’Afrique est le plus jeune continent du monde avec 200 millions de jeunes âgés entre 15 et 24 ans qui deviendront 400 millions en 2045. Selon le rapport 2013 de l’Institut national d’études démographique(IND) le continent passera de 1,1 milliard aujourd’hui à 2,4 milliards d’habitants en 2050, ce qui impliquera des besoins d’urbanisation, d’industrialisation et d’infrastructure.
Défini par Mo Ibrahim et Kofi Annan, respectivement président de la fondation qui porte son nom pour la promotion de la bonne gouvernance et ancien SG de l’ONU comme le « Nouvel atelier du monde », le continent africain semble avoir fait l’objet d’un désengagement de l’Europe et de la France.
A contrario, la Chine pour répondre à ses besoins énormes de matières premières a multiplié les investissements en Afrique. Puis, profitant du vide laissé par le retrait, au cours des dernières années, d’entreprises occidentales, l’Inde, les pays arabophones, et la chine se sont installés, ont investi et mené des partenariats réciproquement avantageux.
Des pays comme la Chine en l’occurrence ont compris que l’Afrique était au cœur des mutations importantes, elle y commerce, investit et y forme des élites africaines y compris dans la maitrise de la langue chinoise. Des opérateurs économiques autochtones issus de pays émergents (nigérians, Sud-africains, ou marocains) qui ont compris cette dynamique se lancent eux aussi à l’assaut du continent. A y regarder de plus près, à ce repli des entreprises européennes répond comme en écho la réduction de l’aide au développement.
Selon les chiffres publiés par l’OCDE, l’aide au développement a reculé de 4% en valeur réelle en 2012, après avoir baissé de 2% en 2011. Il est vrai, et c’est sans doute une première cause explicative, que la crise financière et les turbulences dans la zone euro ont amené les gouvernements de nombreux pays à appliquer des mesures d’austérité et à amputer les budgets alloués à l’aide. On observe en outre un redéploiement notable de l’aide des pays les plus pauvres vers les pays à revenu intermédiaire.
Pour M Ndiaye,on comprend pourquoi M. Angel Gussia, Secrétaire Général de l’OCDE se soit vivement préoccupé de cette tendance en souhaitant une inversion de celle-ci pour que l’aide puisse dûment contribuer à la concrétisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dont l’échéance est fixée pour 2015. Au-delà de ces considérations, je souhaite faire part de quelques réserves concernant cette politique d’aide. Historiquement circonscrite, l’aide n’est pas faite pour se succéder à elle-même indéfiniment. Celle-ci ne doit donc ni se perpétuer ni se justifier au risque d’être assimilée à une forme d’assistanat qui entrave l’esprit d’initiative et de responsabilité.
Il reste que cette redynamisation des relations entre l’Afrique et l’Europe bénéficie déjà d’un substrat historique, politique, économique, culturel et affectif. Ce sont là des invariants qui constituent autant de vecteurs de facilitation pour une refondation des relations de coopération féconde entre la France et l’Afrique, entre l’Europe et l’Afrique.
Pour la réussir, au-delà de la rhétorique de bonne foi habituelle, il y faut de la volonté, de la volonté politique, et un sens de la perspective historique, bref, il nous faut savoir anticiper les mutations à venir, en exerçant une pleine souveraineté sur celles ci afin d’en tirer le meilleur profit. Comme le voulait Pascal, conclut Mamadou Diagna Ndiaye, donnons-nous les moyens dès aujourd’hui « d’être maître et possesseur de la nature ».