Aujourd’hui, la décharge de Mbeubeuss se trouve au centre des habitations de Malika et Keur Massar et avec l’accroissement exponentiel de la population qui tend vers celle d’un département, c’est un véritable danger écologique imminent. Avec, le fameux programme « Zéro déchet », Mbeubeuss reçoit plus d’ordures encore. Et en définitive, la politique de l’État de « gestion » des ordures depuis plus de cinquante ans, ne se résume plus qu'à ramasser simplement les ordures, pour les étendre en plein air au milieu des habitations.
Ainsi, 3 500 tonnes d’ordures sont déversées chaque jour à Mbeubeuss, dans un espace inextensible, qui ne plus recevoir davantage d’ordures. Et leur solution qui n’en est pas une, c’est de compacter les ordures pour les jeter dans le lac. En outre, l’incinération des ordures dégage une fumée toxique et de mauvaises odeurs qui se propagent à des kilomètres, polluant ainsi l’air de toute la zone.
Cette pollution est aggravée par les milliers de m3 de biogaz qui jaillissent des anciennes montagnes d’ordures comme un volcan en irruption. Les populations riveraines vivent dans le calvaire. Cela occasionne et cause des infections respiratoires aigües chez les populations et d’autres maladies plus graves, comme le notent les centres de santé locaux à leurs premières consultations.
Sur le plan social, la décharge est une source d’insécurité pour les populations environnantes. C’est ainsi qu’avec la délinquance, les agressions sont très fréquentes, parce que la décharge sert de refuge aux malfaiteurs. Cette dernière favorise aussi la déscolarisation du fait des élèves qui font l’école buissonnière, de la prolifération des daaras dans les environs, tous ces enfants fréquentent le site pour s’adonner à des activités de récupération pour gagner de l’argent.
Ainsi, l’on assiste fréquemment à des accidents mortels liés à l’exploitation anarchique du site. Mbeubeuss est continuellement en feu et des incendies graves et difficilement maîtrisables s’y produisent souvent. Ce fut le cas, le 11 février 2018 et 26 janvier 2020 et les nuages de fumée étaient visibles dans toute la région de Dakar et le 22 décembre 2016, il y avait eu 2 morts.
Et malgré la gravité de ce problème, l’État n’en fait pas une priorité, parce que les populations ne se soulèvent pas pour protester contre cet état de fait. En effet, le silence des populations arrange bien l’État, parce que cela lui permet de concentrer ses efforts ailleurs, comme le TER, le BRT, le port minéralier, le stade olympique, etc., laissant ainsi de côté, latent, cet épineux et douloureux problème aux calendes grecques.
L’État envisage la reconversion du site de Mbeubeuss dans un projet qu’il étale sur six ans, alors que durant tout ce temps, les populations vont continuer de souffrir quotidiennement. Ainsi, l’État préfère opter pour une solution provisoire commode et facile, en continuant tranquillement l’exploitation du site et tout cela, malgré les recommandations de fermeture maintes fois des spécialistes de l’environnement.
Un site qui se trouve au centre des habitations
L’État installe actuellement les cités Apix à l’est de Mbeubeuss avec obligation de fermeture de la décharge, dans la zone de recasement au sud. Et il continue malgré tout cela d’installer encore les populations impactées de la VDN et du BRT, au nord de la décharge, à moins d’un kilomètre.
Nous, riverains et victimes directes de cette décharge, nous avons le devoir et l’obligation de dénoncer cette attitude et indifférence de l’État face à notre situation, devenue insupportable. Et actuellement, il ne nous reste qu’à, collectivement et solidairement, nous battre pour notre survie et celle de nos familles, pour exiger notre droit à un environnement sain.
Nous ne devons pas compter sur nos élus locaux. Oui, car, ils ont bien choisi leur camp compte tenu de leur appartenance à l’APR, donc, ne porteront pas ce combat qui est nôtre. D’ailleurs, l’État a bien choisi son principal interlocuteur, c’est-à-dire les travailleurs de la décharge avec lesquels, il est de connivence, partageant le même point de vue ainsi que l’UCG qui se présentent comme les syndicalistes des récupérateurs.
Alors, populations, devons-nous continuons à garder le silence pendant que l’État nous jette quotidiennement toutes les saletés de Dakar ? Dans tous cas si, nous populations, nous ne nous organisons pas pour entreprendre un combat contre cette situation, nous serons tous en danger. Et il n’y a aucun doute, si la situation perdure, nous serons tous, dans un proche avenir, internés dans des hôpitaux non seulement à nos frais, mais dans des conditions précaires d’accueil. Et nul d’entre nous ne sait ce qui adviendrait après, car beaucoup de personnes malades pourraient en mourir à cause de cette pollution. Nous habitons Malika depuis des dizaines d’années, mais jamais des mesures sanitaires d’accompagnement n’ont été mises en place par les autorités pour pallier le problème.
En dehors des conséquences que nous riverains subissons au quotidien, il y a toute la population de Dakar et bien au-delà, qui subit aussi inconsciemment les conséquences de cette décharge, parce qu’elle consomme les produits agricoles, avicoles et autres issus de cette zone polluée.
Les populations voisines à Mbeubeuss dans leur totalité se sentent comme abandonnées par l’État et dénoncent avec une extrême vigueur, cette attitude irresponsable et criminelle envers elles. Elles expriment aussi leur profonde indignation à l’endroit des autorités étatique, municipale, religieuse et coutumière pour leur mutisme, pour le peu de préoccupation qu’elles ont pour la santé et le bien-être des populations.
Ces dernières ne s’occupent jamais de cette question de santé publique, pourtant cruciale. Mais elles sont prêtes à mobiliser d’importants moyens humains, matériels et financiers pour des activités autres, dont la cause est de loin beaucoup moins utile et importante. Dans tous les cas, les pouvoirs publics sont les seuls responsables de tout ce qui arriverait demain à ces populations, à la suite de cette situation, devant Dieu et l’histoire.
Ndiogou Malick Niang
coordonnateur du Collectif Mbeubeuss Dafa Doye.
Tél : 77 545.99.18 -Mail : niang.siti@gmail.com
Ainsi, 3 500 tonnes d’ordures sont déversées chaque jour à Mbeubeuss, dans un espace inextensible, qui ne plus recevoir davantage d’ordures. Et leur solution qui n’en est pas une, c’est de compacter les ordures pour les jeter dans le lac. En outre, l’incinération des ordures dégage une fumée toxique et de mauvaises odeurs qui se propagent à des kilomètres, polluant ainsi l’air de toute la zone.
Cette pollution est aggravée par les milliers de m3 de biogaz qui jaillissent des anciennes montagnes d’ordures comme un volcan en irruption. Les populations riveraines vivent dans le calvaire. Cela occasionne et cause des infections respiratoires aigües chez les populations et d’autres maladies plus graves, comme le notent les centres de santé locaux à leurs premières consultations.
Sur le plan social, la décharge est une source d’insécurité pour les populations environnantes. C’est ainsi qu’avec la délinquance, les agressions sont très fréquentes, parce que la décharge sert de refuge aux malfaiteurs. Cette dernière favorise aussi la déscolarisation du fait des élèves qui font l’école buissonnière, de la prolifération des daaras dans les environs, tous ces enfants fréquentent le site pour s’adonner à des activités de récupération pour gagner de l’argent.
Ainsi, l’on assiste fréquemment à des accidents mortels liés à l’exploitation anarchique du site. Mbeubeuss est continuellement en feu et des incendies graves et difficilement maîtrisables s’y produisent souvent. Ce fut le cas, le 11 février 2018 et 26 janvier 2020 et les nuages de fumée étaient visibles dans toute la région de Dakar et le 22 décembre 2016, il y avait eu 2 morts.
Et malgré la gravité de ce problème, l’État n’en fait pas une priorité, parce que les populations ne se soulèvent pas pour protester contre cet état de fait. En effet, le silence des populations arrange bien l’État, parce que cela lui permet de concentrer ses efforts ailleurs, comme le TER, le BRT, le port minéralier, le stade olympique, etc., laissant ainsi de côté, latent, cet épineux et douloureux problème aux calendes grecques.
L’État envisage la reconversion du site de Mbeubeuss dans un projet qu’il étale sur six ans, alors que durant tout ce temps, les populations vont continuer de souffrir quotidiennement. Ainsi, l’État préfère opter pour une solution provisoire commode et facile, en continuant tranquillement l’exploitation du site et tout cela, malgré les recommandations de fermeture maintes fois des spécialistes de l’environnement.
Un site qui se trouve au centre des habitations
L’État installe actuellement les cités Apix à l’est de Mbeubeuss avec obligation de fermeture de la décharge, dans la zone de recasement au sud. Et il continue malgré tout cela d’installer encore les populations impactées de la VDN et du BRT, au nord de la décharge, à moins d’un kilomètre.
Nous, riverains et victimes directes de cette décharge, nous avons le devoir et l’obligation de dénoncer cette attitude et indifférence de l’État face à notre situation, devenue insupportable. Et actuellement, il ne nous reste qu’à, collectivement et solidairement, nous battre pour notre survie et celle de nos familles, pour exiger notre droit à un environnement sain.
Nous ne devons pas compter sur nos élus locaux. Oui, car, ils ont bien choisi leur camp compte tenu de leur appartenance à l’APR, donc, ne porteront pas ce combat qui est nôtre. D’ailleurs, l’État a bien choisi son principal interlocuteur, c’est-à-dire les travailleurs de la décharge avec lesquels, il est de connivence, partageant le même point de vue ainsi que l’UCG qui se présentent comme les syndicalistes des récupérateurs.
Alors, populations, devons-nous continuons à garder le silence pendant que l’État nous jette quotidiennement toutes les saletés de Dakar ? Dans tous cas si, nous populations, nous ne nous organisons pas pour entreprendre un combat contre cette situation, nous serons tous en danger. Et il n’y a aucun doute, si la situation perdure, nous serons tous, dans un proche avenir, internés dans des hôpitaux non seulement à nos frais, mais dans des conditions précaires d’accueil. Et nul d’entre nous ne sait ce qui adviendrait après, car beaucoup de personnes malades pourraient en mourir à cause de cette pollution. Nous habitons Malika depuis des dizaines d’années, mais jamais des mesures sanitaires d’accompagnement n’ont été mises en place par les autorités pour pallier le problème.
En dehors des conséquences que nous riverains subissons au quotidien, il y a toute la population de Dakar et bien au-delà, qui subit aussi inconsciemment les conséquences de cette décharge, parce qu’elle consomme les produits agricoles, avicoles et autres issus de cette zone polluée.
Les populations voisines à Mbeubeuss dans leur totalité se sentent comme abandonnées par l’État et dénoncent avec une extrême vigueur, cette attitude irresponsable et criminelle envers elles. Elles expriment aussi leur profonde indignation à l’endroit des autorités étatique, municipale, religieuse et coutumière pour leur mutisme, pour le peu de préoccupation qu’elles ont pour la santé et le bien-être des populations.
Ces dernières ne s’occupent jamais de cette question de santé publique, pourtant cruciale. Mais elles sont prêtes à mobiliser d’importants moyens humains, matériels et financiers pour des activités autres, dont la cause est de loin beaucoup moins utile et importante. Dans tous les cas, les pouvoirs publics sont les seuls responsables de tout ce qui arriverait demain à ces populations, à la suite de cette situation, devant Dieu et l’histoire.
Ndiogou Malick Niang
coordonnateur du Collectif Mbeubeuss Dafa Doye.
Tél : 77 545.99.18 -Mail : niang.siti@gmail.com