Jérusalem
Républicain de cœur, Benyamin Nétanyahou a bien du mal à cacher ses préférences pour la présidentielle américaine, et ce d'autant plus que ses relations avec Barack Obama virent à l'aigre sur le dossier iranien. Signe des temps: il a accordé un traitement quasi présidentiel à Mitt Romney lors de la visite du candidat républicain à Jérusalem à la fin juillet. Une caricature parue hier dans Yédiot Aharonot, le quotidien le plus vendu, illustre cette préférence. On y voit Nétanyahou assis dans un fauteuil devant un poste de télévision qui retransmet des images de la convention républicaine. Il agite une pancarte sur laquelle est écrit «Romney2012», tout en proclamant: «Yes, we can (oui, nous le pouvons)» le slogan d'Obama utilisé cette fois-ci pour souhaiter son éviction de la Maison-Blanche.
Officiellement, bien sûr, le premier ministre israélien assure qu'il n'a aucune intention de s'immiscer dans les affaires intérieures américaines. Tous ses proches ont proclamé hier qu'il n'y avait aucune crise avec l'Administration démocrate américaine. Mais ces assurances ne convainquent qu'à moitié. Les motifs de rancœur envers Obama ont tendance à se multiplier. Durant le week-end, les États-Unis ont annoncé une réduction de leur participation à un très important exercice militaire à la mi-octobre en Israël, censé permettre de coordonner les différents systèmes d'intervention de missiles en cas de guerre avec l'Iran. Certains commentateurs jugent qu'Obama commence à «faire payer le prix» à Nétanyahou d'un soutien trop affiché à Romney.
Entretien «orageux» avec l'ambassadeur des États-Unis
Autre motif de friction: le général Martin Dempsey, le chef d'état-major américain, vient d'affirmer de façon quelque peu abrupte: «Je ne veux pas être complice s'ils (les Israéliens) choisissent d'attaquer les installations nucléaires iraniennes». «Les propos du général Dempsey sont un peu étranges», a réagi aussitôt le bureau du premier ministre.
Nétanyahou aurait aussi eu récemment un entretien particulièrement «orageux» avec Dan Shapiro, l'ambassadeur des États-Unis en Israël. Le premier ministre lui aurait exprimé son amertume envers une Administration qui ne parvient pas à imposer des sanctions efficaces contre Téhéran, mais exerce de constantes pressions sur Israël pour éviter une offensive anti-iranienne avant la présidentielle américaine. Enfin, dimanche, Nétanyahou a reproché publiquement l'absence de «ligne rouge claire» et de «détermination» de la communauté internationale face à l'Iran. Cette critique n'épargne pas Obama, qui souhaite donner une chance aux sanctions internationales, alors que Nétanyahou estime que «le temps presse».
Cette «campagne» du premier ministre commence toutefois à inquiéter. Shaul Mofaz, le chef de l'opposition centriste, a mis en garde Nétanyahou: «Vous tentez d'interférer de façon grossière, dangereuse et sans précédent dans les élections américaines», a-t-il lancé, en dénonçant ce «jeu dangereux qui met en péril l'avenir de nos enfants».
Par Marc Henry
Républicain de cœur, Benyamin Nétanyahou a bien du mal à cacher ses préférences pour la présidentielle américaine, et ce d'autant plus que ses relations avec Barack Obama virent à l'aigre sur le dossier iranien. Signe des temps: il a accordé un traitement quasi présidentiel à Mitt Romney lors de la visite du candidat républicain à Jérusalem à la fin juillet. Une caricature parue hier dans Yédiot Aharonot, le quotidien le plus vendu, illustre cette préférence. On y voit Nétanyahou assis dans un fauteuil devant un poste de télévision qui retransmet des images de la convention républicaine. Il agite une pancarte sur laquelle est écrit «Romney2012», tout en proclamant: «Yes, we can (oui, nous le pouvons)» le slogan d'Obama utilisé cette fois-ci pour souhaiter son éviction de la Maison-Blanche.
Officiellement, bien sûr, le premier ministre israélien assure qu'il n'a aucune intention de s'immiscer dans les affaires intérieures américaines. Tous ses proches ont proclamé hier qu'il n'y avait aucune crise avec l'Administration démocrate américaine. Mais ces assurances ne convainquent qu'à moitié. Les motifs de rancœur envers Obama ont tendance à se multiplier. Durant le week-end, les États-Unis ont annoncé une réduction de leur participation à un très important exercice militaire à la mi-octobre en Israël, censé permettre de coordonner les différents systèmes d'intervention de missiles en cas de guerre avec l'Iran. Certains commentateurs jugent qu'Obama commence à «faire payer le prix» à Nétanyahou d'un soutien trop affiché à Romney.
Entretien «orageux» avec l'ambassadeur des États-Unis
Autre motif de friction: le général Martin Dempsey, le chef d'état-major américain, vient d'affirmer de façon quelque peu abrupte: «Je ne veux pas être complice s'ils (les Israéliens) choisissent d'attaquer les installations nucléaires iraniennes». «Les propos du général Dempsey sont un peu étranges», a réagi aussitôt le bureau du premier ministre.
Nétanyahou aurait aussi eu récemment un entretien particulièrement «orageux» avec Dan Shapiro, l'ambassadeur des États-Unis en Israël. Le premier ministre lui aurait exprimé son amertume envers une Administration qui ne parvient pas à imposer des sanctions efficaces contre Téhéran, mais exerce de constantes pressions sur Israël pour éviter une offensive anti-iranienne avant la présidentielle américaine. Enfin, dimanche, Nétanyahou a reproché publiquement l'absence de «ligne rouge claire» et de «détermination» de la communauté internationale face à l'Iran. Cette critique n'épargne pas Obama, qui souhaite donner une chance aux sanctions internationales, alors que Nétanyahou estime que «le temps presse».
Cette «campagne» du premier ministre commence toutefois à inquiéter. Shaul Mofaz, le chef de l'opposition centriste, a mis en garde Nétanyahou: «Vous tentez d'interférer de façon grossière, dangereuse et sans précédent dans les élections américaines», a-t-il lancé, en dénonçant ce «jeu dangereux qui met en péril l'avenir de nos enfants».
Par Marc Henry