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Me Madické NIANG, ministre de la justice, sur Rfi : ‘La levée des mandats d’arrêt est un préalable avant toute discussion avec la France’

Le ton ne cesse de monter entre la France et le Sénégal depuis le 12 septembre dernier, date à laquelle un juge d’instruction d’Evry a lancé des mandats d’arrêt internationaux contre neuf personnalités sénégalaises


Rédigé par leral.net le Samedi 11 Octobre 2008 à 23:57 | | 0 commentaire(s)|

Me Madické NIANG, ministre de la justice, sur Rfi : ‘La levée des mandats d’arrêt est un préalable avant toute discussion avec la France’
Interrogé sur Radio France internationale, hier vendredi, Me Madické Niang, ministre sénégalais de la Justice, Garde des Sceaux, a laissé entendre que ‘la levée des mandats d’arrêt (contre les personnalités sénégalaises) est un préalable avant toute discussion avec la France’. Au micro de Christophe Bavouvier, le ministre sénégalais, qui était l’invité d’Afrique matin sur Rfi, est revenu sur le bras de fer judiciaire entre la France et le Sénégal, il y a de cela un mois. Depuis le lancement des mandats d’arrêt internationaux contre neuf personnalités sénégalaises, dont l’ancien Premier ministre, Mame Madior Boye, le Sénégal exige la levée des mandats d’arrêt qui est un ‘préalable’, note le ministre de la Justice. Me Madické Niang de rappeler que dans le cadre de la coopération judiciaire qui lie les deux pays, ‘une collaboration peut-être trouvée’, mais à condition que les mandats d’arrêt soient levés. ‘Il faut une commission rogatoire, il faut d’abord que les mandats d’arrêt soient levés. En ce moment, on peut tout envisager’, insiste Madické Niang.

De l’avis du ministre de la Justice, les mandats d’arrêt, lancés contre les personnalités dont la responsabilité est impliquée dans le naufrage ‘qui a fait 1 800 morts avec quelque vingt-deux nationalités’, sont illégaux. ‘Par conséquent, ils doivent être levés’, estime-t-il. Selon le Garde des Sceaux, c’est ‘une forfaiture’. Et c’est la raison pour laquelle, le Sénégal a lancé, à son tour, un mandat d’arrêt contre le juge d’Evry. Mais Me Madické Niang récuse qu’il s’agit là de l’application du principe de réciprocité. ‘Le juge est incompétent. Il a violé la loi’, informe-t-il.

Interrogé sur pourquoi le Sénégal n’a pas jugé cette affaire du naufrage du Joola, Me Niang soutient que ‘la responsabilité est pénale. Et que seul le capitaine du bateau pouvait savoir les conditions de navigabilité du navire’. ‘C’est ce qui justifie, ajoute le ministre, que la justice sénégalaise, qui n’a pas trouvé suffisamment d’éléments à charge, a classé le dossier sans suite’. A ce propos, Me Madické Niang donne ‘l’exemple du dossier du sang contaminé en France dans lequel des autorités politiques ont été poursuivies, mais (elles ont été) relâchées faute de charges’.

Toutefois, le ministre de la Justice n’exclut pas une réouverture du dossier du Joola s’il y a des éléments nouveaux. Interrogé sur le soutien de familles sénégalaises au juge d’Evry, Me Madické Niang a relativisé en soutenant qu’’en réalité, c’est une minorité qui a déjà fait l’objet d’indemnisation’. Et de se demander ‘quel objectif ces familles visent-elles à travers cette démarche ?’.

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