Les faits se sont produits le 14 juin alors que les deux jeunes femmes faisaient leurs courses au souk d’Inezgane. Elles ont été interpellées par un commerçant pointant du doigt leurs robes jugées « contraire aux bonnes mœurs » indécentes, puis une foule les a encerclées, malmenées et brutalisées. Alertée, la police judiciaire s’est rapidement rendue sur place, mais a donné raison a la foule et a arrêté les deux jeunes femmes. Si les agresseurs n’ont pas été inquiétés, les deux filles ont passé la nuit au poste de police.
Les deux étudiantes ont ensuite comparu devant un tribunal qui a fixé au 6 juillet la première audience de leur procès pour « outrage public à la pudeur ». Selon l’article 483 du Code pénal, elles risquent d’un mois à deux ans de prison et une amende de 120 à 500 dirhams » (soit entre 11 et 46 eurso environ).
Soutien et mobilisation
L’affaire n’a pas tardé à faire réagir les internautes et les militants des droits de l’Homme. La militante Boutaina Elmakoudi a publié une vidéo sur Facebook pour dénoncer cette affaire qui « porte atteinte à la femme marocaine ». Soutenant les deux accusées tout en s’indignant contre leur poursuite en justice, elle avertit que « ce n’est pas juste l’histoire de ces deux filles. C’est une menace générale pour les libertés individuelles ». Elle appelle sur son mur Facebook à deux sit-in dont le premier est fixé, ce samedi 27 juin, à 14h, devant la wilaya d’Agadir. Une autre manifestation aura lieu le mardi suivant, à 11 h, devant le tribunal de première instance d’Agadir.
Une pétition interpellant le ministre de la Justice a également été lancée sur le net, lundi 22 juin. Intitulée "Au ministre de la Justice et des Libertés, mettre une jupe n’est pas un crime !", elle réclame l’arrêt des poursuites contre les deux jeunes femmes et comptabilise déjà plus de 5 000 signatures.
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