Dominique THOMAS. - Cette phrase est un lieu commun de la culture djihadiste. Elle est très utilisée par ceux qui veulent mettre en avant leur absence de peur de la mort en opposition aux Occidentaux attachés selon eux à leur vie et à leur confort matériel. Pour un djihadiste, la mort est une délivrance. Merah a pu lire cette phrase sur n'importe quel forum islamiste. Cela ne prouve pas qu'il a reçu une instruction spécifique ou qu'il s'est rendu au Pakistan comme il l'affirme. Ces enregistrements viennent confirmer que Mohamed Merah avait une culture très faible et répétait aux enquêteurs des phrases toutes faites entendues ça et là.
Merah affirme faire une référence au Coran en déclarant «Al Harb Khoudaa, la guerre est une ruse.» Cette référence est-elle exacte?
Oui, Merah a sûrement eu accès à des traductions du Coran, car il n'est pas arabophone. Il peut l'avoir apprise par cœur. Cette référence est toutefois très pauvre et trahit une nouvelle fois une culture très basique, Merah n'était pas un érudit de la culture islamique. Je suis surpris par le fait qu'il ne cite directement aucun idéologue de la pensée djihadiste comme Abou Moussab al-Zarqaoui ou Abdullah Yussuf Azzam. Sans même citer leur nom, il pourrait faire référence à leurs actions, une opération célèbre... Cette absence de référence me fait notamment douter de son appartenance au réseau d'al-Qaida. Un stage de préparation au djihad orchestré par al-Qaida comprend des lectures de manuels, une formation spirituelle et idéologique aussi importante que la formation au maniement des armes.
Pourtant Merah affirme avoir été «envoyé par al-Qaida»?
Comme un grand nombre d'Occidentaux, Merah mélange sans doute toutes les organisations djihadistes et emploie le mot al-Qaida à mauvais escient. Il est possible que Merah ait rencontré le groupe des Soldats du Califat, qui se situe entre le Pakistan et Tadjikistan et qui a revendiqué les attaques. Merah fait l'amalgame, car il sait bien que dire «j'appartiens à al-Qaida» est plus percutant que de dire «j'ai rencontré un groupe terroriste à la frontière du Tadjikistan». Le terme al-Qaida est devenu en Occident synonyme de violence ou de terrorisme, il est complètement dénaturé de son sens premier. Même le forcené de Toulouse qui a retenu en otage quatre employés dans une banque en juin dernier s'est revendiqué d'al-Qaida.
Par Judith Duportail
Merah affirme faire une référence au Coran en déclarant «Al Harb Khoudaa, la guerre est une ruse.» Cette référence est-elle exacte?
Oui, Merah a sûrement eu accès à des traductions du Coran, car il n'est pas arabophone. Il peut l'avoir apprise par cœur. Cette référence est toutefois très pauvre et trahit une nouvelle fois une culture très basique, Merah n'était pas un érudit de la culture islamique. Je suis surpris par le fait qu'il ne cite directement aucun idéologue de la pensée djihadiste comme Abou Moussab al-Zarqaoui ou Abdullah Yussuf Azzam. Sans même citer leur nom, il pourrait faire référence à leurs actions, une opération célèbre... Cette absence de référence me fait notamment douter de son appartenance au réseau d'al-Qaida. Un stage de préparation au djihad orchestré par al-Qaida comprend des lectures de manuels, une formation spirituelle et idéologique aussi importante que la formation au maniement des armes.
Pourtant Merah affirme avoir été «envoyé par al-Qaida»?
Comme un grand nombre d'Occidentaux, Merah mélange sans doute toutes les organisations djihadistes et emploie le mot al-Qaida à mauvais escient. Il est possible que Merah ait rencontré le groupe des Soldats du Califat, qui se situe entre le Pakistan et Tadjikistan et qui a revendiqué les attaques. Merah fait l'amalgame, car il sait bien que dire «j'appartiens à al-Qaida» est plus percutant que de dire «j'ai rencontré un groupe terroriste à la frontière du Tadjikistan». Le terme al-Qaida est devenu en Occident synonyme de violence ou de terrorisme, il est complètement dénaturé de son sens premier. Même le forcené de Toulouse qui a retenu en otage quatre employés dans une banque en juin dernier s'est revendiqué d'al-Qaida.
Par Judith Duportail