Heureuse dans son couple et mère de deux grands enfants, Marytrini Aguilar ne correspond pas vraiment à l'image qu'on se fait d'une experte en "sexting". Cette Mexicaine de 43 ans a pourtant récemment rejoint un atelier dédié à cette pratique et parrainé par le gouvernement mexicain.
La quadragénaire se dit fière d'appartenir à un petit groupe de femmes qui explorent leur sexualité et pimentent leurs relations en partageant des selfies coquins pris avec leur téléphone.
Gratuit, l'atelier intitulé "Je sextote, et toi ?" est organisé par un groupe de défense des droits des femmes baptisé Luchadoras (Les lutteuses). En le soutenant, les autorités veulent encourager les femmes à considérer le sexting comme une forme de liberté d'expression et de libération sexuelle, mais les aider aussi à prendre conscience des dangers de cette pratique.
"Le sexting me donne la liberté d'exprimer ma sensualité", explique Marytrini Aguilar, cheveux bruns et tatouages sur le bras et le buste. "Il flatte ma vanité et me rassure. Je suis contente de faire plaisir à la personne à qui j'envoie la photo", dit-elle. "Je pense que mes amies le font aussi, mais elles ne l'avoueront jamais", explique cette femme d'affaires, qui aime sextoter avec son mari.
Elle dit que l'atelier - enseigné en trois sessions de quatre heures - lui a permis de se sentir plus à l'aise. Une session est notamment consacrée à aider les femmes à avoir une meilleure connaissance de leur corps. "Nous avons appris que nous sommes toutes pareilles, que nous pouvons continuer à explorer notre sexualité et notre sensualité, et que chacune d'entre nous peut être sensuelle", explique la quadragénaire.
- Sexe et technologie -
Mais dans un monde désormais hyper-connecté, le sexe et la technologie peuvent constituer un mélange dangereux, en particulier pour les femmes.
Le "revenge porn", qui consiste à publier des photos compromettantes d'anciens partenaires, s'est développé au point que 40 États américains l'ont interdit, ainsi que des pays comme la Grande-Bretagne ou le Japon.
Au Mexique, un pays possédant une longue histoire de machisme avec des niveaux alarmants de violence à l'égard des femmes, huit États l'ont également prohibé. Des pirates ont cependant développé une activité consistant à voler des photographies intimes sur le portable de leurs victimes.
Lulu Barrera, fondatrice de Luchadoras qui dirige l'atelier, rappelle que cette pratique est très répandue dans tout le pays, "d'une manière massive et organisée".
Mais au sein de la société et dans la loi, "cette idée selon laquelle les femmes qui sextotent doivent faire attention, ne pas s'exprimer sexuellement" revient à "en faire des coupables et les victimiser à nouveau", juge-t-elle.
- "Amplifier le plaisir" -
Gisela Rubio, une autre participante à cet atelier, a commencé le sexting à 17 ans. "C'est magnifique car tout le monde peut le faire, il n'y a aucun risque de grossesse ou de maladies sexuellement transmissibles. Vous amplifiez votre plaisir et vos horizons sexuels", dit-elle.
Cette étudiante en psychologie de 22 ans rédige une thèse sur la pratique chez les lycéens. Selon elle, ce sont presque toujours les filles qui sont victimes d'un sexting qui tourne mal.
"Au lieu de dire +Ne fais pas de sexting+ car tu vas finir par te suicider ou être renvoyé du lycée, on devrait plutôt élaborer des politiques de sensibilisation et permettre aux gens de le faire en toute sécurité", plaide cette étudiante.
Des participantes reconnaissent que le sexting est surtout féminin. "La femme est plus encline à exprimer sa sensualité, peut-être que l'homme ne se voit pas comme ça ou on ne le projette pas comme ça", estime Marytrini Aguilar.
"Le corps de la femme a toujours été considéré comme un objet de consommation par les hommes, je pense que c'est pour cela qu'il est plus courant" dans le sexting, analyse Gisela Rubio.
L'étudiante suggère de ne pas limiter l'échange d'images aux parties génitales, surtout masculines. "Peut-être que votre partenaire aime votre dos, vos jambes, vos pieds ou vos mains", dit-elle.
Une partie de l'atelier consiste d'ailleurs à apprendre à échanger des images de détails physiques autres que les parties génitales.
L'atelier comprend également des cours sur la cybersécurité, les métadonnées, la géolocalisation, ou encore sur les applications permettant d'obscurcir les visages, de sécuriser les discussions ou d'envoyer des messages qui s'autodétruisent.
"Nous grandissons avec des téléphones portables à la main", rappelle Rio, une photographe qui apprend aux participantes à mieux prendre des photos de nus.
"Mais nous devons mettre fin à ces tabous qui constituent une violence contre les jeunes, en particulier contre les jeunes femmes qui exercent simplement leur droit d'utiliser leur corps, et vivre leur sexualité", dit-elle.
afp.com
La quadragénaire se dit fière d'appartenir à un petit groupe de femmes qui explorent leur sexualité et pimentent leurs relations en partageant des selfies coquins pris avec leur téléphone.
Gratuit, l'atelier intitulé "Je sextote, et toi ?" est organisé par un groupe de défense des droits des femmes baptisé Luchadoras (Les lutteuses). En le soutenant, les autorités veulent encourager les femmes à considérer le sexting comme une forme de liberté d'expression et de libération sexuelle, mais les aider aussi à prendre conscience des dangers de cette pratique.
"Le sexting me donne la liberté d'exprimer ma sensualité", explique Marytrini Aguilar, cheveux bruns et tatouages sur le bras et le buste. "Il flatte ma vanité et me rassure. Je suis contente de faire plaisir à la personne à qui j'envoie la photo", dit-elle. "Je pense que mes amies le font aussi, mais elles ne l'avoueront jamais", explique cette femme d'affaires, qui aime sextoter avec son mari.
Elle dit que l'atelier - enseigné en trois sessions de quatre heures - lui a permis de se sentir plus à l'aise. Une session est notamment consacrée à aider les femmes à avoir une meilleure connaissance de leur corps. "Nous avons appris que nous sommes toutes pareilles, que nous pouvons continuer à explorer notre sexualité et notre sensualité, et que chacune d'entre nous peut être sensuelle", explique la quadragénaire.
- Sexe et technologie -
Mais dans un monde désormais hyper-connecté, le sexe et la technologie peuvent constituer un mélange dangereux, en particulier pour les femmes.
Le "revenge porn", qui consiste à publier des photos compromettantes d'anciens partenaires, s'est développé au point que 40 États américains l'ont interdit, ainsi que des pays comme la Grande-Bretagne ou le Japon.
Au Mexique, un pays possédant une longue histoire de machisme avec des niveaux alarmants de violence à l'égard des femmes, huit États l'ont également prohibé. Des pirates ont cependant développé une activité consistant à voler des photographies intimes sur le portable de leurs victimes.
Lulu Barrera, fondatrice de Luchadoras qui dirige l'atelier, rappelle que cette pratique est très répandue dans tout le pays, "d'une manière massive et organisée".
Mais au sein de la société et dans la loi, "cette idée selon laquelle les femmes qui sextotent doivent faire attention, ne pas s'exprimer sexuellement" revient à "en faire des coupables et les victimiser à nouveau", juge-t-elle.
- "Amplifier le plaisir" -
Gisela Rubio, une autre participante à cet atelier, a commencé le sexting à 17 ans. "C'est magnifique car tout le monde peut le faire, il n'y a aucun risque de grossesse ou de maladies sexuellement transmissibles. Vous amplifiez votre plaisir et vos horizons sexuels", dit-elle.
Cette étudiante en psychologie de 22 ans rédige une thèse sur la pratique chez les lycéens. Selon elle, ce sont presque toujours les filles qui sont victimes d'un sexting qui tourne mal.
"Au lieu de dire +Ne fais pas de sexting+ car tu vas finir par te suicider ou être renvoyé du lycée, on devrait plutôt élaborer des politiques de sensibilisation et permettre aux gens de le faire en toute sécurité", plaide cette étudiante.
Des participantes reconnaissent que le sexting est surtout féminin. "La femme est plus encline à exprimer sa sensualité, peut-être que l'homme ne se voit pas comme ça ou on ne le projette pas comme ça", estime Marytrini Aguilar.
"Le corps de la femme a toujours été considéré comme un objet de consommation par les hommes, je pense que c'est pour cela qu'il est plus courant" dans le sexting, analyse Gisela Rubio.
L'étudiante suggère de ne pas limiter l'échange d'images aux parties génitales, surtout masculines. "Peut-être que votre partenaire aime votre dos, vos jambes, vos pieds ou vos mains", dit-elle.
Une partie de l'atelier consiste d'ailleurs à apprendre à échanger des images de détails physiques autres que les parties génitales.
L'atelier comprend également des cours sur la cybersécurité, les métadonnées, la géolocalisation, ou encore sur les applications permettant d'obscurcir les visages, de sécuriser les discussions ou d'envoyer des messages qui s'autodétruisent.
"Nous grandissons avec des téléphones portables à la main", rappelle Rio, une photographe qui apprend aux participantes à mieux prendre des photos de nus.
"Mais nous devons mettre fin à ces tabous qui constituent une violence contre les jeunes, en particulier contre les jeunes femmes qui exercent simplement leur droit d'utiliser leur corps, et vivre leur sexualité", dit-elle.
afp.com