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Mbaye Dionne dribble Niasse: « L’AFP doit avoir son candidat en 2017″

Mbaye Dione, membre du Comité directeur de l’AFP et maire de de la commune de Ngoundiane, considéré comme un des piliers de l’Alliance des Force de progrès vient de faire une sortie qui va faire couler beaucoup d’encre. Dans une interview au quotidien l’Obs de ce lundi, ce responsable politique, réputé pour être très proche de son leader Moustapha Niasse, a donné son avis sur le choix du candidat de l’AFP à la prochaine élection présidentielle de 2017. Si le choix de son secrétaire Général se porte sur Macky Sall, Mbaye Dione dit s’en référer aux textes du parti qui stipule que seul un congrès devrait statuer sur ce cas important. Dans une interview à bâtons rompus avec nos confrères, Mbaye Dione prend le contrepied du bureau politique de l’AFP du 10 mars 2014 qui a choisi Macky…Extraits de l’Interview


Rédigé par leral.net le Lundi 12 Janvier 2015 à 11:39 | | 1 commentaire(s)|

Mbaye Dionne dribble Niasse: « L’AFP doit avoir son candidat en 2017″
Quelle est votre position par rapport au soutien de Moustapha Niasse à Macky Sall en 2017, cautionnez vous cela?

Le choix d’un candidat pour la présidentielle 2017 doit relever du Congrès et je vous fais remarquer que cette annonce a été tenue à la faveur d’un bureau politique tenu le 10 mars 2014 dont l’ordre du jour portait principalement sur les élections locales de juin dernier. Alors qu’on veuille donner des gages à notre allié, le Président Macky Sall, cela peut se comprendre, mais de là à prendre une décision que seul le Congrès est habilité à prendre, il y’a plus qu’un pas à franchir! L’Afp s’est toujours choisie son candidat. Quand, lui même (ndrl le Secrétaire général) avait envisagé de se retirer de la politique après 2007, ce sont des militants qui lui ont « forcé la main » afin de continuer le chemin ensemble car le Senegal avait encore besoin qu’il soit actif sur la scène politique. A l’époque, c’est lors d’un Congrès d’investiture qu’il a été désigné candidat. Aujourd’hui vu le rôle important qu’il joue en tant que Président de l’Assemblée nationale, nous autres qui étions investis pour qu’il nous accompagne davantage, pensons modestement avoir eu raison.
Aussi, il convient de préciser qu’avant ce fameux bureau politique du 10 mars 2014, aucune structure légale du parti n’a pu se réunir à la base pour examiner au préalable et discuter d’une question aussi sérieuse que la position à adopter lors de la prochaine élection présidentielle qui allait se tenir au moins trois ans après. Je crois honnêtement qu’aucune urgence ne s’imposait à notre parti pour se prononcer de façon aussi prématurée sur ce sujet. C’est d’ailleurs peut être la raison pour laquelle, aujourd’hui le débat qui aurait du être organisé à l’intérieur du parti est sur la place publique car on n’a pas donné l’opportunité aux militants à la base de discuter de cette question qui déterminera l’avenir du parti. C’est encore plus maladroit si, après coup, on veuille envoyer à la base des délégations de la direction du parti pour expliquer une décision à la quelle, les militants auraient dû être associés dans sa prise en amont.

Etes-vous en phase avec la décision de Moustapha Niasse de ne pas présenter un candidat contre Macky Sall en 2017 ?

Je ne suis pas sûr que les textes du parti aient donné au Secrétaire Général le pouvoir de décider si oui ou non le parti va présenter un candidat. Ceci est une prérogative exclusive du Congrès. Toutefois, pour des raisons qui lui sont propres, il peut ne pas présenter sa candidature.
Ceci étant dit, je pense que l’Afp doit être plus ambitieuse dans la matérialisation de son projet politique. En plus, il est important de rappeler que le fameux communiqué avait tenu à mettre en gras le passage que je vais citer : « Il serait donc incongru et incohérent, pour l’AFP, de s’engager dans un tel contexte, dans un débat stérile et inadéquat, tendant à déclarer qu’elle se prépare déjà à dresser un candidat contre le Président Macky Sall en 2017.
Cette hypothèse est à écarter, tant que la nature de l’alliance entre l’AFP et l’APR restera en l’état. Mieux, après les élections locales, cette alliance devrait se consolider, pour une plus grande implication du Parti dans la vie nationale et au sein de l’Etat. »
Aujourd’hui il est évident qu’aucune de ces prévisions ou promesses na été tenue. En effet, alors que l’Afp occupait deux ministères (Commerce –Industrie et Sports) sur vingt cinq dans le premier gouvernement de l’actuel régime, aujourd’hui notre parti qui était la locomotive de la Coalition BSS crédité de 14% au premier tour de la présidentielle ne compte qu’un seul ministère sur trente neuf, celui du commerce amputé de l’industrie. J’espère qu’on fera les comptes, et j’estime que notre part du bilan intégrera forcément la part infime de 0.041% du budget du ministère du commerce par rapport au budget 2015 de l’Etat du Senegal. Certains pourraient rétorquer que l’Afp a la présidence de l’Assemblée nationale mais là, il faut relativiser parce que les postes de nos élus ont été attribués en fonction de notre score au premier tour de la présidentielle de 2012.

Pire, l’Afp a perdu le contrôle de plusieurs collectivités locales qu’elle avait conquises de haute lutte en 2009 au profit de notre allié, l’Apr qui s’est montré plus que boulimique.

A ceux qui pensent que l’Afp ne doit pas présenter un candidat en 2017 mais qu’elle devrait se préparer pour le faire en 2022, je voulais juste qu’ils soient plus cohérents. Comment peuvent ils refuser une candidature de l’Afp 2017 et l’accepter en 2022, à moins qu’après avoir contribué à réélire le Président Macky Sall en 2017, que l’Afp quitta le gouvernement pour s’opposer jusqu’en 2022 afin de présenter son propre candidat. Si nous acceptons de ne pas présenter un candidat en 2017, nous devrons l’accepter tant que l’Apr sera au pouvoir et que l’Afp sera son allié. Il est important de rappeler que l’Afp est alliée à l’Apr et non au Président Macky sall qui voudrait que son parti resta aussi longtemps au pouvoir même après son deuxième et dernier mandat.

Par ailleurs il est aussi important de savoir sur quelle base, nous allons investir lors des prochaines législatives si nous ne présentons pas un candidat au premier tour de la présidentielle 2017 et parés la victoire de notre Candidat, le président sortant Macky Sall.

Enfin, tous les sénégalais se rappellent encore du courage du Candidat Macky Sall qui avant la présidentielle de 2012, avait défendu vaillamment la candidature multiple au sein de la Coalition Benno Siggil Senegal. En effet, s’il y’avait un candidat unique en son temps, je ne suis pas sûr qui ce serait lui. Même si entre temps, nous sommes passés de l’opposition au pouvoir, nous devons rester logiques en ne changent pas les règles jeux en fonction de ses intérêts ou de son parti qui applique son programme et sa vision qui est différent de celui de l’Afp et du candidat de BSS auquel, nous n’avons jamais renoncé.

Pour toutes ces raisons que je viens d’évoquer, l’Afp doit avoir son candidat à la prochaine élection présidentielle.

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