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Mata Sy Diallo sur la situation foncière du Cices : «Senghor qui a créé le CICES, s’il se réveillait aujourd’hui et voyait que son espace a été réduit au 1/3, aurait beaucoup de peine»


Rédigé par leral.net le Mardi 22 Mai 2012 à 20:05 | | 0 commentaire(s)|

Mata Sy Diallo sur la situation foncière du Cices : «Senghor qui a créé le CICES, s’il se réveillait aujourd’hui et voyait que son espace a été réduit au 1/3, aurait beaucoup de peine»
La visite guidée dans les coins et recoins du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), communément appelé foire de Dakar, a laissé pantois le ministre du Commerce. Et c’est la spéculation foncière, la vente de presque 87 des 107 hectares initiaux de la foire durant le régime libéral, qui l’a révulsée en premier. «L’espace de l’entreprise a été concédé à d’autres personnes ou à d’autres entreprises. Les 2/3 de l’espace qui appartenaient à l’entreprise sont concédés maintenant à d’autres organismes ou à des personnes. Ce qui est à mon avis grave», peste Mme Maty Sy Diallo qui, pour montrer la gravité de la chose, souligne que «Senghor qui a créé le Cices en 1974, s’il se réveillait aujourd’hui et voyait que son espace n’est plus que de 27 hectares, que de 107 hectares il a été réduit au 1/3, cela lui ferait beaucoup de peine». Et cette réduction de l’espace pour la foire en novembre prochain risque de «décourager» les participants. «Parce que, dit-elle, ils auront beaucoup de problèmes pour accéder aux stands». «Et ce découragement peut conduire à la disparition des activités de ce centre», estime-t-elle. Pour ce qui est de l’espace loué à des entreprises, le ministre du Commerce est d’avis qu’il «est aussi vrai qu’il faut rentabiliser l’espace en le louant». Mais, à condition de «le louer à des prix normaux, de le louer pour en percevoir la location. Mais le louer à des gens ou à des structures qui ne payent pas ne rentre pas dans la bonne gestion de l’entreprise», signifie- t-elle à l’endroit des responsables de la Cices. Et sur cette question de location de l’espace du Cices, il a aussi été commis un détournement d’objectif. «Louer l’espace en détournant les objectifs de la foire, c’est un peu grave aussi. Parce que nous avons vu des gens qui élèvent du bétail ici», fustige-t-elle. Le ministre du Commerce laissera éclater son mécontentement, par rapport aux nouvelles constructions à l’intérieur même du 1/3 qui restent de l’assiette foncière du Cices. «Nous avons vu des gens qui construisent à l’intérieur de la foire et je ne parle même pas des bâtiments de logements où des étages qui sont à l’intérieur de la foire et qui n’appartiennent plus à la foire, mais de ce qu’il y a dans l’espace même réduit de 1/3 qui restaient. D’autres personnes sont en train de construire à l’intérieur de cet espace et c’est grave». Mais Mata Sy Diallo promet que tout cela sera tiré au clair. «Tout cela est à revoir. Les dettes doivent être récupérées. Les recettes, je n’en parle pas parce qu’on ne m’a pas encore parlé de recettes», dit-elle en expliquant que le directeur du Cices durant toute la visite d’hier matin ne lui a pas fait l’état des comptes et des finances. Elle promet d’«élaborer un document à l’intention de l’autorité compétente» à ce sujet pour «envisager de trouver des solutions».

FOIRE AUX DEBALLAGES AU CICES : Les libéraux accusés d'avoir dilapidé les 2/3 du foncier
La spéculation foncière au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), était un secret de polichinelle. Mais, le niveau
extrême de cette prédation foncière, de même que le niveau de pillage, de cette boîte, personne ne pouvait l’imaginer. Une visite du ministre du Commerce dans les locaux du Cices a permis d’en mesurer toute l’étendue. Guidée par le Directeur Baïdy Souleymane Ndiaye et ses hommes, Mata Sy Diallo entendra qu’«on a pris les 2/3 du Cices». A 107 hectares en 1974, c’est seulement 27 hectares qui restent. Tout a été attribué par le régime libéral. Et cette spéculation foncière, qui, aujourd’hui, grignote encore sur le 1/3 restant du Cices, n’est que l’arbre qui cache la forêt. Car plusieurs opérateurs économiques doivent au Cices et refusent de passer à la caisse. Youssou Ndour, El Hadj Ndiaye de 2Stv, Cheikh Amar cités parmi les mauvais clients. «Nous dénonçons des contrats comme celui signé avec un client du site comme Demba Dia ‘Rock mbalakh’ qui nous doit 24 000 000 francs Cfa», révèle Badara Gadiaga chargé de la communication du collège des délégués du Cices. Et à Demba Dia, s’ajoute Youssou Ndour, le nouveau ministre de la Culture qui «depuis le 19 décembre, avait placé des chapiteaux, lors de la préparation du bal des petits, et le pavillon auquel ces chapiteaux font face, il l’avait occupé». Et lui aussi doit selon M. Gadiaga 12 000 000 de francs Cfa. Sencartours, qui a loué un pavillon dont la terre pleine est louée à 1000 Fcfa, doit aujourd’hui 120 000 000 de francs Cfa au Cices et ne passe pas à la caisse depuis 5 ans. «El hadji Ndiaye de 2stv on lui a donné un parking sur des milliers de mètres carrés. Lors de la foire, il nous l’a loué à 10 000 000 Fcfa. C’est l’Etat du Sénégal qui lui a donné ce terrain» déballe M Gadiaga, qui signale aussi que Cheikh Amar de la Tse fait partie de ces gens qui refusent de payer. Il y a garé plusieurs dizaines de voitures sans jamais rien débourser. Mais le contrat qui suscite le plus d’interrogations, c’est celui d’une entreprise dénommée Mtl. Selon M Gadiaga, «il occupe 2 000 mètres carrés alors qu’on lui facture juste 1 000 mètres carrés avec une réduction inimaginable et il paye 375 francs Cfa le mètre carré. Soit un manque à gagner de 1 625 000 francs Cfa. Du jamais vu. On ne sait pas ce qui se cache derrière ces contrats», peste-il. Il faut ajouter aussi que l'entreprise de marbre de Ibrahima Diagne candidat malheureux du Cciad doit 4 millions au Cices. Et Bada Gadiaga de dire au ministre que : «plusieurs maisons sont branchées au réseau électrique de la foire et certains volent même l’eau du Cices. Résultat, une facture salée de 52 millions que le Cices peine à payer».



SOURCE:piccmi;com