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Ndèye Fatou Thiaw, insuffisante rénale: « Personne ne peut supporter le coût et même, avec le soutien des familles »

Rédigé par leral.net le Dimanche 23 Juin 2024 à 18:25 | | 0 commentaire(s)|

Ndèye Fatou Thiaw, insuffisante rénale, âgée de 30 ans connaît bien sa maladie. Très taquine avec une approche joviale, elle estime que la maladie est lourde en termes de frais. Malade depuis 2010, elle mentionne l’importance du soutien de la famille au chevet des malades. Personne, précise-t-elle, ne peut supporter le coût, même avec le soutien des familles. La maladie exige une hygiène exceptionnelle. Avec des ordonnances infinies, les malades ont besoin d’être accompagnés dans la prise en charge des médicaments, des frais d’analyses et du transport.


Ndèye Fatou Thiaw, insuffisante rénale vit avec sérénité sa maladie. Malgré son jeune âge, elle semble accepter son destin. Elle refuse dans son combat au quotidien le défaitisme. Elle se bat comme une diablesse pour résister. Ndèye Fatou Thiaw revient au début de sa maladie, confondue au paludisme. Son Oustaz d’autrefois, à l’Institut Al Azar avait trouvé anormal l’enflement de ses pieds et l’a instruit d’aller se faire consulter à l’hôpital. C’est ainsi, le début de son calvaire.

Depuis lors, Ndèye Fatou a fait le tour de plusieurs hôpitaux du pays. Après l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaouane, Ndiaganiao et, autres hôpitaux de Dakar, elle s’est rendu compte qu’elle doit vivre pour le restant de ses jours avec la maladie. « C’est d’ailleurs, un médecin de l’hôpital de Pire qui m’a demandé à faire des analyses, suite un diagnostic de tension, élevé à 18. Après l’annonce de la maladie, le médecin m’a instruit d’aller à Le Dantec. Ensuite, j’ai été transféré à Cto », se rappelle-t-elle.

D’après Ndèye Fatou Thiaw, la maladie est très chère. Personne ne peut supporter le coût même avec le soutien des familles. C’est des ordonnances infinies. Et, elle exige une hygiène exceptionnelle. « Mon père a tout vendu. Il a arrêté la construction de ses appartements. Ma mère aussi, a vendu sa maison et son or. Il fut à un moment, je ne pouvais plus faire les séances. Et, j’optais pour des séances à domicile, nécessitant un isolement dans chambre exclusive au patient. Un malade doit être stoique et trop serein. Quand j’entend quelqu’un incriminé un infirmier, ca m’étonne. Je n’ai jamais connu ca », narre-t-elle.

Ndèye Fatou Thiaw indique que la gratuité des soins, c’est les 4 heures sur le lit du centre pour la séance de dialyse. Même le drap utilisé sur le lit, c’est le malade qui l’amène. Les machines, insiste-t-elle, ne peuvent pas prendre en charge l’ensemble des malades. « Il faut que qu’un patient pris en charge meurt pour qu’un autre de la liste d’attente puisse avoir de la place. Les centres prennent quelques patients. J’ai souffert avant d’avoir de la place. Nous acceptons la volonté divine.

Le malade et sa famille prient pour avoir de la place. Nous demandons à l’aide des autorités. Les malades souffrent péniblement et, ils ont besoin d’être accompagnés dans la prise en charge des médicaments et du transport. Certains malades peinent à supporter le transport. Il arrive qu’un malade se présente à l’hôpital sans pour autant avoir de quoi mettre sous la dent. Je connais un malade qui marchait de Cto à Pikine. Finalement, il a eu une place plus proche de son lieu de provenance », relève-t-elle.

Plusieurs malades ont besoin d’une transplantation rénale, exigeant des efforts de l’Etat pour une meilleure prise. Parfois, les familles sont appelés pour donner de leur sang. Parce que régulièrement, il y a manque de poches de sang. Les médecins font souvent des efforts pour en trouver à peine. Même, ceux qui ne sont pas du même groupe sanguin sont pris et les médecins s’organisent pour rendre possible le traitement.

Après un an de dialyse à Thiès: Seynabou Diouf, Patiente croît toujours à sa guérison

Seynabou Diouf, insuffisante rénale, rencontrée à Thiès, paraît si jeune. Elle est déjà mère de 6 enfants. Elle se souvient d’avoir découvert la maladie après un accouchement. Les médecins lui faisait des perfusions intensément. Mais, son corps s’enfle davantage. Refusant de l’informer de la nature de sa maladie, elle entend, via les fenêtres de sa salle d’hospitalisation, les médecins parler de dialyse. Et suite, à des menaces de les dénoncer dans les médias que l’annonce lui a été faite. Elle a été par la suite transportée à Thiès.

Après avoir fait plus d’un an de dialyse à Thiès, elle croît toujours à sa guérison. Mais, elle se demande c’est quel genre de maladie. Cette mère de 6 enfants qui ne dort presque pas la nuit pense toujours à ses enfants. Et, elle remercie sa grande soeur et son mari, dont elle hésite à les remettre ses ordonnances.

Souvent, elle n’a pas de quoi faire le transport, estimé à 8000 FCfa aller-retour Nguékhokh-Thiès. N’empêche, elle témoigne que ce personnel de Thiès, très professionnel sait bien soulager les malades. Même arrivée avec du stress, il réussit à extraire le malade de sa situation trouble.

Soukèye Sarr, mère de malade d’insuffisance rénale: « La maladie est très atroce »

Soukèye Sarr, mère de la malade d’insuffisance rénale, Ndèye Fatou Thiaw est une maman très dévouée. Elle s’est sacrifiée pour accompagner sa fille malade. Depuis plusieurs années, elle a délaissé ses autres enfants, son commerce et autres activités ludiques pour se consacrer à la vie de sa fille chérie. Très mesurée, Soukèye Sarr souligne que la maladie est très atroce. Elle rappelle que certains ont des parents qui les comprennent et les soutiennent. Mais, d’autres sont expulsés.

Soukèye Sarr n’est pas une maman prête à abandonner sa fille malade d’une insuffisance rénale. Elle estime que malgré la maladie, sa fille reste un trésor pour elle. Rien au monde ne l’empêchera de l’accompagner dans ses épreuves pénibles. Tant qu’elle vit, elle se donnera les moyens de redonner le sourire à sa fille. Leral.net a même, constaté la complicité entre cette fille malade et sa maman. Une belle complicité qui donne des larmes aux esprits fragiles. Entre taquineries et anecdotes, maman et sa fille se font une passe d’arme. C’est ainsi que Soukeye Sarr, narre l’enfer d’un patient rejeté, ayant vécu cet enfer d’une incompréhension familiale.

Le concerné a été expulsé de la maison familiale par une de ses tantes, informée de sa maladie. Souvent avec les vomissements, les familles sans foi, dit-elle, risquent de te tourner le dos à des malades. Un acte qu’elle déteste. « Nous avons eu la chance de rencontrer des malades. C’est difficile d’avoir des enfants malades. J’ai tourné le dos à mes autres fils pour me consacrer à ma fille. C’est difficile, mais, c’est un choix pour lui témoigner mon amour et mon affection. Je dis à ma fille de renforcer sa foi. Puisque, c’est Dieu qui donne et qui reprend la vie. Même le médecin qui soigne ne sait pas quand il moura. Quand je vois quelqu’un qui vient d’être diagnostiqué pour cette maladie, je me réserve de lui parler des conséquences et des difficultés », a-t-elle témoigné.

D’après elle, beaucoup de personnes ne savent qu’ils ont la maladie. Mais, il faut juste voir ce qu’on mange. Elle était commercante et sa fille l’accompagnait dans mon commerce. Aujourd’hui, elle garde espoir l’étape de la transplantation rénale qui semble être l’unique recours pour se sauver. Sans cette transplantation rénale, beaucoup de personnes vont encore mourir de cette maladie des reins. Les médicaments coûtent chers. « Il y a des médicaments qui coûtent 20 000 FCfa, utilisables qu’une seule semaine. Donc, c’est seule la transplantation, nécessitant des moyens financiers, estimés à plus de 15 millions de FCfa qui peut sauver. Ce montant avancé n’est pas à la portée de tout le monde. Souvent, en regardant une personne, on peut savoir qu’il a contracté la maladie. Alors qu’on n’est pas médecin.