Sur les difficultés du Gouvernement à venir en aide aux populations défavorisées, face à des commerçants qui font de la résistance, Momar Ndao estime que les difficultés sont de plusieurs ordres, avec des causes exogènes et des causes endogènes. Mais elles gravitent autour de la prééminence des produits importés dans la consommation du Sénégal, la fin progressive des subventions et restitutions de l’Union Européenne qui ont impacté très fortement le lait en poudre qui avait haussé de plus de 60%, la crise financière internationale, la hausse du prix du pétrole et ses conséquences, etc. Il ne faut pas oublier, par ailleurs, la crise alimentaire mondiale due, entre autres, à l’augmentation de la demande de céréales, notamment, celle de la Chine, la baisse des quantités produites due aux conditions climatiques et le choix des hommes, notamment, avec le développement des terres réservées aux biocarburants au détriment des céréales, la spéculation sur les produits agricoles, en particulier, les céréales.
S’agissant maintenant des causes endogènes, le patron de l’Ascosen retient une spéculation faite par des opérateurs économiques qui profitent de la situation en répercutant, de manière inconsidérée, les hausses annoncées à l’étranger et qui trainent les pieds pour répercuter localement les baisses sur l’international.
Exemples ? Une seule augmentation de 44% d’un seul intrant, a entraîné une répercussion de 48% de hausse sur le prix du savon fourni par l’industriel. Le grossiste a, alors, augmenté de 55 % et le détaillant de 61 %, alors que la répercussion devrait tourner autour de 13 % ! Ce sont des augmentations sauvages basées sur le manque de rigueur du gouvernement dans l’application des dispositions réglementaires.
Dans un autre secteur, souligne Momar Ndao, l’application des dispositions de décret 2004 - 102 du 6/02/2004 sur la boulangerie qui instaurerait, entre autres, la suppression des intermédiaires, aurait pour conséquence immédiate une baisse de 25 F CFA sur le prix du pain. Et le modèle peut se répéter à l’infini, à condition que les prix des produits de première nécessité, y compris les tarifs de transports, soient affichés, connus des services tels que la Police et la Gendarmerie, qui doivent en assurer l’application, pour faciliter la surveillance.
Quid de la situation du riz ? Le chef des consuméristes fait quelques révélations : A l’entame de la campagne présidentielle en 2012, les commerçants, profitant du fait que les prix du riz parfumé « de luxe » sont libres, ont fait passer les prix du sac de 17 500 FCF à plus de 29 000 FCFA, sans aucune modification de leur prix d’achat. Ensuite, profitant du fait que le gouvernement était plus occupé à préparer et organiser les élections et à gérer les manifestations quotidiennes de l’opposition, que de surveiller le marché, les commerçants en ont profité pour augmenter les autres produits de première nécessité. Ce, sans compter une capture des subventions et autres allègements tarifaires issus des efforts du gouvernement ou de l’environnement des affaires, par des opérateurs à leur propre profit ou au profit de consommateurs de pays limitrophes, une intervention non efficiente du gouvernement sénégalais pour une régulation effective du marché et des prix, notamment, par une instauration d’un régime stable des prix des produits de première nécessité administrés de manière efficace, une politique fiscale, inadéquate, avec un niveau de taxes trop élevé, sans corrélation avec les couts réels, notamment sur les hydrocarbures, etc..
Dès lors, il faut des mesures fortes pour s’en sortir. Tout d’abord, réviser les lois et mettre sous le régime de la liberté surveillée (homologation) de tous les produits de première nécessité (riz, huile, sucre, pain, lait, savon, oignons, tomate, etc.), auditer de façon détaillée de la structure de ces prix afin de déterminer les zones de spéculation, appliquer strictement les dispositions réglementaires, notamment, des dispositions du décret sur la boulangerie, sur les tarifs des transports, sur le contrôle des produits, etc.
Bien entendu, il doit y avoir d’autres mesures supplémentaires, mais il faudra des études cas par cas, secteur par secteur.
Cheikh Ba
REWMI QUOTIDIEN
S’agissant maintenant des causes endogènes, le patron de l’Ascosen retient une spéculation faite par des opérateurs économiques qui profitent de la situation en répercutant, de manière inconsidérée, les hausses annoncées à l’étranger et qui trainent les pieds pour répercuter localement les baisses sur l’international.
Exemples ? Une seule augmentation de 44% d’un seul intrant, a entraîné une répercussion de 48% de hausse sur le prix du savon fourni par l’industriel. Le grossiste a, alors, augmenté de 55 % et le détaillant de 61 %, alors que la répercussion devrait tourner autour de 13 % ! Ce sont des augmentations sauvages basées sur le manque de rigueur du gouvernement dans l’application des dispositions réglementaires.
Dans un autre secteur, souligne Momar Ndao, l’application des dispositions de décret 2004 - 102 du 6/02/2004 sur la boulangerie qui instaurerait, entre autres, la suppression des intermédiaires, aurait pour conséquence immédiate une baisse de 25 F CFA sur le prix du pain. Et le modèle peut se répéter à l’infini, à condition que les prix des produits de première nécessité, y compris les tarifs de transports, soient affichés, connus des services tels que la Police et la Gendarmerie, qui doivent en assurer l’application, pour faciliter la surveillance.
Quid de la situation du riz ? Le chef des consuméristes fait quelques révélations : A l’entame de la campagne présidentielle en 2012, les commerçants, profitant du fait que les prix du riz parfumé « de luxe » sont libres, ont fait passer les prix du sac de 17 500 FCF à plus de 29 000 FCFA, sans aucune modification de leur prix d’achat. Ensuite, profitant du fait que le gouvernement était plus occupé à préparer et organiser les élections et à gérer les manifestations quotidiennes de l’opposition, que de surveiller le marché, les commerçants en ont profité pour augmenter les autres produits de première nécessité. Ce, sans compter une capture des subventions et autres allègements tarifaires issus des efforts du gouvernement ou de l’environnement des affaires, par des opérateurs à leur propre profit ou au profit de consommateurs de pays limitrophes, une intervention non efficiente du gouvernement sénégalais pour une régulation effective du marché et des prix, notamment, par une instauration d’un régime stable des prix des produits de première nécessité administrés de manière efficace, une politique fiscale, inadéquate, avec un niveau de taxes trop élevé, sans corrélation avec les couts réels, notamment sur les hydrocarbures, etc..
Dès lors, il faut des mesures fortes pour s’en sortir. Tout d’abord, réviser les lois et mettre sous le régime de la liberté surveillée (homologation) de tous les produits de première nécessité (riz, huile, sucre, pain, lait, savon, oignons, tomate, etc.), auditer de façon détaillée de la structure de ces prix afin de déterminer les zones de spéculation, appliquer strictement les dispositions réglementaires, notamment, des dispositions du décret sur la boulangerie, sur les tarifs des transports, sur le contrôle des produits, etc.
Bien entendu, il doit y avoir d’autres mesures supplémentaires, mais il faudra des études cas par cas, secteur par secteur.
Cheikh Ba
REWMI QUOTIDIEN