Africa 24 : Moustapha Niass, vous êtes à la tête de l’Alliance des forces du progrès. Vous êtes considéré comme l’un des poids lourds de l’opposition sénégalaise. Nous vous recevons à Africa 24 pour traiter de l’actualité politique de votre pays. Moustapha Niass, merci d’avoir accepté notre invitation sur Africa 24.
Moustapha Niass : Je salue tous les téléspectateurs d’Africa 24 dont je suis moi-même un membre.
Quel est votre diagnostique de l’Etat du Sénégal d’aujourd’hui ?
Je voudrais dire qu’il est toujours difficile de juger son pays. Par contre l’on peut vivre la situation. Aujourd’hui, le Sénégal est un pays déstabilisé au plan institutionnel, 15 à 16 réformes institutionnelles en 9 années. Au plan économique et social, les engagements qui avaient été pris n’ont pas été respectés par le Président Abdoulaye Wade. En la faveur de fortes pluies, les trois quart de la ville de Dakar sont inondés. Le plan ORSEC qui serait installé et qui couterait à peu près 12 milliards de francs Cfa, c’est dérisoire par rapport au 496 milliards qui ont été consacrés à une corniche de 7 kilomètres de long à raison de plus de dizaine de milliards par kilomètre. Il aurait fallu en priorité dans les zones inondables investir les fonds nécessaires au profit des digues et orienter l’eau qui arrive à la saison des pluies pour qu’il n y ait pas des inondations.
Vous êtes assez dur. Est-ce qu’on doit comprendre que le bilan des 9 années du régime de Wade est désastreux?
Totalement désastreux. Je crois que le mot n’est pas fort parce qu’il y a eu une trahison. Nous avions ensemble en l’an 2000 mis en avant un programme gouvernemental de promotion des valeurs au Sénégal et surtout de développement économique concerté en relation avec les populations mais rien n’a été fait par le Président Wade. Tous ses alliés que nous étions à peu près 8 partis politiques, tous sont partis les uns après les autres parce qu’il n’est pas possible de travailler avec cet homme.
Le Président Wade souhaite un dialogue politique avec l’opposition entendez vous y prendre part ?
J’étais le premier leader politique qui a eu à recevoir Monsieur Serigne Mbacké Ndiaye qui venait fraichement d’être nommé comme conseiller politique du Président Wade. Sa première mission était de nouer ce dialogue entre l’Etat et l’opposition démocratique au sein de Benno Siggil Sénégal. Je lui avais dit le parti auquel j’appartiens l’Alliance des Forces du Progrès et qui ne m’appartient pas à moi va donner sa réponse au cours de sa réunion hebdomadaire. En ce qui me concerne, je suis en mesure de vous dire que le Président Wade n’est pas digne de confiance. Je suis très désolé mais le Président Wade ne mérite pas la confiance. Plusieurs fois, il a tenté de déstabiliser l’opposition, l’opinion sénégalaise.
Vous refusez la main tendue du Président Wade ?
Nous l’avons acceptée car la culture sénégalaise veut que l’on ne refuse jamais la main du dialogue que vous tend l’autre, fut-il l’adversaire le plus dur, le plus radical
Mais vous avez dit qu’il n’est pas digne de confiance ?
Nous avons dit oui dans le principe pour respecter les bases de notre culture mais ce dialogue n’aura pas lieu parce que celui qui en aura l’initiative nous avez adressé une lettre soi disant répondant à l’opposition alors que nous lui avions simplement indiqué les préalables pour connaitre le cadre du dialogue, le contenu du dialogue, la durée du dialogue, les objectifs tels que nous les voyons pour qu’on puisse dire notre vision du dialogue et étant d’accord sur cette plate forme qu’on aille au dialogue. Il nous a envoyé une lettre de 13 pages incendiaires sur tous les points. Il nous propose que le bilan du régime socialiste d’Aout 1960 jusqu’à Aout 2009 soit fait. Cela nous prendrait 15 ans et après que le bilan soit fait en ce moment là on commencera à parler de son bilan à lui. Voila la dernière lettre qu’il nous a envoyée. C’est la preuve justement de sa mauvaise foi et de son refus de toute forme de dialogue.
Vous avez été premier ministre d’Abdoulaye Wade. Qu’est qui vous avez motivé ?
J’ai accepté volontairement d’être son premier ministre lorsqu’il m’avait proposé le poste.
Ce qui a surpris de nombreux observateurs ?
Non. Il n’y avait aucune surprise. Je me suis battu avec le parti que j’avais créé dans le cadre d’un front pour l’alternance qui en comprenait une douzaine autour de la personne du Président Wade qui était le plus âgé d’entre nous et cherchait le pouvoir depuis 26ans. Ensemble nous avons créé ce front, ensemble nous avons gagné. Ce serait illogique après notre victoire de refuser de prendre ce poste de premier ministre que le Président Wade m’avait proposé.
En ce moment vous lui faisiez total confiance ?
Je lui faisais totalement confiance parce que nous avions ensemble mené la campagne. Ensemble nous avions élaboré un programme. Ensemble nous venions de gagner, ensemble nous devions gouverner.
Quel était votre principal point de désaccord ?
C’est le style de gouvernement d’Abdoulaye Wade, son incapacité à réaliser des priorités dans le temps et dans l’espace par rapports aux urgences nationales. Son refus de respecter les principes républicains dont celui de transparence, de loyauté, de recherche d’efficacité et de dialogue permanent avec le peuple pour répondre aux aspirations du peuple. Tout cela il ne l’a pas voulu. Finalement, nous nous sommes séparés au bout de 11mois de collaboration. Croyez moi je ne l’ai pas regretté.
Africa 24 : Le Président Wade a lancé l’idée d’un statut du chef de l’opposition ?
Moustapha Niass : Lorsqu’il nous a saisi de cette question en 2003, j’étais parmi les premiers à dire pour ce qui me concernait et le parti auquel j’appartiens car nous en avions discuté auparavant nous n’étions ni intéressé ni concerné. C’était une façon pour lui de diviser l’opposition pour nous amener à des querelles de préséance ou à des luttes, à des joutes pour savoir qui prendrait cette position fort alléchante. L’opposition sénégalaise n’a pas besoin de chef, elle a besoin d’une unité, elle a besoin d’une solidarité opérationnelle. Elle a besoin de se tenir la main comme nous l’avons fait au mois de Mars de l’an 2009 lorsque nous avions remporté lors des élections municipales la plus grande part de toutes les villes importantes du Sénégal et nous avions battu la coalition Sopi 2009 du Président de la République. Nous avons besoin d’unité plutôt que d’un chef.
Vos adversaires estiment que votre statut d’homme d’affaire n’est pas compatible avec des fonctions électives comme celle de Président de la République ? Que leur répondez-vous ?
J’étais fonctionnaire pendant 25 ans pur et dur parce que j’ai quitté le Président Abdou Diouf le 9 Octobre 1984. J’ai crée un cabinet de consultance. J’avais dit pour le restant de ma vie, je ne souhaite plus être fonctionnaire d’aucun Etat. Je vais vivre de mes propres idées, de mes propres compétences mettant en valeur la formation que j’ai reçue depuis l’école élémentaire jusqu’à l’université. Je suis administrateur civile de formation, diplomate de carrière, de pratique et d’activité professionnelle. Je connais quelques questions économiques, quelques questions sur la diplomatie politique, la géostratégie. Et bien j’ai créé ce cabinet. C’est ce cabinet qui a créé toutes ces sociétés dont je suis administrateur aujourd’hui.
Vous êtes donc à l’abri du besoin ?
A l’abri du besoin ! Il ne faut jamais se frapper la poitrine pour dire qu’on est à l’abri du besoin. Je continue de travailler. Je suis ici à Libreville envoyé par l’Union africaine dans le cadre d’une mission politique d’une diplomatie préventive d’une semaine. Cela répond à mes capacités, à mes compétences de consultant. Le jour où Dieu voudra et que le peuple sénégalais par un acte de suffrage universel me mette à la tête du Sénégal comme Président de la République, je ne serais plus administrateur d’aucune société et je ne serais membre d’aucun parti politique et je n’aurai pas d’activités privées qui pourraient biaiser l’objectivité de ma fonction.
Serez vous candidat à la présidentielle de 2012 ?
Si je suis vivant en 2012 ce qui relève de la volonté divine. je suis en bonne santé, j’en remercie le Seigneur et je ne veux pas en tant que homme de foi, les musulmans, les chrétiens et les juifs appartiennent à la même branche des religions monothéistes et si le parti auquel j’appartiens décide de m’investir comme candidat à l’élection présidentielle alors je serais candidat mais pour le moment je ne le suis pas.
Est-ce que à titre personnel vous en avez l’intention ?
Oui à titre personnel j’en ai l’intention et la ferme conviction. J’ai un projet. J’ai une vision. J’ai un projet de société d’un Sénégal démocratique. Tout ce que j’ai appris depuis 35 ans, aux cotés de Senghor j’étais son directeur de cabinet pendant 9ans, 2ans et demi j’étais son ministre des affaires étrangères et j’ai été ministre aussi des affaires étrangères du Président Diouf. Je totalise 11 années de présence au ministère des affaires étrangères après avoir été ministre de l’urbanisme. Je voudrais mettre toute cette expérience à laquelle vient s’ajouter mon expérience de la gestion logique entre l’investissement, la rentabilité, les procédures, la méthode, le sens de l’organisation au service de mon pays. C’est la raison pour laquelle, j’ai l’intention d’être candidat à la présidentielle de 2012. Cela dépend d’un certain nombre de facteurs dont le facteur divin qui passe en priorité.
Africa 24 :Êtes-vous partisan d’une candidature unique au sein de la coalition de l’opposition Benno Siggil Sénégal?
Moustapha Niass : Ma réponse est oui. L’idéal serait que nous puissions dégager parmi nous je ne pense à personne en particulier y compris moi-même que nous puissions dégager une candidature unique. Que nous puissions dégager des synergies qui s’organisent, se rationalisent, se tiennent la main, soutiennent ce candidat avec un programme auquel nous nous engagerions à être conforme.
Comment y parviendrez-vous avec le choc des égos dans cette coalition? Il y a vous-même Moustapha Niass, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, comment allez vous réussir à choisir un candidat pour 2012?
Je dis d’abord pour 2012, nous avons l’obligation de démontrer que chacun de nous nous ne sommes pas que 3, nous sommes 7, 8 ou 9 parce que 1000 sénégalais peuvent diriger le Sénégal aujourd’hui. Nous devons avoir la capacité, l’obligation de nous dépasser, de nous surpasser, oublier nos personnes penser au Sénégal et au sénégalais, pensez à l’Afrique de l’ouest, pensez au continent africain pour qu’en l’horizon de 2100 après les étapes 2005, 2010, 2030, 2060 nous puissions mettre les modules de la renaissance africaine dans son concept, dans sa réalisabilité nous devons être capable de nous inscrire dans cette dynamique là pour que demain l’Afrique puisse être unie dans un rang long exaltant des nations, des peuples qui sont capables d’aller dans l’espace à partir de nos propres inventions en synergie en relation avec la coopération internationale dans le domaine scientifique pour aller au développement, un développement qui sera plus humain que mécanique, plus philosophique que simplement calculateur. Cela est vraiment important.
Admettons qu’à l’issu du dialogue politique avec le Président Wade et qu’il soit décidé de la création d’un gouvernement d’union nationale et que le Président Wade vous propose un poste de premier ministre. A quelles conditions accepteriez vous ce poste?
Je demanderais si tous ces facteurs étaient réunis que la Coalition Benno Siggil Sénégal se réunisse examine cette question dans la profondeur du sérieux qui l’habite et dans la possibilité qui pourrait exister de diriger ensemble le Sénégal autour du Président Wade avec des conditions et des préalables très précises auxquelles, il devrait accepter de donner son accord dans le cas contraire nous lui dirons Monsieur le Président continuer de gouverner seul comme vous le faites depuis 10 ans et nous avons vu les résultats que cela a donné.
Source : Africa 24
Moustapha Niass : Je salue tous les téléspectateurs d’Africa 24 dont je suis moi-même un membre.
Quel est votre diagnostique de l’Etat du Sénégal d’aujourd’hui ?
Je voudrais dire qu’il est toujours difficile de juger son pays. Par contre l’on peut vivre la situation. Aujourd’hui, le Sénégal est un pays déstabilisé au plan institutionnel, 15 à 16 réformes institutionnelles en 9 années. Au plan économique et social, les engagements qui avaient été pris n’ont pas été respectés par le Président Abdoulaye Wade. En la faveur de fortes pluies, les trois quart de la ville de Dakar sont inondés. Le plan ORSEC qui serait installé et qui couterait à peu près 12 milliards de francs Cfa, c’est dérisoire par rapport au 496 milliards qui ont été consacrés à une corniche de 7 kilomètres de long à raison de plus de dizaine de milliards par kilomètre. Il aurait fallu en priorité dans les zones inondables investir les fonds nécessaires au profit des digues et orienter l’eau qui arrive à la saison des pluies pour qu’il n y ait pas des inondations.
Vous êtes assez dur. Est-ce qu’on doit comprendre que le bilan des 9 années du régime de Wade est désastreux?
Totalement désastreux. Je crois que le mot n’est pas fort parce qu’il y a eu une trahison. Nous avions ensemble en l’an 2000 mis en avant un programme gouvernemental de promotion des valeurs au Sénégal et surtout de développement économique concerté en relation avec les populations mais rien n’a été fait par le Président Wade. Tous ses alliés que nous étions à peu près 8 partis politiques, tous sont partis les uns après les autres parce qu’il n’est pas possible de travailler avec cet homme.
Le Président Wade souhaite un dialogue politique avec l’opposition entendez vous y prendre part ?
J’étais le premier leader politique qui a eu à recevoir Monsieur Serigne Mbacké Ndiaye qui venait fraichement d’être nommé comme conseiller politique du Président Wade. Sa première mission était de nouer ce dialogue entre l’Etat et l’opposition démocratique au sein de Benno Siggil Sénégal. Je lui avais dit le parti auquel j’appartiens l’Alliance des Forces du Progrès et qui ne m’appartient pas à moi va donner sa réponse au cours de sa réunion hebdomadaire. En ce qui me concerne, je suis en mesure de vous dire que le Président Wade n’est pas digne de confiance. Je suis très désolé mais le Président Wade ne mérite pas la confiance. Plusieurs fois, il a tenté de déstabiliser l’opposition, l’opinion sénégalaise.
Vous refusez la main tendue du Président Wade ?
Nous l’avons acceptée car la culture sénégalaise veut que l’on ne refuse jamais la main du dialogue que vous tend l’autre, fut-il l’adversaire le plus dur, le plus radical
Mais vous avez dit qu’il n’est pas digne de confiance ?
Nous avons dit oui dans le principe pour respecter les bases de notre culture mais ce dialogue n’aura pas lieu parce que celui qui en aura l’initiative nous avez adressé une lettre soi disant répondant à l’opposition alors que nous lui avions simplement indiqué les préalables pour connaitre le cadre du dialogue, le contenu du dialogue, la durée du dialogue, les objectifs tels que nous les voyons pour qu’on puisse dire notre vision du dialogue et étant d’accord sur cette plate forme qu’on aille au dialogue. Il nous a envoyé une lettre de 13 pages incendiaires sur tous les points. Il nous propose que le bilan du régime socialiste d’Aout 1960 jusqu’à Aout 2009 soit fait. Cela nous prendrait 15 ans et après que le bilan soit fait en ce moment là on commencera à parler de son bilan à lui. Voila la dernière lettre qu’il nous a envoyée. C’est la preuve justement de sa mauvaise foi et de son refus de toute forme de dialogue.
Vous avez été premier ministre d’Abdoulaye Wade. Qu’est qui vous avez motivé ?
J’ai accepté volontairement d’être son premier ministre lorsqu’il m’avait proposé le poste.
Ce qui a surpris de nombreux observateurs ?
Non. Il n’y avait aucune surprise. Je me suis battu avec le parti que j’avais créé dans le cadre d’un front pour l’alternance qui en comprenait une douzaine autour de la personne du Président Wade qui était le plus âgé d’entre nous et cherchait le pouvoir depuis 26ans. Ensemble nous avons créé ce front, ensemble nous avons gagné. Ce serait illogique après notre victoire de refuser de prendre ce poste de premier ministre que le Président Wade m’avait proposé.
En ce moment vous lui faisiez total confiance ?
Je lui faisais totalement confiance parce que nous avions ensemble mené la campagne. Ensemble nous avions élaboré un programme. Ensemble nous venions de gagner, ensemble nous devions gouverner.
Quel était votre principal point de désaccord ?
C’est le style de gouvernement d’Abdoulaye Wade, son incapacité à réaliser des priorités dans le temps et dans l’espace par rapports aux urgences nationales. Son refus de respecter les principes républicains dont celui de transparence, de loyauté, de recherche d’efficacité et de dialogue permanent avec le peuple pour répondre aux aspirations du peuple. Tout cela il ne l’a pas voulu. Finalement, nous nous sommes séparés au bout de 11mois de collaboration. Croyez moi je ne l’ai pas regretté.
Africa 24 : Le Président Wade a lancé l’idée d’un statut du chef de l’opposition ?
Moustapha Niass : Lorsqu’il nous a saisi de cette question en 2003, j’étais parmi les premiers à dire pour ce qui me concernait et le parti auquel j’appartiens car nous en avions discuté auparavant nous n’étions ni intéressé ni concerné. C’était une façon pour lui de diviser l’opposition pour nous amener à des querelles de préséance ou à des luttes, à des joutes pour savoir qui prendrait cette position fort alléchante. L’opposition sénégalaise n’a pas besoin de chef, elle a besoin d’une unité, elle a besoin d’une solidarité opérationnelle. Elle a besoin de se tenir la main comme nous l’avons fait au mois de Mars de l’an 2009 lorsque nous avions remporté lors des élections municipales la plus grande part de toutes les villes importantes du Sénégal et nous avions battu la coalition Sopi 2009 du Président de la République. Nous avons besoin d’unité plutôt que d’un chef.
Vos adversaires estiment que votre statut d’homme d’affaire n’est pas compatible avec des fonctions électives comme celle de Président de la République ? Que leur répondez-vous ?
J’étais fonctionnaire pendant 25 ans pur et dur parce que j’ai quitté le Président Abdou Diouf le 9 Octobre 1984. J’ai crée un cabinet de consultance. J’avais dit pour le restant de ma vie, je ne souhaite plus être fonctionnaire d’aucun Etat. Je vais vivre de mes propres idées, de mes propres compétences mettant en valeur la formation que j’ai reçue depuis l’école élémentaire jusqu’à l’université. Je suis administrateur civile de formation, diplomate de carrière, de pratique et d’activité professionnelle. Je connais quelques questions économiques, quelques questions sur la diplomatie politique, la géostratégie. Et bien j’ai créé ce cabinet. C’est ce cabinet qui a créé toutes ces sociétés dont je suis administrateur aujourd’hui.
Vous êtes donc à l’abri du besoin ?
A l’abri du besoin ! Il ne faut jamais se frapper la poitrine pour dire qu’on est à l’abri du besoin. Je continue de travailler. Je suis ici à Libreville envoyé par l’Union africaine dans le cadre d’une mission politique d’une diplomatie préventive d’une semaine. Cela répond à mes capacités, à mes compétences de consultant. Le jour où Dieu voudra et que le peuple sénégalais par un acte de suffrage universel me mette à la tête du Sénégal comme Président de la République, je ne serais plus administrateur d’aucune société et je ne serais membre d’aucun parti politique et je n’aurai pas d’activités privées qui pourraient biaiser l’objectivité de ma fonction.
Serez vous candidat à la présidentielle de 2012 ?
Si je suis vivant en 2012 ce qui relève de la volonté divine. je suis en bonne santé, j’en remercie le Seigneur et je ne veux pas en tant que homme de foi, les musulmans, les chrétiens et les juifs appartiennent à la même branche des religions monothéistes et si le parti auquel j’appartiens décide de m’investir comme candidat à l’élection présidentielle alors je serais candidat mais pour le moment je ne le suis pas.
Est-ce que à titre personnel vous en avez l’intention ?
Oui à titre personnel j’en ai l’intention et la ferme conviction. J’ai un projet. J’ai une vision. J’ai un projet de société d’un Sénégal démocratique. Tout ce que j’ai appris depuis 35 ans, aux cotés de Senghor j’étais son directeur de cabinet pendant 9ans, 2ans et demi j’étais son ministre des affaires étrangères et j’ai été ministre aussi des affaires étrangères du Président Diouf. Je totalise 11 années de présence au ministère des affaires étrangères après avoir été ministre de l’urbanisme. Je voudrais mettre toute cette expérience à laquelle vient s’ajouter mon expérience de la gestion logique entre l’investissement, la rentabilité, les procédures, la méthode, le sens de l’organisation au service de mon pays. C’est la raison pour laquelle, j’ai l’intention d’être candidat à la présidentielle de 2012. Cela dépend d’un certain nombre de facteurs dont le facteur divin qui passe en priorité.
Africa 24 :Êtes-vous partisan d’une candidature unique au sein de la coalition de l’opposition Benno Siggil Sénégal?
Moustapha Niass : Ma réponse est oui. L’idéal serait que nous puissions dégager parmi nous je ne pense à personne en particulier y compris moi-même que nous puissions dégager une candidature unique. Que nous puissions dégager des synergies qui s’organisent, se rationalisent, se tiennent la main, soutiennent ce candidat avec un programme auquel nous nous engagerions à être conforme.
Comment y parviendrez-vous avec le choc des égos dans cette coalition? Il y a vous-même Moustapha Niass, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, comment allez vous réussir à choisir un candidat pour 2012?
Je dis d’abord pour 2012, nous avons l’obligation de démontrer que chacun de nous nous ne sommes pas que 3, nous sommes 7, 8 ou 9 parce que 1000 sénégalais peuvent diriger le Sénégal aujourd’hui. Nous devons avoir la capacité, l’obligation de nous dépasser, de nous surpasser, oublier nos personnes penser au Sénégal et au sénégalais, pensez à l’Afrique de l’ouest, pensez au continent africain pour qu’en l’horizon de 2100 après les étapes 2005, 2010, 2030, 2060 nous puissions mettre les modules de la renaissance africaine dans son concept, dans sa réalisabilité nous devons être capable de nous inscrire dans cette dynamique là pour que demain l’Afrique puisse être unie dans un rang long exaltant des nations, des peuples qui sont capables d’aller dans l’espace à partir de nos propres inventions en synergie en relation avec la coopération internationale dans le domaine scientifique pour aller au développement, un développement qui sera plus humain que mécanique, plus philosophique que simplement calculateur. Cela est vraiment important.
Admettons qu’à l’issu du dialogue politique avec le Président Wade et qu’il soit décidé de la création d’un gouvernement d’union nationale et que le Président Wade vous propose un poste de premier ministre. A quelles conditions accepteriez vous ce poste?
Je demanderais si tous ces facteurs étaient réunis que la Coalition Benno Siggil Sénégal se réunisse examine cette question dans la profondeur du sérieux qui l’habite et dans la possibilité qui pourrait exister de diriger ensemble le Sénégal autour du Président Wade avec des conditions et des préalables très précises auxquelles, il devrait accepter de donner son accord dans le cas contraire nous lui dirons Monsieur le Président continuer de gouverner seul comme vous le faites depuis 10 ans et nous avons vu les résultats que cela a donné.
Source : Africa 24