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Michel Gbagbo, fils du président déchu, est un "prisonnier d'opinion" selon sa mère

Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Mai 2012 à 10:44 | | 0 commentaire(s)|

Le fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbabgo, Michel Gbabgo, est un "prisonnier d’opinion", selon sa mère, la Française Jacqueline Chamois. Celle-ci demande "un rapatriement d’urgence" pour son fils, détenu en Côte d’Ivoire depuis le mois d’avril 2011.


Michel Gbagbo, fils du président déchu, est un "prisonnier d'opinion" selon sa mère
Jacqueline Chamois a lancé un message d’alerte au sujet de son fils Michel Gbagbo. « Cela fait bientôt 14 mois que mon fils est détenu, d'abord dans le Nord puis à Abidjan. Il a été piqué par un scorpion, il est très éprouvé. Il est actuellement à l'isolement dans une clinique. Il est très difficile d'avoir des nouvelles. Je suis inquiète pour lui. Je souhaite qu'il puisse être transféré en France, puisqu'il est aussi Français », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter : « Mon fils est un prisonnier d'opinion. Il a été arrêté parce qu'il se trouvait avec son père dans la résidence présidentielle. Il partage certaines idées avec son père, mais ce n'était pas un responsable politique. »

Michel Gbagbo a été arrêté avec Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 à Abidjan et a été ensuite assigné à résidence à Bouna dans le nord-est du pays, avant d’être transféré dans une clinique d’Abidjan. Âgé de 42 ans, le fils de l’ancien président ivoirien a été inculpé en août 2011 pour différents crimes économiques, dont le détournement de fonds publics alors que, selon ses proches, il était enseignant et consultant pour un comité gouvernemental chargé d'organiser le retour des personnels de l'État dans les zones qu'ils avaient abandonnés pendant le conflit inter-ivoirien en 2002.

François Hollande, l’espoir d’un regard neuf

Depuis son inculpation, son avocate en France, Me Habiba Touré, ne cesse de réclamer sa libération. « Mon client n'a jamais été notifié du décret sur les modalités de son assignation à résidence. En réalité, il est détenu depuis des mois dans la plus parfaite illégalité », estime-t-elle. « Par ailleurs, il n'y a strictement rien dans son dossier. On lui reproche des crimes économiques pour lesquels on n'a pas apporté la moindre preuve. À part lors de son inculpation, il n'a jamais été entendu par un juge », ajoute-t-elle.

Michel Gbagbo a déjà saisi la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) qui a enjoint, le 3 avril, la Côte d'Ivoire de garantir la santé physique du détenu. Par ailleurs, l'avocate de l’intéressé a, en novembre 2011, déposé plainte en France pour « enlèvement » et « traitements inhumains et dégradants ». « Le parquet de Paris a classé la plainte en février 2012. Mais nous comptons bientôt déposer une nouvelle plainte avec constitution de partie civile », ce qui entraînera obligatoirement la saisine d'un juge d'instruction, a indiqué Me Habiba Touré.

Jacqueline Chamois a quant à elle déclaré espérer que l'arrivée au pouvoir en France de François Hollande pourrait favoriser un regard neuf sur le dossier de son fils. « Je ne pensais pas avoir à intervenir, je ne pensais pas que cela durerait autant, il y a un acharnement contre lui », a-t-elle confié, ajoutant qu'elle allait demander par courrier au nouveau ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius de prendre en main ce dossier.
(Avec AFP)


Lu Jeuneafrique.com