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Matam : Les lendemains désenchanteurs après la perte du pouvoir de Benno

Amadou Bâ n’aura rien pu faire face à la marée de la coalition Diomaye Président, qui a victorieusement déferlé au soir du scrutin du dimanche 24 mars. La défaite a été cinglante quasiment partout dans le pays, sauf dans la région de Matam. Cette base affective du président sortant, Macky Sall et de sa mouvance BBY, est restée, comme lors des joutes électorales précédentes, une citadelle imprenable. Toutefois, l’Alliance pour la République (APR) va quitter le pouvoir, en même temps que son président fondateur, Macky Sall.


Rédigé par leral.net le Lundi 1 Avril 2024 à 10:55 | | 0 commentaire(s)|

Une situation inattendue pour la flopée de responsables politiques de la région. Cette partie du Sénégal a la particularité de voir la quasi-totalité de ses illustres hommes politiques militer dans le camp du pouvoir. Aucun ténor n’avait voulu rester dans l’inconfort de l’opposition, même l’ancien député PDS Sada Ndiaye, auteur de la fameuse loi éponyme, avait fini par rallier le camp présidentiel.

Une vague de transhumants en perspective

Aujourd’hui, c’est toute une armée d’hommes forts, qui va se retrouver subitement dans les rangs de l’opposition. Et dans quelques jours, la migration vers des prairies plus vertes va commencer inéluctablement. Les 26 maires de la région sont tous dans BBY ; ils avaient promis fidélité ad vitam æternam à Macky Sall. Alors, qui sera le premier à claquer la porte pour aller offrir ses services à Bassirou Diomaye Faye et au Pastef ? C’est la question qui taraude l’esprit de beaucoup d’observateurs

Le maire de Nabadji Civol, Abdoulaye Sally Sall, pourrait être le premier de cette liste. Plusieurs facteurs pourraient le justifier. Cet homme d’affaires aura été un des premiers souteneurs de Macky Sall dans sa conquête du pouvoir face à Abdoulaye Wade. La reconnaissance à laquelle il eut droit, aura été d’être coopté au Secrétariat exécutif de l’APR et plus tard, d’être nommé ministre conseiller. C’est tout.

Étant à la tête de la commune la plus grande en termes de poids électoral dans le département de Matam, Abdoulaye Sally Sall n’aura jamais eu la reconnaissance escomptée. Il traversera les 12 années de Macky Sall, sous l’ombre encombrante du maire des Agnams, avant de se faire noyer par la promotion fulgurante de son voisin de Ourossogui, Moussa Bocar Thiam, venu ‘’récemment’’ dans l’APR. Un affront qu’il aurait mal digéré. Finalement, la perte du pouvoir pourrait être la fin d’un long supplice.

Dans la commune de Matam, Souleymane Jules Bâ, président du Conseil d’administration de l’Office des lacs et cours d’eau (Olac), pourrait être séduit par les sirènes du nouveau régime.

Ce rebelle invétéré au député-maire des Agnams, a toujours exprimé sa frustration contre la gestion du parti dans la région. Excédé par Farba Ngom, il avait clairement demandé une recomposition du schéma politique régional, avec la fin du règne de Macky Sall et l’avènement d’Amadou Bâ. Il ne gagnerait pas grand-chose à rester dans l’opposition avec Farba Ngom. Il paraît fort probable qu’il quitte le navire, pour espérer obtenir un éventuel pouvoir sur lui.

Une autre frustration pourrait faire quitter le maire de la commune de Orefondé, Amadou Yéro Bâ. Cet enseignant de formation, est l’un de ceux qui ont implanté l’APR dans la région de Matam. Depuis 2009, il était aux côtés de Macky Sall, pour remporter toutes les élections locales de sa commune.

Mais en retour, c’est le néant. Il aura été incontestablement le plus grand oublié du régime du 4e président de la République du Sénégal. Il n'a jamais eu à bénéficier d’une quelconque nomination, malgré sa proximité avec Farba Ngom. Son départ ne serait pas une surprise. Mais il pourrait être devancé par l’inspecteur Djiby Sy de la commune de Orefondé qui, après s’être rebellé contre Farba Ngom, a fini par se ranger, malgré lui. Il a une occasion en or de rompre les amarres avec le coordinateur départemental du BBY à Matam.








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