De notre correspondant à Jérusalem.
Nétanyahou n'a surpris personne en annonçant mardi soir des élections anticipées, qui pourraient avoir lieu en janvier 2013. D'abord parce que la pratique est devenue habituelle en Israël, où depuis les années 1980 aucune Knesset n'est allée au bout de sa législature. Mais aussi parce que le premier ministre, au pouvoir depuis 2009, avait tout intérêt à avancer le calendrier électoral de quelques mois.
Sur le plan intérieur, sa coalition a commencé à se fissurer autour de l'adoption du budget. Certains de ses partenaires ont refusé de voter des mesures d'austérité, notamment les orthodoxes du Shas. Nétanyahou préfère anticiper une crise que de la laisser se développer, et se présenter devant les électeurs avant de réduire les budgets sociaux.
Le favori des sondages
Sur le plan extérieur, le premier ministre israélien a aussi intérêt à accélérer. Nétanyahou a repoussé à l'été prochain la possibilité d'une attaque préventive contre les installations nucléaires iraniennes. Mais il doit avoir une majorité renouvelée avant d'éventuellement recourir à l'option militaire. La possible réélection d'Obama peut aussi l'inciter à rechercher une nouvelle légitimité dans les urnes, avant l'éventuel second mandat d'un président américain avec lequel il ne s'entend guère.
Mais surtout, Benyamin Nétanyahou ne prend pas de grands risques à dissoudre la Knesset. Après plus de trois ans au pouvoir, il reste le favori des sondages, quasi sûr de retrouver son poste de chef du gouvernement. L'opposition est désorganisée et morcelée. L'ancien journaliste Shelly Yachimovich, qui a entrepris de reconstruire le Parti travailliste, et la star de la télévision Yair Lapid, qui a fondé son nouveau parti, Yesh Yatid («Il y a un futur»), n'ont ni participé à un gouvernement ni fait carrière dans l'armée.
Les personnalités expérimentées, susceptibles de se mesurer avec Nétanyahou, traversent, quant à elles, des périodes difficiles. Ehoud Barak, actuel ministre de la Défense et ancien premier ministre, est un homme seul. Sa scission d'avec le Parti travailliste l'a placé à la tête d'une formation de trois personnes, qui n'est même pas assurée de retrouver tous ses sièges dans la prochaine Knesset.
Seul adversaire: Ehoud Olmert
Tzipi Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères, qui avait battu d'un siège Nétanyahou aux précédentes élections en 2009, a été évincée au printemps dernier de la direction de son parti, Kadima, et se retrouve, elle aussi, isolée, momentanément retirée de la politique.
Le seul adversaire qui pourrait menacer Nétanyahou est Ehoud Olmert. L'ancien premier ministre avait été contraint de démissionner en 2008 pour faire face à des accusations de corruption, permettant le retour aux affaires de Nétanyahou. Olmert a été acquitté de la plupart de ces charges. Condamné à une peine de prison avec sursis, rien ne s'oppose légalement à son retour sur la scène politique. Il ne s'est pas encore décidé à annoncer son retour, susceptible de menacer la domination du Likoud. Mais, dans ce cas aussi, Nétanyahou a intérêt à mener une campagne rapide avant que ses adversaires ne s'organisent.
Par Adrien Jaulmes
Nétanyahou n'a surpris personne en annonçant mardi soir des élections anticipées, qui pourraient avoir lieu en janvier 2013. D'abord parce que la pratique est devenue habituelle en Israël, où depuis les années 1980 aucune Knesset n'est allée au bout de sa législature. Mais aussi parce que le premier ministre, au pouvoir depuis 2009, avait tout intérêt à avancer le calendrier électoral de quelques mois.
Sur le plan intérieur, sa coalition a commencé à se fissurer autour de l'adoption du budget. Certains de ses partenaires ont refusé de voter des mesures d'austérité, notamment les orthodoxes du Shas. Nétanyahou préfère anticiper une crise que de la laisser se développer, et se présenter devant les électeurs avant de réduire les budgets sociaux.
Le favori des sondages
Sur le plan extérieur, le premier ministre israélien a aussi intérêt à accélérer. Nétanyahou a repoussé à l'été prochain la possibilité d'une attaque préventive contre les installations nucléaires iraniennes. Mais il doit avoir une majorité renouvelée avant d'éventuellement recourir à l'option militaire. La possible réélection d'Obama peut aussi l'inciter à rechercher une nouvelle légitimité dans les urnes, avant l'éventuel second mandat d'un président américain avec lequel il ne s'entend guère.
Mais surtout, Benyamin Nétanyahou ne prend pas de grands risques à dissoudre la Knesset. Après plus de trois ans au pouvoir, il reste le favori des sondages, quasi sûr de retrouver son poste de chef du gouvernement. L'opposition est désorganisée et morcelée. L'ancien journaliste Shelly Yachimovich, qui a entrepris de reconstruire le Parti travailliste, et la star de la télévision Yair Lapid, qui a fondé son nouveau parti, Yesh Yatid («Il y a un futur»), n'ont ni participé à un gouvernement ni fait carrière dans l'armée.
Les personnalités expérimentées, susceptibles de se mesurer avec Nétanyahou, traversent, quant à elles, des périodes difficiles. Ehoud Barak, actuel ministre de la Défense et ancien premier ministre, est un homme seul. Sa scission d'avec le Parti travailliste l'a placé à la tête d'une formation de trois personnes, qui n'est même pas assurée de retrouver tous ses sièges dans la prochaine Knesset.
Seul adversaire: Ehoud Olmert
Tzipi Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères, qui avait battu d'un siège Nétanyahou aux précédentes élections en 2009, a été évincée au printemps dernier de la direction de son parti, Kadima, et se retrouve, elle aussi, isolée, momentanément retirée de la politique.
Le seul adversaire qui pourrait menacer Nétanyahou est Ehoud Olmert. L'ancien premier ministre avait été contraint de démissionner en 2008 pour faire face à des accusations de corruption, permettant le retour aux affaires de Nétanyahou. Olmert a été acquitté de la plupart de ces charges. Condamné à une peine de prison avec sursis, rien ne s'oppose légalement à son retour sur la scène politique. Il ne s'est pas encore décidé à annoncer son retour, susceptible de menacer la domination du Likoud. Mais, dans ce cas aussi, Nétanyahou a intérêt à mener une campagne rapide avant que ses adversaires ne s'organisent.
Par Adrien Jaulmes