Dans une dynamique unitaire, les Sénégalais ont ensemble magnifié le Prophète de l’Islam, Seydina Mouhammed(PSL). Toutes les familles religieuses ont célébré la naissance de Celui qui, par la venue au monde, apportait l’âme d’une nouvelle vie collective. C’est sans doute la seule raison qui explique que la foi musulmane est la seule qui progresse notamment en Afrique noire, en constituant une sorte de ceinture du monde entre le Nord et le Sud : du Maroc à l’Egypte, à travers tout le Maghreb, jusqu'à son berceau arabique.
Né avec Mohammed (PSL) dans la petite république marchande de la Mecque, l’Islam apparaissait comme un retour aux sources grâce à un modèle de foi absolu en Allah et de soumission à sa volonté. C’est cette grandeur de son Prophète que les musulmans du Sénégal ont magnifié le Maouloud de Tivaouane à Touba, de Thiénaba à Sokone, de Mpal à Sokone entre autres. Cet acte de foi demeure toujours dominé par le prophétisme jusqu’à dans les actes les plus quotidiens de la vie, imprégnée d’un mysticisme qui galvanise et porte de l’avant.
« Nous avons fait de vous un peuple du milieu », dit le Coran (Sourate II, Verset 143). Son destin est donc de charrier, comme une artère, entre l’Orient et l’Occident, toutes les forces de vie, de l’une à l’autre rive. Ce retour à la religion primordiale d’Abraham a permis ainsi à l’Islam de se formuler en termes simples et en même temps, d’engendrer le plus haut mysticisme. Et la forme la plus vivante et la plus extérieure est celle des cinq piliers de l’Islam, que sont la profession de foi, la prière, le jeûne, et zakat et le pèlerinage à la Mecque, toujours psalmodié dans toutes les Confréries musulmanes.
Ce Jeudi 1 Décembre 2017, le Sénégal a une fois de plus illustré son unité et le dynamisme de sa foi en Allah, en célébrant ensemble la naissance du Prophète de l’Islam, Seydina Mouhammed (PSL) grâce aux mystiques pionniers qui ont tracé la voie et imposé leur voix.
Des jeunes, des femmes, des personnes de tous les âges ont ensemble communié et célébré le Prophète Mouhammed (PSL) dans toutes les zones et dans toutes les cités religieuses confrériques. Partout au Sénégal, des voix se sont élevées en psalmodiant la naissance du Héros de l’Islam, glorifiant en même temps les pères fondateurs et exaltant conséquemment la foi musulmane à partir du Message essentiel du Coran.
A Tivaouane, Touba, Médina Baye, Ndiassane, Yoff- Layène, Sokone, Mpal, Thiénaba, etc, le nom et l’œuvre du Prophète de l’Islam (PSL) a reçu comme toujours l’alchimie de la Lumière dans la perspective soufie, perspective dans laquelle Allah est Tout et en même temps au-dessus de Tout et de Tous, à la fois immanent et transcendant.
Le Gamou a vécu ! Comme à chaque édition, il est un moment fort dans la vie d’un musulman. Au plus intime de lui-même, chaque musulmane et chaque musulman peut ainsi rencontrer Allah par la célébration de son Nom et la magnification de son Prophète Seydina Mouhammed (PSL). Le Mystique Abdel Al-Karim Al Jili (né en 1366) considère qu’en Maouloud, « chaque individu du genre humain contient les autres entièrement(…). Les individus sont des miroirs placés face à face, dont chacun reflète pleinement les autres ». Cet acte est magnifiquement réussi au Sénégal grâce à une dynamique unitaire et une communion de toutes les familles religieuses confrériques qui convergent.
Seydina Mouhammed (PSL), Immortel et Universel
Encore une fois de plus, les musulmans du Sénégal ont tu leurs divergences pour communier ensemble, en célébrant le Prophète Mouhammed (PSL). Le beau et le bon ont ainsi convergé et les cœurs afflué, priant et implorant le Généreux pour une paix des esprits et des âmes. Déjà, le message coranique a toujours été d’éveiller en la personne humaine une conscience plus haute de ses multiples relations avec Allah, avec l’Homme et avec l’Univers. Cette vision du monde inspire d’ailleurs toutes les dimensions de la vie en terre d’Islam avec l’Art, la Science et l’Action.
Pendant le Gamou l’art musulman montre sa dimension spirituelle : c’est un art abstrait, rythmique et incantatoire qui a pour objet de refléter l’eternel dans le devenir en rendant visible l’invisible par la géométrie et la musique des formes. L’art musulman qui se manifeste dans les mosquées est une expression de la profession de foi fondamentale de l’Islam : la transcendance radicale d’Allah. En l’Islam, le Gamou prouve que tous les arts mènent à la Mosquée et la Mosquée mène à la prière.
Et c’est ce que traduit l’usage des formes, à la fois géométriques et rythmiques dans les entrelacs, les stalactites, les palmettes et les arabesques qui désignent en chaque Mosquée la direction de la Mecque. Et la Mecque est le lieu de l’apparition, de la théophanie et rien en elle ne doit distraire le fidèle musulman. Et les musulmans du Sénégal en ont donné une belle et excellente illustration en communiant à Tivaouane, Ndiassane, Médina Baye, Sokone, etc.
Pour Seydi Hadji Malick Sy, par exemple, et ses congénères qui ont tracé la voie, la Prière est source d’action. La mystique est l’éveil en chaque musulman de formes capables de transformer la nature et la société pour les rendre plus humains. Ainsi, seulement, selon la Parole du Coran partout psalmodiée, Allah est fois l’extérieur et l’extérieur.
Dans cette perspective, tous les actes posés dans les cités confrériques sont sacrés parce qu’ils sont situés par rapport à leur sources divine. Lors du Gamou, l’Islam donne à chaque action tout son sens, en ne séparant pas un monde terrestre d’un monde spirituel. Un acte, à Tivaouane par exemple, est profane lorsqu’il est détaché de l’unité de la vie ; mais il est au contraire sacré lorsqu’il s’y réfère et s’en inspire.
Ces cinq piliers qui font la force du Musulman
Le Gamou ne célèbre qu’un Homme, un Mystique, un Saint, diastole et systole de l’Islam. Seydina Mouhammed (PSL) est son nom, un nom universel et immortel ! La Profession de Foi qu’il consolida est la proclamation suffisante pour définir un musulman. Elle est d’une simplicité qui la rend populaire. Elle est d’une dimension et d’une profondeur qui rend l’Islam inépuisable : Allah Seul est Allah et Mouhammed (PSL) est Prophète. La Première partie, « Allah Seul est Allah » est le mouvement de l’Homme vers le Divin, de l’Extérieur vers l’Intérieur. Le deuxième mouvement de la Profession de Foi, « Mouhammed est son Prophète » est le mouvement de reflux d’Allah vers l’Homme par son Messager qui a transmis le Coran directement dicté par Allah.
La Prière est la participation consciente de l’Homme à ce chant de Louange qui lie toute créature à son créateur. La Prière intègre ainsi l’Homme de Foi en cette adoration universelle : en accomplissant le visage tourné vers la Mecque, tous les Musulmans du Monde et toutes les mosquées dont la niche du Mihrâb désigne la direction de la Kaaba sont ainsi intégrés par cercle concentriques à cette vaste gravitation des cœurs vers le centre. Et l’ablution naturelle avant la prière, symbolise le retour de l’Homme à la pureté.
Et le jeûne est une interruption volontaire du rythme vital, l’affirmation de la liberté de l’homme par rapport à son moi et à ses désires, et en même temps le rappel en nous-mêmes de celui qui a faim comme d’un autre moi à arracher de la misère et de la mort.
Puis vint le Zakat qui n’est point l’aumône, mais une sorte de justice intérieure institutionnalisée, obligatoire, qui rend effective la solidarité des gens de foi c’est-à-dire simplement de ceux qui savent vaincre en eux-mêmes, l’égoïsme et l’avarice. Et la zakat n’est que le rappel permanent que toute richesse appartient à Allah !
Et vint enfin le pèlerinage à la Mecque qui non seulement concrétise la réalité mondiale de la communauté musulmane, aussi et au-dedans de chaque pèlerin, vivifie aussi le voyage intérieur vers le centre de soi-même, vers le Kaaba du Cœur !
Le Gamou célébré partout au Sénégal n’est alors que la victoire éternelle de l’Islam, religion de paix, de solidarité et d’unité que les sénégalais célèbrent avec une conviction et un dynamisme unique dans le monde !
Babacar MBENGUE, Journaliste et Consultant en Communication et Relations publiques