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Mbaye Diouf Dia sur les retombées de la qualification au Mondial:« la part la plus importante doit revenir au football local »

L’utilisation à bon escient de la prime de plus de 5,3 milliards que la Fifa versera à la fédération Sénégalaise de Football pour la qualification de nos "Lions" au Mondial 2018 est une question brûlante dans l’actualité du sport sénégalais. Mbaye Dia Diouf, président de Mbour Petite Côte (Ligue 1), dit sans ambages ce qu’il pense de l’investissement à faire avec cette manne financière.


Rédigé par leral.net le Jeudi 16 Novembre 2017 à 13:02 | | 0 commentaire(s)|

« 2002 doit nous servir de baromètre sur tous les aspects »

« Le sentiment que j’ai, c’est qu’on grandit à partir de ses erreurs. Ça veut dire qu’aujourd’hui, 2002 doit nous servir de baromètre sur tous les aspects. Je ne dis pas seulement sur les aspects financiers, mais aussi organisationnels : déplacement, logistique, équipementier et tout. C’est comme ça qu’on avance.

Si on résout ce problème-là, il n’y a aucun souci. Je crois que ce donne la Fifa, c’est une assistance aux clubs d’abord. Pas à l’équipe nationale qui s’est qualifiée. C’est le football du pays qui s’est qualifié. Et nous avons une occasion unique, qui ne peut nous servir encore dans 4 ans. Bien que le ministre des Sports ait déjà averti, la fédération est composée de gens responsables et il faut que nous arrivions à éviter que cette chose-là de 2002, ne puisse plus se reproduire. L’Etat ne doit pas regarder faire.

Aujourd’hui, cette équipe nationale est un patrimoine commun à tout le monde. Si on résout cette affaire, il n’y aucun souci. Le peuple sera solidaire ».

« Booster la ligue professionnelle, la ligue amateur et les différents clubs »

« A partir de cet instant, il faudrait que cette manne financière soit divisée au moins par cinq. 1/5e du montant doit être investi dans le football local. C’est-à-dire qu’au aujourd’hui, un milliard et quelques doit revenir à tous les clubs du Sénégal. L’autre 1/5e va dans les investissements, puisque le centre à Toubab Dialaw a besoin d’être rénové à 100%. L’autre partie doit servir à l’administration fédérale, qui abat un travail exceptionnel, et l’administration dans les différents ligues, districts et autres.

En tant que président de clubs, nous veillerons à ce que tous les clubs au Sénégal, de la régionale à la Ligue 1, soient concernés dans cette affaire-là. Nous ne laisserons pas faire cette fois ci. Parce que cet argent-là, c’est l’argent des clubs.

Combien de clubs ont leurs joueurs qui ont décroché cette qualification ? Il y en a plein. Il faudrait que maintenant le football local surtout, se sente concerné. Ça ne doit pas être seulement une affaire de football international. Ce qui est sûr, tous les présidents de club, nous suivons de très près où ira cette somme d’argent-là. C’est notre droit le plus absolu, parce que les clubs ont galéré depuis très longtemps. Il est quand même temps qu’on ait des retombées par rapport à cette situation financière. La part la plus importante doit revenir aux clubs des divisions régionales, amateurs et club de ligue pro, au moins pour que notre football puisse décoller.

Il y trois choses centrales : les clubs, l’administration de la fédération, des ligues et districts, les infrastructures surtout. On ne peut pas continuer comme ça. Un terrain de gazon synthétique coûte environ 200 millions FCFA. Maintenant, à 150 millions, on peut en commander 15 ou 20 selon les différentes villes. Et ça ne fait pas un milliard de nos francs ».

« Si l’Etat récupérait ce qu’il a investi, on serait même déficitaire »

« Maintenant, les primes et perdiem doivent être l’équivalent de 1/5e et c’est ce qui est normal. C’est eux qui ont fait le boulot et il faut qu’ils soient indemnisés à juste valeur, mais pas de primes qui vont influencer en fonction de ce qu’ont les dirigeants par rapport aux joueurs. Il faudrait que les dirigeants par rapport sachent raison garder, que cet argent-là est acquis de longue lutte. C’est le football local qui doit en bénéficier en priorité. Les primes doivent être raisonnables par rapport au pays, à la situation financière et à ce qu’a déjà investi l’Etat.

Si l’Etat récupérait seulement ce qu’il a investi, aujourd’hui, on serait même déficitaire. Si l’Etat finance tout ça, il faudrait que le football local, pour au moins une fois, soit subventionné. L’autre partie devra être gérée par l’équipementier, les intendants, le matériel et autres. Mais, la partie la plus importante doit revenir à tous les clubs du Sénégal. »



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