Le marché de Bignona, au cœur de l’agglomération de Grand Yoff, est pour le moins pittoresque. L’endroit ne paye pas de mine. Sur un terrain vague, on voit, ça et là, des véhicules en pannes, des motos endommagées, des flaques d’eau qui sortent d’un égout en plus des nuées de mouches qui survolent les lieux à cause de la viande de porc. Dans ce décor surréaliste, une dame est debout, cherchant du regard d’éventuels clients. A côté, des mécaniciens, nullement indisposés par l’environnement, s’échinent à réparer le moteur d’une voiture en panne. L’odeur âcre du gas-oil n’empêche guère les mécaniciens de faire leur boulot. Sur la table de la dame aperçue à l’entrée du marché, la viande de porc est exposée. L’endroit ressemble aux huttes installées dans les loumas hebdomadaires de l’intérieur du pays. La vendeuse discute avec ses collègues.
A côté d’elle, Anna Malou fait griller sa provision de viande qu’elle vendra aux habitués des lieux qui préfèrent consommer sur place. « Vous voulez de la viande « saucisse » ? Viens, c’est à 250 F Cfa le morceau », nous lance Anna Malou qui ignore encore l’objet de notre visite. « La viande de porc se vend bien. Les gens en achètent tous les jours. Comme dans tous les marchés, il arrive parfois que la clientèle se raréfie », explique-t-elle.
Subitement, surgit un homme d’une quarantaine d’années. Il est habillé d’une chemise ample tachetée de sang et tient quelques morceaux de viande. L’homme semble indisposé par notre présence. Il conseille à Anna de ne pas répondre à nos questions. Lui, c’est le secrétaire général de l’Association des vendeurs de viande de porc du marché de Bignona. Son accès de colère passager se comprend à cause de la discrimination que subit leur commerce. « Les gens racontent du n’importe quoi sur nous, alors que c’est tout faux. On nous stigmatise presque alors que nous ne faisons que vendre une viande qui est propre à l’alimentation. Aujourd’hui, avec ces histoires de viande d’âne, tout le monde tire sur nous. Vous savez, les wolofs usent du même mot pour désigner l’âne et le porc. Ce sont deux animaux qui portent le même nom dans cette langue, alors qu’ici au Sénégal, les gens parlent presque tous wolof. Qu’ils prennent donc soin de faire la distinction entre âne et porc », conseille notre interlocuteur visiblement fâché. « Avant-hier, deux hommes sont passés par là en disant qu’on ne doit pas manger cette viande. On nous méprise, ce qui n’est pas normal. Je pense que les musulmans doivent gérer leurs affaires sans se mêler de celles des autres ».
M. Toupane vend cette viande de porc depuis 1987 dans ce coin de Bignona. « Il y a beaucoup de bacheliers parmi nous alors que d’autres sont des produits de l’université. Mais, comme c’est difficile de trouver du travail, on a préféré s’activer dans ce secteur qui nous permet de faire vivre nos familles », explique-t-il. Assise à côté de lui, Marie Louise, la soixantaine en paraît beaucoup moins. « Je suis dans le milieu depuis 1981, cela fait aujourd’hui 35 ans. Bignona était sur le site de l’hôpital général de Grand Yoff ex-Cto. C’est après l’installation de l’hôpital qu’on s’est déplacé dans cet endroit. Chaque fois qu’il y a un problème de viande impropre à la consommation, les gens pensent à nous. Nous sommes fatigués sur cette discrimination », fulmine la dame, la colère se lisant sur le visage. Elle déplore aussi, l’image que les gens véhiculent sur Bignona, considérant l’endroit comme un repaire d’ivrognes et de brigands.
M. Toupane souligne que le ministre de l’Elevage et de la Production animale, Aminata Mbengue Ndiaye a, aujourd’hui, beaucoup donné de considération à la filière porcine. Selon lui, Aminata Mbengue Ndiaye les invite dans toutes les rencontres portant sur les questions animales contrairement aux années précédentes avec les régimes passés.
Le Témoin
A côté d’elle, Anna Malou fait griller sa provision de viande qu’elle vendra aux habitués des lieux qui préfèrent consommer sur place. « Vous voulez de la viande « saucisse » ? Viens, c’est à 250 F Cfa le morceau », nous lance Anna Malou qui ignore encore l’objet de notre visite. « La viande de porc se vend bien. Les gens en achètent tous les jours. Comme dans tous les marchés, il arrive parfois que la clientèle se raréfie », explique-t-elle.
Subitement, surgit un homme d’une quarantaine d’années. Il est habillé d’une chemise ample tachetée de sang et tient quelques morceaux de viande. L’homme semble indisposé par notre présence. Il conseille à Anna de ne pas répondre à nos questions. Lui, c’est le secrétaire général de l’Association des vendeurs de viande de porc du marché de Bignona. Son accès de colère passager se comprend à cause de la discrimination que subit leur commerce. « Les gens racontent du n’importe quoi sur nous, alors que c’est tout faux. On nous stigmatise presque alors que nous ne faisons que vendre une viande qui est propre à l’alimentation. Aujourd’hui, avec ces histoires de viande d’âne, tout le monde tire sur nous. Vous savez, les wolofs usent du même mot pour désigner l’âne et le porc. Ce sont deux animaux qui portent le même nom dans cette langue, alors qu’ici au Sénégal, les gens parlent presque tous wolof. Qu’ils prennent donc soin de faire la distinction entre âne et porc », conseille notre interlocuteur visiblement fâché. « Avant-hier, deux hommes sont passés par là en disant qu’on ne doit pas manger cette viande. On nous méprise, ce qui n’est pas normal. Je pense que les musulmans doivent gérer leurs affaires sans se mêler de celles des autres ».
M. Toupane vend cette viande de porc depuis 1987 dans ce coin de Bignona. « Il y a beaucoup de bacheliers parmi nous alors que d’autres sont des produits de l’université. Mais, comme c’est difficile de trouver du travail, on a préféré s’activer dans ce secteur qui nous permet de faire vivre nos familles », explique-t-il. Assise à côté de lui, Marie Louise, la soixantaine en paraît beaucoup moins. « Je suis dans le milieu depuis 1981, cela fait aujourd’hui 35 ans. Bignona était sur le site de l’hôpital général de Grand Yoff ex-Cto. C’est après l’installation de l’hôpital qu’on s’est déplacé dans cet endroit. Chaque fois qu’il y a un problème de viande impropre à la consommation, les gens pensent à nous. Nous sommes fatigués sur cette discrimination », fulmine la dame, la colère se lisant sur le visage. Elle déplore aussi, l’image que les gens véhiculent sur Bignona, considérant l’endroit comme un repaire d’ivrognes et de brigands.
M. Toupane souligne que le ministre de l’Elevage et de la Production animale, Aminata Mbengue Ndiaye a, aujourd’hui, beaucoup donné de considération à la filière porcine. Selon lui, Aminata Mbengue Ndiaye les invite dans toutes les rencontres portant sur les questions animales contrairement aux années précédentes avec les régimes passés.
Le Témoin