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Maroc : Khadija Souidi, 16 ans, violée par 8 hommes, torturée et poussée au suicide

Rédigé par leral.net le Vendredi 9 Septembre 2016 à 23:54 | | 0 commentaire(s)|

Le samedi 30 juillet, quand elle versait sur sa tête l’essence et s’immolait par le feu en pleine rue, Khadija Souidi voulait mettre fin au cauchemar qu’elle endurait depuis près d’une année. Par son geste, elle envoyait aussi un message à sa famille et à ses voisins de Ben Guerir, ville aride située à 70 km au nord de Marrakech. Le message a été reçu, mais, Khadija n’est plus là pour le constater nous informe le site LeMonde.fr, repris par Leral.net


Fin 2015, la jeune Marocaine de 16 ans est enlevée par huit hommes. Ils la conduisent à l’extérieur de Ben Guerir avant de la violer, tour à tour, et de la torturer. Les violeurs sont rapidement arrêtés, mais ils ressortiront libres d’un procès bâclé. Ils retournent alors voir Khadija et la menacent : si elle continue à raconter son histoire, ils diffuseront sur Internet les images du viol collectif, qu’ils ont crânement filmé avec leur téléphone portable.

Pour Khadija, cette menace est l’humiliation de trop. A bout, désespérée, son calvaire nié par les autorités, la Marocaine s’immole ce jour d’été et succombe à ses blessures le lendemain dans un hôpital de Marrakech.

« Trop tard pour Khadija »

« C’est ce chantage qui a poussé Khadija au suicide », affirme Omar Arbib. Le représentant de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Marrakech, qui a eu accès aux documents de l’enquête, explique que les analyses ont révélé « des traces d’agression à l’arme blanche, des marques de fouet et autres atrocités commises sur son corps ».

Lors du procès de ses agresseurs, Khadija Souidi, orpheline de père et issue d’un milieu très défavorisé, n’a pas eu la possibilité d’être assistée par un avocat. « Je n’avais pas les moyens », a confié sa mère à l’association. Terrorisée, la veuve a retiré de l’école ses deux filles cadettes. Khadija, mineure, n’a pas été auditionnée en présence d’un tuteur, comme le préconise pourtant la loi marocaine. «Le viol a été constaté à l’hôpital, mais le tribunal de Ben Guerir n’a pas pris en compte l’expertise médicale, ni demandé la saisie du téléphone portable sur lequel le viol a été filmé », s’indigne Omar
Arbib.

Khary DIENE