Vladimir Poutine l'avait demandé. Moscou va le faire. La capitale russe va se débarrasser des programmes et des logiciels de Microsoft en réponse aux demandes du président qui souhaite voir diminuer la dépendance de son pays et de ses autorités aux technologies étrangères, au milieu des tensions entre russes et américains et européens, raconte Bloomberg.
Résultat, Moscou va remplacer Microsoft Exchange (sa messagerie professionnelle collaborative) et Outlook sur 6.000 ordinateurs par un système d'e-mails installé par l'opérateur d'état Rostelecom PJSC.
«Moscou pourrait étendre ce déploiement du nouveau logiciel –développé par les Russes de New Cloud Technologies– à 600.000 nouveaux ordinateurs et serveurs et pourrait également envisager d'y replacer Windows et Office.»
La Russie a commencé à pousser pour cette auto-suffisance technologique après les sanctions européennes et américaines imposées après l'annexation de la Crimée en septembre 2014. Et aujourd'hui, cela pourrait coûter cher aux entreprises de la Silicon Valley, «dans un pays où le marché des logiciels est évalué à trois milliards de dollars»:
«Le tsar d'internet de Poutine, German Klimenko, veut augmenter les taxes sur les entreprises technologiques américaines pour aider leurs concurrents russes comme Yandex NV, et Mail.ru.»
Quartz souligne ainsi que les taxes proposées par Klimenko s'élèvent à 18% sur les achats dans les app stores d'entreprises américaines comme Google ou Apple.
Bloomberg indique que la Russie est déjà lancée dans son plan de remplacement. Si les différentes entités gouvernementales dépensent en moyenne 20 milliards de roubles (279 millions d'euros) en logiciels étrangers chaque année, le ministère de la communication a déjà publié une liste de 2.000 logiciels russes à utiliser à la place pour les entreprises nationalisées et plusieurs changements allant dans ce sens ont déjà eu lieu au niveau de la vidéo-surveillance ou dans les médias.
Reste que, comme le souligne Quartz, les Américains sont aussi peu avenants avec les Russes que les Russes avec eux.
«Lors du débat présidentiel, le 26 septembre, Hillary Clinton a tenu la Russie pour responsable d'un nombre croissant de cyber-attaques contre les États-Unis, dont le piratage en juillet du comité national démocrate. “Nous n'allons pas rester assis et permettre à des acteurs gouvernementaux de s'en prendre à nos informations. Et les Russes doivent le comprendre.”»
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