Il y a 12 ans disparaissait le khalife général des Tidianes, El Hadji Abdou Aziz Sy, fils prodige de Seydi El Hadji Malick Sy et de Sokhna Safiétou Niang et ancien disciple de feu Serigne Hady Touré. Il a été rappelé à Dieu le dimanche 14 septembre 1997, par une matinée brumeuse, à l’âge de 93 ans. Né en 1904, à Tivaouane et a accédé au khalifat en 1957, à la suite du décès quasi-simultané (moins d’une semaine d’intervalle) de ses frères Cheikh Aboubacar Sy et Mouhamadou Mansour Sy.
À l’occasion de son rappel à Dieu, les dahiras tidianes ont voulu magnifier l’homme à la hauteur de son œuvre. Des causeries ont ainsi été organisées. Des récitals de coran effectués. Et des conférences religieuses sur sa vie et son œuvre tenues. De Tivaouane à Dakar, partout, les fidèles ont voulu se rappeler de ce grand homme. Les témoignages sont unanimes. Mame Abdou était un guide religieux exceptionnel. Adepte de la doctrine du « tappé xolyi », pacifique dans l’âme, il était un véritable régulateur social. Il a su, tout au long de son califat, s’impliquer pour éviter que le Sénégal bascule dans le chaos.
Avec sa disparition, le Sénégal est orphelin. Car « Mame Abdou » avait le don de désamorcer des bombes sociales. À chaque fois que le Sénégal était au bord de l’embrasement, il montait au créneau pour sauver la situation. Les Sénégalais, confrontés aux affres d’un quotidien plus dur que jamais ont l’esprit tourné vers le patriarche de Tivaouane. Son ombre plane, en ces périodes de doute et d’incertitude, sur le Sénégal. Aux dépenses faramineuses du pouvoir. À l’édification d’un monument dit de la Renaissance Africaine à coup de milliards. Aux coupures intempestives d’électricité. Aux détournements tous azimuts. Aux inondations avec leurs cortèges de manifestations. Au coût élevé de la vie. Aux dépenses de prestige des tenants du pouvoir. À la prolifération des accouplements contre-nature et autres dégradations des mœurs. Mame Abdou se serait, sans nul doute, emparé de son bâton de pèlerin pour appeler les uns et les autres au retour à Dieu.
On se rappelle qu’au moment où la lambada (cette danse impudique) faisait fureur, Mame Abdou s’était rendu personnellement au Palais de la République un soir pour solliciter l’implication du Président Diouf pour la faire interdire. Aussi, en fervent partisan de la paix, il s’était régulièrement investi pour appeler à l’union des cœurs et des esprits pour un climat social serein. Il est régulièrement monté au créneau pour apaiser les esprits, dénoncer certains comportements et injustices. Véridique, humble, respectueux et droit, le sage de Diacksao n’avait aucune frontière. De Touba à Ndiassane en passant par Niasséne, Diamalaye, Alwar, Thiénaba, Gaya ou encore aux « Badamiers » (villa de fonction de l’archevêque de Dakar), « Dabakh » était adulé partout.
C’est que Mame Abdou était un homme multidimensionnel doté de solides connaissances en lettres, grammaire, droit islamique, sciences, astrologie et relations humaines. La solidarité était son bréviaire. Le patriotisme son sacerdoce. L’amour de son prochain et le partage des connaissances sa raison de vivre.
- Par Nettali -NETTALI.NET -
À l’occasion de son rappel à Dieu, les dahiras tidianes ont voulu magnifier l’homme à la hauteur de son œuvre. Des causeries ont ainsi été organisées. Des récitals de coran effectués. Et des conférences religieuses sur sa vie et son œuvre tenues. De Tivaouane à Dakar, partout, les fidèles ont voulu se rappeler de ce grand homme. Les témoignages sont unanimes. Mame Abdou était un guide religieux exceptionnel. Adepte de la doctrine du « tappé xolyi », pacifique dans l’âme, il était un véritable régulateur social. Il a su, tout au long de son califat, s’impliquer pour éviter que le Sénégal bascule dans le chaos.
Avec sa disparition, le Sénégal est orphelin. Car « Mame Abdou » avait le don de désamorcer des bombes sociales. À chaque fois que le Sénégal était au bord de l’embrasement, il montait au créneau pour sauver la situation. Les Sénégalais, confrontés aux affres d’un quotidien plus dur que jamais ont l’esprit tourné vers le patriarche de Tivaouane. Son ombre plane, en ces périodes de doute et d’incertitude, sur le Sénégal. Aux dépenses faramineuses du pouvoir. À l’édification d’un monument dit de la Renaissance Africaine à coup de milliards. Aux coupures intempestives d’électricité. Aux détournements tous azimuts. Aux inondations avec leurs cortèges de manifestations. Au coût élevé de la vie. Aux dépenses de prestige des tenants du pouvoir. À la prolifération des accouplements contre-nature et autres dégradations des mœurs. Mame Abdou se serait, sans nul doute, emparé de son bâton de pèlerin pour appeler les uns et les autres au retour à Dieu.
On se rappelle qu’au moment où la lambada (cette danse impudique) faisait fureur, Mame Abdou s’était rendu personnellement au Palais de la République un soir pour solliciter l’implication du Président Diouf pour la faire interdire. Aussi, en fervent partisan de la paix, il s’était régulièrement investi pour appeler à l’union des cœurs et des esprits pour un climat social serein. Il est régulièrement monté au créneau pour apaiser les esprits, dénoncer certains comportements et injustices. Véridique, humble, respectueux et droit, le sage de Diacksao n’avait aucune frontière. De Touba à Ndiassane en passant par Niasséne, Diamalaye, Alwar, Thiénaba, Gaya ou encore aux « Badamiers » (villa de fonction de l’archevêque de Dakar), « Dabakh » était adulé partout.
C’est que Mame Abdou était un homme multidimensionnel doté de solides connaissances en lettres, grammaire, droit islamique, sciences, astrologie et relations humaines. La solidarité était son bréviaire. Le patriotisme son sacerdoce. L’amour de son prochain et le partage des connaissances sa raison de vivre.
- Par Nettali -NETTALI.NET -