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Moustapha Niasse: "Nous combattrons tout Président qui s’oppose d’appliquer les conclusions des Assises Nationales"

Rédigé par leral.net le Jeudi 15 Mars 2012 à 12:39 | | 1 commentaire(s)|

Benno Siggil Senegaal ne soutiendra pas la candidature de Abdoulaye Wade au cas probable d’un 2ême tour. Son leader Moustapha Niass n’entend nullement tendre la main à un quelconque candidat et est prêt à se battre pour l’application des conclusions des Assises Nationales.


Moustapha Niasse: "Nous combattrons tout Président qui s’oppose d’appliquer les conclusions des Assises Nationales"
Quelle lecture faites-vous du scrutin de dimanche dernier ?

Moustapha Niass : Le peuple Sénégalais debout comme un seul homme a participé en majorité au scrutin présidentiel. Ce peuple fier a pris en charge ses priorités. Il a mis en minorité le président Abdoulaye Wade, en le soumettant à un second tour lui qui disait je gagnerai au 1er tour avec un taux de 53, 98%. C’est ca qui fait que je suis satisfait de la position et de la détermination du peuple Sénégalais qui est un peuple pénétré du sentiment de l’honneur. C’est un peuple qui a foi en Dieu et qui sait prendre ses responsabilités au moment où il le faut. C’est pourquoi je ressens une très forte satisfaction pour le présent et pour l’avenir.

Votre campagne a été fortement perturbée avec les deux accidents que vous avez vécu et les morts qui en ont suivi. On vous annonce en 3ème position, votre première lecture de ses résultats ?

Il y a cinq ans, Abdoulaye Wade souverainement s’est enfermé dans son cabinet avec son ministre de l’Intérieur actuel Ousmane Ngom pour affecter des chiffres aux différents candidats à l’élection présidentielle. Si aujourd’hui, ceux là qu’il avait mis devant moi se retrouvent derrière moi, cela signifie qu’il y’a une justice divine. Mais ce n’est plus important. Ce qui est important, c’est que si la tendance actuelle se maintient et que moi et ma coalition, on se retrouve troisième, cela ne me gêne pas du tout parce que la Démocratie aura donné verdict. Si je suis troisième, alors que le vote a été transparent, sous contrôle contradictoire et régulier, je m’en féliciterai et je remercierai les Sénégalais.

Une 3ème place signifie que vous allez arbitrer les candidats au 2ême tour. Qu’allez-vous faire de cette posture ? Quel candidat allez-vous soutenir ?

Seul Moustapha Niass ne peut rien décider. Nous sommes dans une coalition. Cette coalition s’est déjà rencontrée en plénière des leaders. Nous étions plus de 60, et la décision que nous avons prise après avoir écouté la fausse déclaration.

Pourquoi vous la qualifier de fausse ?

Je vous dirai pourquoi tout à l’heure. Donc après avoir écouté cette fausse déclaration de Abdoulaye Wade, nous avons décidé d’être sourd à cet appel. De n’avoir aucun contact avec lui. Nous avons décidé de ne pas le soutenir. Cela est au moins est très clair. Qui allons-nous soutenir maintenant, nous n’en avons pas encore délibéré. C’est dans les prochains jours que la coalition va se retrouver pour en parler.
Pourquoi je vous parlais tout à l’heure de fausse déclaration, parce que ce n’est jamais arrivé au lendemain d’une élection que le président de la République sortant, candidat à sa propre succession illégitime adresse une déclaration publique à la Nation. C’est du jamais vu. Vous savez pourquoi il a fait cette déclaration : deux choses sont à retenir, il a dit que la moitié des bureaux ont donné leur verdict et qu’il a obtenu 32.5 ou .7. Demain quand l’autre moitié sera dépouillée, il va nous dire, je suis à 50 et quelques points, pour affirmer sa victoire au 1er tour. Je connais l’homme et ses pratiques. Il prépare l’opinion publique sénégalaise.

Quelle serait les conséquences d’une telle éventualité de Wade vainqueur au 1er tour. Allez-vous l’accepter ?

Wade est un adepte du fait accompli. Ce n’est pas un démocrate. Il utilise la force de l’Etat pour aller dans des directions contraires à l’Ethique. Donc, nous contestions la candidature de Wade avant le 26 février, nous la contestons maintenant et nous la contesterons toujours. Donc si par extraordinaire au 2ème tour, il bat Maky Sall, nous serons toujours debout pour contester cette candidature illégitime condamnée par le droit interne et international. Wade veut nous laisser un pays trouble, dans le chaos. C’est cela sa volonté mais Dieu ne le laissera pas faire.

Votre coalition s’oppose farouchement à une quelconque alliance avec Abdoulaye Wade. Néanmoins, si la paix et la stabilité de ce pays doivent aller dans ce sens, êtes-vous prêt à vous « sacrifier » ?

Vous savez, il s’agit d’une contradiction à gérer comme on est contre la candidature de Wade. Quand quelqu’un va faire un hold up dans une banque et qu’on le rattrape avec un sac d’argent, ce n’est pas parce qu’il a quitté l’aire de la zone de la banque qu’il ne va pas être attrapé. C’est un exemple approprié que je vous donne. C’est à dire que la faute est originelle. Elle se poursuit et se répète dans le temps et dans l’espace. Donc nous n’avons pas dit que nous nous opposons à aller avec Wade mais nous avons décidé de ne pas nous allier avec lui. C’est une décision qui a été prise. Il y a une nuance. C’est dans le cadre d’une logique de fonctionnement d’un système politique. Nous avons dit que sa candidature est illégitime, nous ne pouvons pas nous asseoir et discuter avec quelqu’un dont la candidature est illégitime. Sinon, nous serons les complices d’une violation de la constitution. Parlant de sacrifice, c’est Wade qui doit faire des sacrifices. Je pense que c’est lui qui doit faire des sacrifices. Il doit se regarder tout en renonçant à ce pouvoir qu’il ne peut plus exercer au-delà du 1er Avril 2012.

Au-delà du scrutin présidentiel, il y a les législatives au mois de juin. Cette coalition que vous avez mise en place, comptez-vous, vous appuyer dessus, voir l’élargir pour des retrouvailles avec le Benno originel.

Le Benno originel existe toujours. Des composants de Benno ont quitté Benno mais Benno est resté. Aujourd’hui, nous sommes revenus sur cette question en décidant d’aller ensembles aux élections législatives. Nous allons ensemble prévoir dans les 45 circonscriptions électorales, ce qu’il faut faire comme mesure appropriées pour le choix des candidats pour le scrutin majoritaire départemental. Certaines circonscriptions comptent deux députés, d’autres un. Ça, c’est la première partie. Nous allons enfin, dans le même esprit et selon les mêmes procédures, établir la liste des candidats qui figureront sur le scrutin proportionnel. Nous avons désigné une commission technique qui, à partir d’aujourd’hui (27 février), va s’occuper de ces questions. Donc ma réponse est oui. Nous allons ensemble aux élections législatives. S’il y a d’autres alliances, avec d’autres partis ou d’autres mouvements qui partagent l’idéal et le programme de Benno, ces gens là seront les bienvenus.

C’est-à-dire que vous tendez la main à Ousmane Tanor Dieng ?

Nous ne tendons la main à personne. Nous sommes ouverts. Ceux qui voient cette ouverture et qui veulent venir avec nous ou ceux qui étaient avec nous et qui veulent revenir seront les bienvenus. Nous ne demandons rien à personne parce que Benno est une réalité ouverte. Il n’est pas lié à des contingences politiques actuelles ou autres. Benno est un idéal. C’est un cadre de concertation, de coopération, de conjugaison. Donc la porte est ouverte aussi bien à Ousmane Tanor Dieng qu’aux autres. Nous ne tendons pas de manière particulière la main à tel ou tel leader.

Cet enjeu des législatives sera particulièrement important parce qu’en principe, c’est le régime libéral qui va continuer à diriger le Sénégal. Maky Sall ou Abdoulaye Wade - à moins qu’il ait une forte surprise que vous arriviez premier ou deuxième- cela peut être possible parce que les résultats ne sont pas tous tombés. Comptez-vous vous battre pour qu’un régime présidentiel comme on l’a vu avec Wade puisse perdurer.

Vous savez, les Assises Nationales ont constitué un moment historique dans l’évolution du Sénégal, aussi bien sur le plan exceptionnel de bonne gouvernance politique et économique. Sur le plan des réformes qui doivent être prises en charge et qui figurent dans le rapport général des Assises Nationales et dans la charte de gouvernement politique. Si le futur Président de la République, (je ne sais pas de qui il s’agira) n’adhère pas à ces conclusions ou refusent de les appliquer, nous le combattrons. Nous le combattrons selon la loi et selon le droit parce que notre objectif est de faire en sorte que le Sénégal puisse être dirigé par une équipe qui adhère aux conclusions des Assises Nationales et les mettent en application. Quel que soit le Président, s’il veut imposer aux Sénégalais un régime présidentiel qu’il incarne lui seul, comme l’a fait Wade pendant 12 ans. Eh bien nous combattrons ce régime, cet homme, et ce gouvernement, c’est important. Non pas seulement à l’Assemblée Nationale où nous aurons certainement des députés mais également en dehors l’Assemblée Nationale parce que la vie politique ne se fait pas seulement au sein de l’Hémicycle. Nous combattrons tout Président qui s’oppose d’appliquer les conclusions des Assises Nationales.

Cela nous renvoie à la démarche du M23. Selon vous, quel est l’avenir de cette structure ?

Le M23 se confond avec le peuple Sénégalais. En fait, le M23 représente plus les espérances des Sénégalais. Non seulement au-delà de son objectif qui a conduit à sa création, c’est-à-dire s’opposer à la candidature de Wade, le M23 incarne les aspirations du peuple Sénégalais. C’est un cadre primaire à l’interne mais aussi capable de se multiplier. C’est la raison pour laquelle l’avenir du M23 se confond avec celui du peuple. C’est un réseau qui porte l’espoir développé pas ses 149 composants que compte ce réseau. Il n’y a aucune instance qui contient ce nombre au Sénégal. Il a opté pour les Assises Nationales. Au-delà de l’aspect organique des Assises Nationales, regardez la jeunesse au sein du M23. La diversité du M23 provient de ces jeunes « y en a marristes », les rappeurs, les créateurs culturels, les artistes, les économistes, les producteurs, les marchands ambulants, les commerçants, les éleveurs, les pêcheurs, les paysans, entre autres. Les Assises Nationales se prolongent maintenant. Le M23 est là pour faire face à la violation des lois, à la dérive dictatoriale de tout régime.

Allez-vous composez avec Macky Sall s’il devait faire face à Abdoulaye Wade ?

Il appartient à la coalition Benno Siggil sénégal d’en décider. Nous n’avons pas encore parlé de cette question. Je commettrai une grande erreur en anticipant la réponse de cette question. Nous allons en parler dans les jours à venir.



Entretien réalisé par Pape Amadou Fall

La Gazette



1.Posté par gainder le 17/03/2012 11:16 | Alerter
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ferme ta geule et occupe toi dabord de ton fils qui a ete recu au palais et qui veut rejoindre wade pour de largent,,tout le monde connait les promesses de wade

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