Rien à dire sur le procédé, car les interviewés sont des gens avisés qui sont à même de pouvoir se prononcer sur des valeurs intrinsèques, et l’opération enclenchée par Walf mérite d’être saluée au moment où zapper sur les télés locales devient un exercice difficile, puisque tout le monde montre à peu près la même chose. .
Mais outre que les grands musiciens connus ne sont pas toujours les meilleurs arbitres, avec parfois leurs intérêts personnels qui se conjuguent souvent avec ceux des artistes, il y a aussi qu’un musicien ou un joueur de foot Ball, n’est pas essentiellement la personne la plus indiquée, pour parler d’un autre. C’est le job du mélomane.
A preuve ? Les louanges de Papis Konaté du Super Etoile qui trouve qu’en 2010, Viviane a sorti le meilleur clip, tandis que Adiouza a été la révélation, et Ndiouga Dieng qui estime pour sa part, que Thione Seck, avec « Aby Ndour », se taille la part du lion.
Sans vouloir remettre en cause ces jugements de professionnels, i l y a quand même lieu de se demander s’ils ne sont pas allés vite en besogne, et si leurs critères sont tout à fait les mêmes que ceux des autres artistes évoluant dans le même champ.
Adiouza, Adji Kane Ouza Diallo, de son vrai nom, est la fille du grand Ouza Diallo. Mais elle n’est pas une fille de chanteur, seulement. C’est également une artiste qui travaille pour ne rien devoir à son père. Et très tôt, on l’a vu faire ses premiers pas avec son frère Cheikh, pianiste choriste et chanteur. Avant d’embrasser une carrière d’ethnomusicologue et de musicienne à Paris, et de revenir au pays. 2008 sera son année qui la verra alors sortir « Maadou », son premier succès.
Depuis, c’est l’ascension, et Adji Ouza se tourne de plus en plus vers l’Afro jazz et Rn’B, styles ou elle s’exprime avec beaucoup d’intelligence, grâce à des tubes comme « Nobel », une adaptation de « Carmen » .Et cette année, d’autres s comme « Dakar », »Borom Gaal » ;Tadiabone, « je me voyais déjà », »Lahila », etc. Sans être première de cordée, elle continue de monter et enregistre déjà un nombre incroyable de fans qui se l’arrachent.
Suffisant pour dire que l’artiste est sur la vraie rampe de lancement ? Ce serait mettre la charrue avant les bœufs. Elle n’est pas très originale. Elle sait ce que veut un public médiocre, et l’exploite pour le moment. En fouillant son répertoire, on ne trouve qu’une ou deux créations propres (tout le reste est adaptation, ennemi numéro un d’un débutant), en même temps que le rythme de production de Adiouza est trop soutenu, pour ne pas dire infernal. En témoigne le nombre d’albums sur le marché en si peu de temps, la qualité des paroles dans le dernier opus, et même l’absence entière de paroles, remplacées par des onomatopées, des bribes de chansons françaises ressassées, des refrains, des airs incrustés, des « o la la la » et autres subterfuges employés par les artistes pour combler le silence dans leurs chansons. Ceci, sans compter la précaution de s’éloigner un peu des chorégraphies américaines lascives et quelquefois obscènes , propulsées par Beyonce Knowles ou Rihana, et dont des filles comme Viviane Ndour, ou le groupe Alif ont fait la promotion dans notre pays.
Tout ceci contribue à confirmer qu’Adiouza possède l’une des voix les plus pures et les plus prometteuses de ce pays, mais devrait se garder de tomber dans les travers de la facilité. Elle devrait prendre son temps, se consacrer à la recherche des années durant, faire des expériences comme son père en allant se ressourcer dans le pays profond, pour arriver à nourrir la créativité et à la rendre consistante sur le plan des paroles et des airs ouolofs. Mais surtout, ne point se gonfler la tête en écoutant ou en lisant des articles émanant de journalistes « culturels » qui pensent que critiquer l’artiste, c’est se le mettre à dos, et qu’on n’ entend, que lors qu’il s’agit d’album dont il faut faire la promotion, et dont on peut attendre des retombées..
Car, jusqu’à preuve du contraire, Adiouza est l’une des meilleures chanteuses et peut occuper la première place chaque fois qu’elle le désire. Il faut simplement qu’elle ne verse pas dans l’immédiatement bénéfique. Cela tue vite.
Cheikh Ba rewmi.com
Mais outre que les grands musiciens connus ne sont pas toujours les meilleurs arbitres, avec parfois leurs intérêts personnels qui se conjuguent souvent avec ceux des artistes, il y a aussi qu’un musicien ou un joueur de foot Ball, n’est pas essentiellement la personne la plus indiquée, pour parler d’un autre. C’est le job du mélomane.
A preuve ? Les louanges de Papis Konaté du Super Etoile qui trouve qu’en 2010, Viviane a sorti le meilleur clip, tandis que Adiouza a été la révélation, et Ndiouga Dieng qui estime pour sa part, que Thione Seck, avec « Aby Ndour », se taille la part du lion.
Sans vouloir remettre en cause ces jugements de professionnels, i l y a quand même lieu de se demander s’ils ne sont pas allés vite en besogne, et si leurs critères sont tout à fait les mêmes que ceux des autres artistes évoluant dans le même champ.
Adiouza, Adji Kane Ouza Diallo, de son vrai nom, est la fille du grand Ouza Diallo. Mais elle n’est pas une fille de chanteur, seulement. C’est également une artiste qui travaille pour ne rien devoir à son père. Et très tôt, on l’a vu faire ses premiers pas avec son frère Cheikh, pianiste choriste et chanteur. Avant d’embrasser une carrière d’ethnomusicologue et de musicienne à Paris, et de revenir au pays. 2008 sera son année qui la verra alors sortir « Maadou », son premier succès.
Depuis, c’est l’ascension, et Adji Ouza se tourne de plus en plus vers l’Afro jazz et Rn’B, styles ou elle s’exprime avec beaucoup d’intelligence, grâce à des tubes comme « Nobel », une adaptation de « Carmen » .Et cette année, d’autres s comme « Dakar », »Borom Gaal » ;Tadiabone, « je me voyais déjà », »Lahila », etc. Sans être première de cordée, elle continue de monter et enregistre déjà un nombre incroyable de fans qui se l’arrachent.
Suffisant pour dire que l’artiste est sur la vraie rampe de lancement ? Ce serait mettre la charrue avant les bœufs. Elle n’est pas très originale. Elle sait ce que veut un public médiocre, et l’exploite pour le moment. En fouillant son répertoire, on ne trouve qu’une ou deux créations propres (tout le reste est adaptation, ennemi numéro un d’un débutant), en même temps que le rythme de production de Adiouza est trop soutenu, pour ne pas dire infernal. En témoigne le nombre d’albums sur le marché en si peu de temps, la qualité des paroles dans le dernier opus, et même l’absence entière de paroles, remplacées par des onomatopées, des bribes de chansons françaises ressassées, des refrains, des airs incrustés, des « o la la la » et autres subterfuges employés par les artistes pour combler le silence dans leurs chansons. Ceci, sans compter la précaution de s’éloigner un peu des chorégraphies américaines lascives et quelquefois obscènes , propulsées par Beyonce Knowles ou Rihana, et dont des filles comme Viviane Ndour, ou le groupe Alif ont fait la promotion dans notre pays.
Tout ceci contribue à confirmer qu’Adiouza possède l’une des voix les plus pures et les plus prometteuses de ce pays, mais devrait se garder de tomber dans les travers de la facilité. Elle devrait prendre son temps, se consacrer à la recherche des années durant, faire des expériences comme son père en allant se ressourcer dans le pays profond, pour arriver à nourrir la créativité et à la rendre consistante sur le plan des paroles et des airs ouolofs. Mais surtout, ne point se gonfler la tête en écoutant ou en lisant des articles émanant de journalistes « culturels » qui pensent que critiquer l’artiste, c’est se le mettre à dos, et qu’on n’ entend, que lors qu’il s’agit d’album dont il faut faire la promotion, et dont on peut attendre des retombées..
Car, jusqu’à preuve du contraire, Adiouza est l’une des meilleures chanteuses et peut occuper la première place chaque fois qu’elle le désire. Il faut simplement qu’elle ne verse pas dans l’immédiatement bénéfique. Cela tue vite.
Cheikh Ba rewmi.com