En même temps, on nous informe de la création d’une nouvelle compagnie aérienne, bénéficiant du soutien technique de la RAM, et ce, très prochainement. Mais, il ne faudrait pas beaucoup compter sur nos amis marocains pour nous aider à réussir là où eux-mêmes ont échoué. Mais enfin …….
Il est toutefois triste de constater qu’après cinquante ans d’indépendance, nous en sommes à la mise sur pied d’une Compagnie aérienne et à solliciter, pour cela, l’appui de l’extérieur.
Nous sommes d’autant plus triste que les échos qui nous parviennent, notamment en ce qui concerne la ventilation du capital, nous amènent à nous interroger si d’ici une dizaine d’années, nous n’en serions pas à tirer encore les conséquences de la liquidation de notre ……. future Compagnie nationale.
En effet, il semble qu’on en est au choix des futurs actionnaires sans qu’un audit en profondeur n’ait été commandité pour permettre à chacun de comprendre les vrais raisons de cet ″ atterrissage forcé″.
On a cette impression fort gênante que cette fois-ci aussi, on va prendre les mêmes et recommencer.
Sinon comment comprendre qu’au moment où nos aérodromes secondaires, très fonctionnels et parfaitement équipés, n’accueillent presque pas de trafic, on puisse parler de futurs actionnaires sans examiner la situation au niveau régional.
C’est pourquoi je pense que la création d’une Compagnie nationale passe par la mise en place tout d’abord de compagnies aériennes régionales modernes.
• Des Compagnies Régionales
Ces compagnies, au nombre de trois (3) au minimum, devraient suivre les contours économiques de notre pays.
A titre d’exemple, , une compagnie aérienne pourrait être créée au niveau de la région naturelle de Casamance grâce au concours de l’Etat et la participation des Conseils régionaux de Ziguinchor, de Kolda et de Sédhiou, des Chambres de Commerce et du secteur privé – industriels locaux, opérateurs économiques, hôteliers, … - comme cela se fait dans de nombreux pays.
Cette Compagnie que nous pourrions appeler « AIR CASAMANCE » serait chargée de participer au désenclavement de notre Région Sud, de favoriser l’activité touristique et surtout de développer le fret aérien pour tous les produits de la Casamance.
C’est donc tout naturellement qu’elle pourra affréter des avions-cargo, chaque fois que nécessaire pour transporter les produits halieutiques et autres fruits et légumes de contre-saison vers l’extérieur.
De même et grâce au soutien là aussi des Conseils régionaux de Tambacounda, de Kédougou et demain de Bakel, une compagnie « AIR SENEGAL ORIENTAL » pourrait voir le jour, permettant le désenclavement de notre région orientale et la redynamisation de son immense potentiel économique et touristique.
Grâce à cette nouvelle dynamique, les touristes séjournant au Cap Skirring pourront parfaitement admirer les Chutes de Dindifelo, visiter la Réserve de Niokolo-Koba et découvrir le magnifique Parc des oiseaux de Djoudj.
De même, les pèlerins devant se rendre à la Mecque pourront, grâce à ces compagnies, effectuer toutes leurs formalités de départ et d’arrivée à l’aérodrome de leur localité, et ne feront que transiter à Dakar sur le chemin de la Mecque. Du reste, même les formalités de dédouanement de leurs bagages pourront s’y faire au retour.
On devine aisément la formidable impulsion économique que ces choix pourront entrainer au niveau local.
Et pour leur permettre de prendre leur plein envol, ces compagnies régionales devront bénéficier d’une exonération totale pendant au moins cinq (5) ans, des redevances aéronautiques, des taxes aéroportuaires et autres et pourront même bénéficier d’une ristourne sur la Redevance pour le Développement des Infrastructures Aéroportuaires –RDIA – perçue au niveau régional pour leur permettre de faire face aux dépenses urgentes d’installation.
Ce sont ces compagnies régionales qui devront constituer l’ossature de notre future Compagnie Aérienne nationale, avec au moins le tiers des actions.
De même, s’il parait légitime que les travailleurs de ASI réclament un certain nombre d’actions dans la future Compagnie, il est également souhaitable que la créance de l’Agence des Aéroports du Sénégal – ADS – sur Air Sénégal International (plusieurs milliards) , soit transformée en actions au bénéfice de cette agence et de ses travailleurs.
Il faut noter que ce sont des dizaines et des dizaines de milliards que l’Administration des Activités Aéronautiques Nationales – devenue ADS- et ASECNA-Sénégal ont perdu avec les liquidations d’Air Sénégal, d’Air Afrique et maintenant d’Air Sénégal International.
Avec la participation annoncée du secteur privé structuré – CNP, CNES – et des représentants du secteur touristique, la nouvelle Compagnie comprendrait des actionnaires diversifiés et expérimentés, des actionnaires soucieux de la réussite de la Compagnie et décidés à la soutenir et à l’accompagner.
En effet, la réussite future de la Compagnie dépend, dans une large mesure de la qualité des actionnaires, du choix des dirigeants et du montage financier.
La règle, invariable, doit être l’information la plus large, l’implication de tous les secteurs intéressés et l’ouverture du capital à tous nos compatriotes – émigrés compris - grâce à une offre publique de vente d’actions.
C’est une rupture nécessaire par rapport à ce qui se faisait jusqu’à présent.
• Les Objectifs de la Nouvelle Compagnie
Il peut paraître surprenant de devoir fixer des objectifs à un transporteur dont la mission consiste logiquement à transporter des passagers, du courrier et du fret.
C’est que la mission d’une Compagnie moderne consiste plutôt à offrir des services, de chercher à happer une clientèle de plus en plus exigeante et dans le cas de notre compagnie, de participer au développement et au rayonnement de notre pays.
Et ce ne sont pas que des mots.
A cet égard, la Compagnie devrait rapidement s’intéresser à l’Assistance au sol, au Catering et à la Maintenance, grâce à des filiales créées à cet effet.
S’agissant de l’assistance au sol, l’objectif premier devrait être de mettre un terme au spectacle de ces valises déchirées ou endommagées, de ces bagages perdus, des passagers totalement découragés et fatigués, des réservations non respectées, etc. ……
C’est pourquoi la Compagnie sera sans doute amenée à s’occuper directement de ses propres passagers aussi bien en matière d’accueil, d’information, et en un mot de faire en sorte que les Sénégalais soient fiers de leur Compagnie nationale.
En ce qui concerne le Catering ( préparation des repas pour les avions) , la Compagnie devrait en partenariat avec les sociétés exerçant à Yoff ou à l’étranger, et en collaboration avec l’Ecole nationale Hôtelière, recruter des jeunes sénégalais et asseoir un vrai label de qualité.
Et ainsi, progressivement, la Compagnie cherchera à fidéliser sa clientèle et à apparaître comme un concurrent sérieux de toutes les Compagnies opérant actuellement à Dakar.
C’est ainsi que nous jetterons les bases, à la fois saines et solides, d’une véritable Compagnie nationale. La règle est toujours la même :
Ne pas prendre les mêmes et recommencer.
Djibril B. BA
Mail: dbba25@yahoo.fr
Il est toutefois triste de constater qu’après cinquante ans d’indépendance, nous en sommes à la mise sur pied d’une Compagnie aérienne et à solliciter, pour cela, l’appui de l’extérieur.
Nous sommes d’autant plus triste que les échos qui nous parviennent, notamment en ce qui concerne la ventilation du capital, nous amènent à nous interroger si d’ici une dizaine d’années, nous n’en serions pas à tirer encore les conséquences de la liquidation de notre ……. future Compagnie nationale.
En effet, il semble qu’on en est au choix des futurs actionnaires sans qu’un audit en profondeur n’ait été commandité pour permettre à chacun de comprendre les vrais raisons de cet ″ atterrissage forcé″.
On a cette impression fort gênante que cette fois-ci aussi, on va prendre les mêmes et recommencer.
Sinon comment comprendre qu’au moment où nos aérodromes secondaires, très fonctionnels et parfaitement équipés, n’accueillent presque pas de trafic, on puisse parler de futurs actionnaires sans examiner la situation au niveau régional.
C’est pourquoi je pense que la création d’une Compagnie nationale passe par la mise en place tout d’abord de compagnies aériennes régionales modernes.
• Des Compagnies Régionales
Ces compagnies, au nombre de trois (3) au minimum, devraient suivre les contours économiques de notre pays.
A titre d’exemple, , une compagnie aérienne pourrait être créée au niveau de la région naturelle de Casamance grâce au concours de l’Etat et la participation des Conseils régionaux de Ziguinchor, de Kolda et de Sédhiou, des Chambres de Commerce et du secteur privé – industriels locaux, opérateurs économiques, hôteliers, … - comme cela se fait dans de nombreux pays.
Cette Compagnie que nous pourrions appeler « AIR CASAMANCE » serait chargée de participer au désenclavement de notre Région Sud, de favoriser l’activité touristique et surtout de développer le fret aérien pour tous les produits de la Casamance.
C’est donc tout naturellement qu’elle pourra affréter des avions-cargo, chaque fois que nécessaire pour transporter les produits halieutiques et autres fruits et légumes de contre-saison vers l’extérieur.
De même et grâce au soutien là aussi des Conseils régionaux de Tambacounda, de Kédougou et demain de Bakel, une compagnie « AIR SENEGAL ORIENTAL » pourrait voir le jour, permettant le désenclavement de notre région orientale et la redynamisation de son immense potentiel économique et touristique.
Grâce à cette nouvelle dynamique, les touristes séjournant au Cap Skirring pourront parfaitement admirer les Chutes de Dindifelo, visiter la Réserve de Niokolo-Koba et découvrir le magnifique Parc des oiseaux de Djoudj.
De même, les pèlerins devant se rendre à la Mecque pourront, grâce à ces compagnies, effectuer toutes leurs formalités de départ et d’arrivée à l’aérodrome de leur localité, et ne feront que transiter à Dakar sur le chemin de la Mecque. Du reste, même les formalités de dédouanement de leurs bagages pourront s’y faire au retour.
On devine aisément la formidable impulsion économique que ces choix pourront entrainer au niveau local.
Et pour leur permettre de prendre leur plein envol, ces compagnies régionales devront bénéficier d’une exonération totale pendant au moins cinq (5) ans, des redevances aéronautiques, des taxes aéroportuaires et autres et pourront même bénéficier d’une ristourne sur la Redevance pour le Développement des Infrastructures Aéroportuaires –RDIA – perçue au niveau régional pour leur permettre de faire face aux dépenses urgentes d’installation.
Ce sont ces compagnies régionales qui devront constituer l’ossature de notre future Compagnie Aérienne nationale, avec au moins le tiers des actions.
De même, s’il parait légitime que les travailleurs de ASI réclament un certain nombre d’actions dans la future Compagnie, il est également souhaitable que la créance de l’Agence des Aéroports du Sénégal – ADS – sur Air Sénégal International (plusieurs milliards) , soit transformée en actions au bénéfice de cette agence et de ses travailleurs.
Il faut noter que ce sont des dizaines et des dizaines de milliards que l’Administration des Activités Aéronautiques Nationales – devenue ADS- et ASECNA-Sénégal ont perdu avec les liquidations d’Air Sénégal, d’Air Afrique et maintenant d’Air Sénégal International.
Avec la participation annoncée du secteur privé structuré – CNP, CNES – et des représentants du secteur touristique, la nouvelle Compagnie comprendrait des actionnaires diversifiés et expérimentés, des actionnaires soucieux de la réussite de la Compagnie et décidés à la soutenir et à l’accompagner.
En effet, la réussite future de la Compagnie dépend, dans une large mesure de la qualité des actionnaires, du choix des dirigeants et du montage financier.
La règle, invariable, doit être l’information la plus large, l’implication de tous les secteurs intéressés et l’ouverture du capital à tous nos compatriotes – émigrés compris - grâce à une offre publique de vente d’actions.
C’est une rupture nécessaire par rapport à ce qui se faisait jusqu’à présent.
• Les Objectifs de la Nouvelle Compagnie
Il peut paraître surprenant de devoir fixer des objectifs à un transporteur dont la mission consiste logiquement à transporter des passagers, du courrier et du fret.
C’est que la mission d’une Compagnie moderne consiste plutôt à offrir des services, de chercher à happer une clientèle de plus en plus exigeante et dans le cas de notre compagnie, de participer au développement et au rayonnement de notre pays.
Et ce ne sont pas que des mots.
A cet égard, la Compagnie devrait rapidement s’intéresser à l’Assistance au sol, au Catering et à la Maintenance, grâce à des filiales créées à cet effet.
S’agissant de l’assistance au sol, l’objectif premier devrait être de mettre un terme au spectacle de ces valises déchirées ou endommagées, de ces bagages perdus, des passagers totalement découragés et fatigués, des réservations non respectées, etc. ……
C’est pourquoi la Compagnie sera sans doute amenée à s’occuper directement de ses propres passagers aussi bien en matière d’accueil, d’information, et en un mot de faire en sorte que les Sénégalais soient fiers de leur Compagnie nationale.
En ce qui concerne le Catering ( préparation des repas pour les avions) , la Compagnie devrait en partenariat avec les sociétés exerçant à Yoff ou à l’étranger, et en collaboration avec l’Ecole nationale Hôtelière, recruter des jeunes sénégalais et asseoir un vrai label de qualité.
Et ainsi, progressivement, la Compagnie cherchera à fidéliser sa clientèle et à apparaître comme un concurrent sérieux de toutes les Compagnies opérant actuellement à Dakar.
C’est ainsi que nous jetterons les bases, à la fois saines et solides, d’une véritable Compagnie nationale. La règle est toujours la même :
Ne pas prendre les mêmes et recommencer.
Djibril B. BA
Mail: dbba25@yahoo.fr