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Marchés à bétail de Séwékhaye et Toubatoul, deux sites aux fortunes diverses

Les marchés à bétail de Séwékhaye et Toubatoul, les deux plus grands points de vente de moutons de la région de Thiès, connaissent des fortunes diverses. D’un côté, une infrastructure bien faite, mais presque à l’abandon et de l’autre, un ouvrage très sollicité mais qui manque presque de tout.


Rédigé par leral.net le Jeudi 8 Août 2019 à 13:28 | | 0 commentaire(s)|

La visite du ministre de l’Elevage et des productions animales, Samba Ndiobène Kâ à Séwékhaye et Toubatoul, dans le cadre d’une visite de contrôle du niveau d’approvisionnement des foirails, a révélé la présence à Séwékhaye d’un foirail qui, bien que doté de toutes les commodités, est déserté par les éleveurs qui préfèrent rester à l’extérieur.

A Toubaltoul, où tout est à construire, l’ouvrage est déjà fortement sollicité. A Séwékhaye, le marché à bétail bien construit, est presque vide. Pendant ce temps, sur un terrain vague lui faisant face, de l’autre côté de la route, sont parqués des milliers de moutons. Le maire de Ngoundiane, Mbaye Dione, dont relève Séwékhaye, a invité les éleveurs à intégrer le foirail de Séwékhaye qui dispose d’un ensemble d’équipements.

’’Laideur’’ du décor des bêtes

Admettant qu’en période de Tabaski, les installations du foirail ne peuvent accueillir tous les marchands de bétail, il relève qu’ "en temps normal", tous peuvent s’y installer. Pourtant, les autorités peinent à les amener dans l’infrastructure vaste de 3 hectares. Construit en 2013 dans le cadre d’un projet de l'Uemoa qui prévoyait quatre ouvrages du même genre à travers le Sénégal, ce foirail tarde à être utilisé pleinement par les éleveurs. Il dispose d’un magasin de stockage, d’un espace vétérinaire et d’un local pour les forces de l’ordre.
 

En plus de cela, il est doté de parcs à bétail pour petits ruminants et bovins. Un agent d’élevage a déploré la ‘’laideur’’ du décor de bêtes à l’air libre, à côté d’une infrastructure toute prête. Hormis quelques vaches, le foirail est vide. Le maire déplore que cet ouvrage construit par l’argent public ,ne soit pas utilisé comme il se doit. Les éleveurs avaient occupé les locaux, pour en ressortir deux semaines plus tard, arguant qu’il fait chaud à l’intérieur.

‘’Ce n’est pas une raison’’, pour déserter le foirail a-t-il poursuivi, tout en soulignant que "l’Etat ne peut pas réaliser une infrastructure de cette envergure qui peine à être utilisée".

La meilleure façon pour plaider pour une extension, est de l’utiliser. Le cas contraire, ce sera très difficile, a-t-il argumenté. L’élu local a fait part de son souhait de bénéficier du soutien de l’Etat, pour étendre le foirail sur les 7 hectares restants et valoriser l’infrastructure. Une réflexion sera engagée dans ce sens, a promis le ministre.

La commune de Ngoundiane a affecté au total 10 hectares à l’installation de ce foirail. le ministre de l’Elevage, Samba Ndiobène Kâ a invité aussi la commune et les éleveurs à discuter des meilleures conditions possibles pour l’utilisation de l’infrastructure. Créé en 2011, le foirail occupait un espace vide près des habitations, jusqu’à ce que l’ancienne ministre de l’Elevage Aminata Mbengue Ndiaye décide de leur affecter l’un des quatre ouvrages prévus dans le pays, dans le cadre du projet de l’Uemoa, a rappelé le maire Mbaye Dione.

Séwékhaye reçoit de plus en plus de moutons d’une Tabaski à l’autre. Il a atteint par le passé un pic de 100.000 moutons, selon Mbaye Dione.




Une forte densité à Toubatoul

La commune consent chaque année "six à huit millions" de francs d’investissements pour assurer la fourniture d’eau, d’électricité, afin de préparer la Tabaski, selon le maire. Chaque année, la commune construit de nouvelles toilettes.

Le bétail étant exonéré de taxes, les seuls droits payés par les camions ne représentent pas beaucoup de recettes, regrette Mbaye Dione. A Toubatoul, un forte densité est notée dans l’espace du foirail, dont une bonne partie est clôturée par un mur. La mairie de Touba Toul a dégagé 20 millions sur fonds propres pour clôturer le foirail, dans le souci de le sécuriser, a dit le maire Daouda Tine.

Les travaux qui ont démarré n’ont pas encore été bouclés, a-t-il dit, à cause de contraintes dont il n’a pas précisé la nature. M. Tine a demandé au ministère de l’Elevage, de doter le foirail de sa commune, de commodités dignes de ce type d’infrastructures.

Point de convergence des éleveurs de Ngoundiane, Ndièyène Sirakh, Thiénaba, Keur Samba Kane, le foirail de Toubatoul a besoin d’abreuvoirs, d’un magasin stockage ainsi que d’autres commodités, a dit M. Tine.

Un plaidoyer appuyé par la députée Fatou Sène, qui souhaite que le foirail de Toubatoul bénéficie des mêmes équipements que celui de Séwékhaye.

Le responsable du point vente de Toubatoul, Mamadou Diouf a noté que faute de magasin, les éleveurs d’ici vont garder ailleurs leur stock d’aliments de bétail qui leur sont octroyés, hors du foirail. Le ministre a demandé au maire de faire une démarche pour une audience lors de laquelle ils détermineront ce qu’il est possible de faire et ce qui ne l’est pas.





APS