Il y a véritablement à désespérer de la capacité de l’homme à prendre de la hauteur et de ne pas toujours verser dans des attitudes de défiance ou de provocation à l’endroit du régime de Macky Sall. Seulement dans cette logique absurde, Abdoulaye Wade continue d’écorner son image. Qui lui fera comprendre qu’un ancien président de la République, même soucieux encore de séduire, en perspective des élections législatives, un électorat constitué de disciples qui prennent leur guide pour Dieu, n’est pas n’importe quel citoyen ? Abdoulaye Wade a décidé d’envoyer des émissaires à Cheikh Bethio Thioune qui était en garde-à-vue. Le brillant avocat est-t-il toujours resté «vieux juriste» comme le lui avait fait remarquer le journaliste Claude Sérillon sur le plateau de Tv5 ? Autrement, il aurait compris que la loi pénale ne permet pas une telle visite. Que dire des personnalités politiques dépêchées à cet effet ? Comment un Elhadji Amadou Sall, avocat de son état et ancien ministre d’Etat, ministre de la Justice -circonstance bien aggravante- a-t-il pu se prêter à une telle mission ? Et Me Sall, empêché par les gendarmes de violer la loi, s’essaie à jouer à la langue pendue en s’indignant de l’attitude des enquêteurs et mettant en garde contre une politisation de cette affaire judiciaire. Il faut vraiment être «gonflé», pour reprendre l’expression de notre confrère L’Enquête, pour avoir le toupet de parler ainsi.
C’est encore une preuve que sous un règne de Abdoulaye Wade, jamais les auteurs de la tuerie des deux disciples de Cheikh Bethio Thioune n’auraient été inquiétés. Comme ne l’a jamais été du reste le commanditaire du saccage des journaux L’AS et 24 Heures ; comme ne l’avaient été les disciples de Serigne Modou Kara qui avaient attaqué les locaux du groupe de presse Wal Fadjri ; comme ne l’avaient été les agresseurs de Talla Sylla ; comme ne l’avaient été les pilleurs des caisses de l’Etat. Abdoulaye Wade aurait encore couvert ce crime ignoble de son voile d’impunité. Qui peut le plus peut le moins non ? N’est-ce pas lui qui avait gracié les meurtriers d’un juge constitutionnel ? Qui avait fait voter une loi d’amnistie pour enterrer l’affaire Me Babacar Sèye ? Qui avait demandé aux autorités de la Cour d’appel de Dakar la communication du dossier judiciaire de l’affaire Me Babacar Sèye sans plus jamais le retourner aux archives de cette juridiction ?
Avec l’arrestation de Cheikh Bethio Thioune, les autorités judiciaires et l’Etat en général ont fait montre d’une fermeté et d’une célérité rassurantes pour le citoyen. Ce coup d’éclat semble sonner le glas de l’impunité. Un haut dignitaire du régime du président Wade s’en étonnait encore, reconnaissant que si désormais des personnalités de la trempe de Cheikh Bethio Thioune peuvent être jetées en prison, c’est qu’en vérité beaucoup de choses ont changé dans ce pays. Me Ousmane Ngom, dernier ministre de l’Intérieur sous Abdoulaye Wade pourrait dire, cette fois en regardant les Sénégalais dans le blanc des yeux, que force est restée à la loi. C’est dire que l’affaire Bethio Thioune est un test majeur pour le Président Macky Sall. Nombreux sont les citoyens qui voudraient comme Saint Thomas le voir pour le croire, c’est-à-dire qui doutent encore que les autorités de l’Etat resteront inflexibles. Dame justice a trouvé une occasion en or pour redorer son blason terni par de longues années d’absence de rigueur de la loi.
Il ne devrait pas en être autrement car choqué, on l’aura été par la manière dont Bara Sow et Ababacar Diagne ont fini leurs jours. Mais on est encore plus indigné quand on découvre qu’ils ont été jetés dans une fosse commune avec leurs habits et leurs chaussures. Leurs bourreaux ne leur ont même pas reconnu la simple dignité d’un enterrement décent. Les faits accablent Cheikh Bethio Thioune qui, même en laissant faire, n’a pas eu un comportement de tolérance, d’amour du prochain et d’amour de l’humain. Comment peut-on se référer à Serigne Saliou Mbacké et laisser faire cette ignominie ou chercher à soustraire ses auteurs de la punition ? Comment un guide religieux peut-il manquer d’autant de respect pour le corps de son fidèle mort ? Le cruel Créon, face à la dépouille de son ennemie jurée Antigone, avait eu un mot d’humanité ordonnant à ses soldats de l’enterrer, de lui donner une sépulture décente, «de lui donner la dignité d’un corps humain». Quel crime mériterait que son auteur soit traité comme l’ont été les dépouilles de Bara Sow et Ababacar Diagne ? Leur Cheikh ne leur a même pas reconnu le droit d’avoir une prière mortuaire selon le rite islamique et être enterré comme le prescrit leur religion. Dire que l’un d’eux criait son allégeance à Cheiklh Béthio jusqu’à rendre l’âme. Non, même pas un linceul ! Même pas un petit pagne de dignité pour ces morts ! Le vénéré Serigne Saliou Mbacké reconnaîtra les siens.
Abdoul Aziz Gaye
C’est encore une preuve que sous un règne de Abdoulaye Wade, jamais les auteurs de la tuerie des deux disciples de Cheikh Bethio Thioune n’auraient été inquiétés. Comme ne l’a jamais été du reste le commanditaire du saccage des journaux L’AS et 24 Heures ; comme ne l’avaient été les disciples de Serigne Modou Kara qui avaient attaqué les locaux du groupe de presse Wal Fadjri ; comme ne l’avaient été les agresseurs de Talla Sylla ; comme ne l’avaient été les pilleurs des caisses de l’Etat. Abdoulaye Wade aurait encore couvert ce crime ignoble de son voile d’impunité. Qui peut le plus peut le moins non ? N’est-ce pas lui qui avait gracié les meurtriers d’un juge constitutionnel ? Qui avait fait voter une loi d’amnistie pour enterrer l’affaire Me Babacar Sèye ? Qui avait demandé aux autorités de la Cour d’appel de Dakar la communication du dossier judiciaire de l’affaire Me Babacar Sèye sans plus jamais le retourner aux archives de cette juridiction ?
Avec l’arrestation de Cheikh Bethio Thioune, les autorités judiciaires et l’Etat en général ont fait montre d’une fermeté et d’une célérité rassurantes pour le citoyen. Ce coup d’éclat semble sonner le glas de l’impunité. Un haut dignitaire du régime du président Wade s’en étonnait encore, reconnaissant que si désormais des personnalités de la trempe de Cheikh Bethio Thioune peuvent être jetées en prison, c’est qu’en vérité beaucoup de choses ont changé dans ce pays. Me Ousmane Ngom, dernier ministre de l’Intérieur sous Abdoulaye Wade pourrait dire, cette fois en regardant les Sénégalais dans le blanc des yeux, que force est restée à la loi. C’est dire que l’affaire Bethio Thioune est un test majeur pour le Président Macky Sall. Nombreux sont les citoyens qui voudraient comme Saint Thomas le voir pour le croire, c’est-à-dire qui doutent encore que les autorités de l’Etat resteront inflexibles. Dame justice a trouvé une occasion en or pour redorer son blason terni par de longues années d’absence de rigueur de la loi.
Il ne devrait pas en être autrement car choqué, on l’aura été par la manière dont Bara Sow et Ababacar Diagne ont fini leurs jours. Mais on est encore plus indigné quand on découvre qu’ils ont été jetés dans une fosse commune avec leurs habits et leurs chaussures. Leurs bourreaux ne leur ont même pas reconnu la simple dignité d’un enterrement décent. Les faits accablent Cheikh Bethio Thioune qui, même en laissant faire, n’a pas eu un comportement de tolérance, d’amour du prochain et d’amour de l’humain. Comment peut-on se référer à Serigne Saliou Mbacké et laisser faire cette ignominie ou chercher à soustraire ses auteurs de la punition ? Comment un guide religieux peut-il manquer d’autant de respect pour le corps de son fidèle mort ? Le cruel Créon, face à la dépouille de son ennemie jurée Antigone, avait eu un mot d’humanité ordonnant à ses soldats de l’enterrer, de lui donner une sépulture décente, «de lui donner la dignité d’un corps humain». Quel crime mériterait que son auteur soit traité comme l’ont été les dépouilles de Bara Sow et Ababacar Diagne ? Leur Cheikh ne leur a même pas reconnu le droit d’avoir une prière mortuaire selon le rite islamique et être enterré comme le prescrit leur religion. Dire que l’un d’eux criait son allégeance à Cheiklh Béthio jusqu’à rendre l’âme. Non, même pas un linceul ! Même pas un petit pagne de dignité pour ces morts ! Le vénéré Serigne Saliou Mbacké reconnaîtra les siens.
Abdoul Aziz Gaye