Le message traditionnel du Chef de l’Etat à la nation à la fin de chaque année, est une occasion pour le président de la République, au-delà des vœux formulés, de faire le bilan de l’année finissante et, surtout, d’esquisser des perspectives pour celle qui démarre. C’est donc un grand moment de communication et de communion entre le premier magistrat du pays et le peuple qui est très attendu. Partie intégrante du peuple sénégalais dont elles constituent les 15 %, selon le dernier rapport mondial sur le handicap publié le 09 juin 2011, les personnes handicapées n’étaient pas en reste.
Dans l’attente, tenaillés par l’angoisse née de la non application de la Loi d’Orientation Sociale et de la Convention Internationale sur les Droits des Personnes Handicapées, les handicapés étaient tous postés devant leurs téléviseurs dans l’espoir d’annonces importantes concernant l’amélioration de leurs conditions d’existence.
Les espérances étaient d’autant plus fondées que dans le programme « Yoonou Yokkouté », socle de l’action gouvernementale, il est mentionné : «Les injustices sociales sont la principale menace sur la cohésion sociale de notre pays ». Et le Président Macky Sall d’ajouter : « Etre nous-mêmes, solidaires et africains, c’est aussi s’occuper de ceux que l’on ne voit pas, que l’on n’entend pas souvent car ils n’en ont plus les moyens ».
Nous attendions,en conséquence, que le président de la République annonçât qu’en 2014, les décrets d’application de la Loi d’orientation sociale votée depuis mai 2010 seront signés. Notamment, ceux relatifs à l’institution du Fonds d’appui à la réinsertion et à l’institution de la Haute autorité chargée des droits des personnes handicapées. Mais surtout que la carte d’égalité des chances qui doit faciliter l’accés aux services sociaux de base ne soit pas une chimère.
Nous attendions, aussi, que la mise en place du mécanisme national de suivi de la Convention internationale des droits des personnes handicapées ratifiée depuis septembre 2010, soit annoncée car le Sénégal est déjà en retard de deux ans sur le rapport initial qu’il doit présenter sur l’état des handicapés au Comité des droits des personnes handicapée des Nations unies à Genève, conformément aux engagements pris dans le cadre du protocole additif à la convention.
Nous attendions, également, que la convocation du Conseil présidentiel sur le Handicap promis pour le premier semestre de 2013 en Conseil des ministres, soit enfin annoncée pour cette année 2014. Nous attendions que le recrutement des personnes handicapées dans les cabinets ministériels pour garantir l’inclusion des politiques soit effectif pour cette année.
Au terme de l’adresse du Chef de l’Etat, rien de tout cela n’a été mentionné, pas un seul mot sur le handicap, accentuant du coup les inquiétudes des personnes handicapées qui constatent que le 31 décembre 2013 a été encore un autre rendez-vous manqué.
Déçues et désarçonnées, elles se convainquent de plus en plus qu’elles ne sont l’objet d’aucune attention de la part des autorités. Elles se sont réveillées le 1er janvier 2014, mal en point d’autant plus que le Chef de l’Etat incarne l’espoir du peuple, de tout le peuple, sans exclusive.
Pour nous donc, 2014 sera une autre année de souffrance, d’exclusion et de marginalisation. Une autre année où l’école nous sera encore fermée, une autre année où l’emploi restera un rêve, une autre année où les transports publics nous seront interdits, une autre année où l’accessibilité des édifices publics sera un arlésienne, une autre année où la mendicité se développera davantage!
Alors il est temps d’agir et les personnes handicapées doivent être devant, quoique cela puisse coûter. Les handicapés sont des citoyens à part entière et ont droit à une vie décente. Ils ont le droit et le devoir de participer à l’effort de construction nationale. Si nous sommes conscients de notre infirmité, nous ne sommes pas pour autant convaincus de notre inefficacité.
Et à Monsieur le Président de la République, nous voudrions rappeler cette réflexion de Franklin Roosevelt handicapé et plusieurs fois élu Président des Etats Unis d’Amérique qui disait :
« Le niveau de développement d’un pays ne se mesure pas seulement par le pouvoir d’achat important de ses citoyens, par la hauteur de ses grattes ciel, par la largeur et la fonctionnalité de ses avenues, mais il se mesure aussi et surtout par le degré de prise en charge de ses populations les plus vulnérables ».
Yatma FALL,
Fédération Sénégalaise des Associations de Personnes Handicapées
Dans l’attente, tenaillés par l’angoisse née de la non application de la Loi d’Orientation Sociale et de la Convention Internationale sur les Droits des Personnes Handicapées, les handicapés étaient tous postés devant leurs téléviseurs dans l’espoir d’annonces importantes concernant l’amélioration de leurs conditions d’existence.
Les espérances étaient d’autant plus fondées que dans le programme « Yoonou Yokkouté », socle de l’action gouvernementale, il est mentionné : «Les injustices sociales sont la principale menace sur la cohésion sociale de notre pays ». Et le Président Macky Sall d’ajouter : « Etre nous-mêmes, solidaires et africains, c’est aussi s’occuper de ceux que l’on ne voit pas, que l’on n’entend pas souvent car ils n’en ont plus les moyens ».
Nous attendions,en conséquence, que le président de la République annonçât qu’en 2014, les décrets d’application de la Loi d’orientation sociale votée depuis mai 2010 seront signés. Notamment, ceux relatifs à l’institution du Fonds d’appui à la réinsertion et à l’institution de la Haute autorité chargée des droits des personnes handicapées. Mais surtout que la carte d’égalité des chances qui doit faciliter l’accés aux services sociaux de base ne soit pas une chimère.
Nous attendions, aussi, que la mise en place du mécanisme national de suivi de la Convention internationale des droits des personnes handicapées ratifiée depuis septembre 2010, soit annoncée car le Sénégal est déjà en retard de deux ans sur le rapport initial qu’il doit présenter sur l’état des handicapés au Comité des droits des personnes handicapée des Nations unies à Genève, conformément aux engagements pris dans le cadre du protocole additif à la convention.
Nous attendions, également, que la convocation du Conseil présidentiel sur le Handicap promis pour le premier semestre de 2013 en Conseil des ministres, soit enfin annoncée pour cette année 2014. Nous attendions que le recrutement des personnes handicapées dans les cabinets ministériels pour garantir l’inclusion des politiques soit effectif pour cette année.
Au terme de l’adresse du Chef de l’Etat, rien de tout cela n’a été mentionné, pas un seul mot sur le handicap, accentuant du coup les inquiétudes des personnes handicapées qui constatent que le 31 décembre 2013 a été encore un autre rendez-vous manqué.
Déçues et désarçonnées, elles se convainquent de plus en plus qu’elles ne sont l’objet d’aucune attention de la part des autorités. Elles se sont réveillées le 1er janvier 2014, mal en point d’autant plus que le Chef de l’Etat incarne l’espoir du peuple, de tout le peuple, sans exclusive.
Pour nous donc, 2014 sera une autre année de souffrance, d’exclusion et de marginalisation. Une autre année où l’école nous sera encore fermée, une autre année où l’emploi restera un rêve, une autre année où les transports publics nous seront interdits, une autre année où l’accessibilité des édifices publics sera un arlésienne, une autre année où la mendicité se développera davantage!
Alors il est temps d’agir et les personnes handicapées doivent être devant, quoique cela puisse coûter. Les handicapés sont des citoyens à part entière et ont droit à une vie décente. Ils ont le droit et le devoir de participer à l’effort de construction nationale. Si nous sommes conscients de notre infirmité, nous ne sommes pas pour autant convaincus de notre inefficacité.
Et à Monsieur le Président de la République, nous voudrions rappeler cette réflexion de Franklin Roosevelt handicapé et plusieurs fois élu Président des Etats Unis d’Amérique qui disait :
« Le niveau de développement d’un pays ne se mesure pas seulement par le pouvoir d’achat important de ses citoyens, par la hauteur de ses grattes ciel, par la largeur et la fonctionnalité de ses avenues, mais il se mesure aussi et surtout par le degré de prise en charge de ses populations les plus vulnérables ».
Yatma FALL,
Fédération Sénégalaise des Associations de Personnes Handicapées