Dakarmusique.com : pouvez-vous nous éclairer sur les origines du nom de Prince Arts ? Car d’après nos sources, ce serait une déclinaison de la famille Ndour : Youssou Ndour étant le roi du Mbalax et les frères et sœurs des princes et des princesses dans leur domaine.
Prince Arts vient du nom de mes deux frères Ibou et Ndiaga. Le vrai nom de Ndiaga c’est Prince Matar Ndour et celui d’Ibou est Prince Ibrahima Ndour. Nous avons pris le nom de Prince et on y a ajouté arts mais cela n’a rien à voir avec l’appellation du nom de Youssou Ndour comme roi du mbalax. Franchement cela n’a rien à voir.
Dakarmusique.com : en 2008, vous aviez une structure événementielle du nom de Red Carpet, existe-t-elle toujours ou bien a-t-elle été fusionnée avec Prince Arts.
Au début de la création de prince arts, nous avions pensé créer une structure appelée Red Carpet pour tout ce qui est événementiel. Finalement, vu la situation économique de la musique, nous nous sommes dit qu’on va essayer d’intégrer carrément l’organisation de spectacles dans Prince Arts. C’est ce qui explique la fusion de Red Carpet avec Prince Arts.
Dakarmusique.com : actuellement quel est le catalogue de prince arts ?
Prince Arts a des artistes que nous connaissons tous tels Pape Diouf, Titi, Aida Samb, Pape Thiopet, Pape Birahim, Yacine qui n’est pas encore sortie. Il y a d’autres artistes avec lesquels nous allons aussi signer ; par exemple on est en pourparlers avec Salam Diallo, Alioune Mbaye Nder et d’autres artistes. Il ne faudrait pas oublier que le rôle principale de Prince Arts est de dénicher des artistes qui ne sont pas encore connus, de travailler avec eux pour les mettre au devant de la scène.
Dakarmusique.com : peut-on savoir où sont passés les Abou Thioubalo, Assane Gaye et autres ?
On n’a jamais produit Assane Gaye ! On avait produit Abou Thioubalo, il a quitté le label et on lui souhaite bon vent.
Dakarmusique.com : quel genre de musique produisez-vous ?
Nous produisons toutes les sortes de musique. C’est vrai que nous avons mis beaucoup plus d’accent sur le mbalax qui est notre musique nationale et que les gens apprécient beaucoup. Mais on a eu à produire beaucoup d’artistes acoustiques, on a eu à produire Oriazul qui fait de la musique du Cap-Vert il y a longtemps, etc. Ce qui vous intéresse nous intéresse et on le fait.
Dakarmusique.com : quelle est la place du hip hop dans le label ?
On a produit beaucoup d’artiste hip hop hein ! Tous les albums de Pacotille c’est nous et il fait toujours partie du label. On a eu à produire Keyti et nous avons deux autres artistes aussi à savoir Emma et N-Jah. Nous sommes très très ouverts au hip hop.
Dakarmusique.com : quels sont les critères de sélection des artistes qui intègrent le label ?
Ça dépend parce que tous les artistes qui ont eu à travailler avec le label Prince Arts sont venus ici, ou bien ils ont été présentés par quelqu’un, ou bien encore c’est nous qui avons entendu leur voix. Voila, ça dépend de ce que nous recherchons, nous ne produisons pas tout le monde, nous faisons une bonne sélection. La musique ce n’est pas juste savoir ouvrir la bouche et sortir un bon son. Il y a d’autres choses qui font un bon artiste. Au Sénégal, il y a beaucoup plus de chanteurs que d’artistes; un artiste est un tout englobant création artistique, belle voix, rigueur dans le travail et beaucoup d'autres choses encore. Nous on dirige les artistes, on essaie de voir si on peut prendre un jeune talent, le forger et faire de lui un artiste.
Dakarmusique.com : depuis la création de Prince Arts, quel artiste a réalisé les meilleurs ventes ? Autrement dit, qui fait la fierté de Prince Arts ?
Heureusement pour nous, tous les artistes qu’on a eu à produire ont fait tabac. En partant de Pape Diouf en passant par Aïda Samb, Titi, etc., ils sont très bien placés sur la liste des artistes qui ont le plus vendu au Sénégal. Maintenant quand on parle de vente de cd, ça n’existe plus, c’est obsolète et c’est rare de voir quelqu’un écouter de la musique avec un lecteur cd. La musique c’est les nouvelles technologies et les mp3. On est en 2013 et on a dépassé l’époque de la vente de cd parce que ça ne rapporte absolument rien. On est plus sur l’internet et les outils modernes.
Dakarmusique.com : est-ce que les artistes sont préparés pour faire cette transition ?
C’est cela notre rôle qui consiste à les informer, leur faire comprendre que le monde a changé. Nous sommes très présents sur les réseaux sociaux notamment avec notre chaîne Prince Arts sur Youtube qui marche extrêmement bien avec plus de 30 millions de vues, ce qui est énorme et 32.000 abonnés. On a signé un contrat avec google il y a un an ce qui fait que nous faisons un travail colossal là-dessus. Ça ne se passe nulle part que dans internet.
Dakarmusique.com : sur votre compte twitter, en plus d’être la directrice de Prince Arts, vous vous présentez aussi comme productrice de musique, de téléfilms, de spectacles et d’émissions télé. Peut-on en déduire que vous êtes la productrice de Sen P’tit Gallé ?
Bien sur ! Je suis la productrice de Sen P’tit Gallé et de Sen P’tit Génie également.
Dakarmusique.com : quelle est la finalité de cette émission ?
Sen P’tit Gallé est une émission de vacance dédiée aux enfants et qui leurs donnent la possibilité de chanter, de compétir et de gagner dans le fun. La population a l’occasion de découvrir des enfants de 8 à 13 ans chanter comme de grandes personnes.
Dakarmusique.com : Est-ce une pépinière de chanteur pour Prince Arts ?
Ah oui c’est clair ! C’est là où ça se passe parce que, ce qui a fait le succès de Youssou Ndour, Thione Seck et Baba Maal par exemple, c’est qu’ils ont commencé tôt, ils ont été repérés dès le bas âge. L’avantage de ces jeunes c’est qu’ils vont à l’école et d’habitude ils sont bien dans les études. Les enfants qui ont eu à participer dans l’émission Sen P’tit Gallé vont devenir médecins, avocats et peuvent devenir aussi chanteurs, artistes avec des bagages intellectuels que leurs aînés n’ont pas eu.
Dakarmusique.com : comment se porte la musique sénégalaise?
Mal, très mal même ! Les artistes ne vivent pas de leur métier et il y a énormément de problèmes. Aujourd’hui, je ne suis pas de ceux qui parlent des problèmes de la musique en soulignant la piraterie. Il faut que les gens arrêtent parce que la vente de cd n’existe plus. A l’étranger, tous les magasins de disque sont en train de fermer. La mode, c’est les téléphones, les mp3, l’internet. Il faut que les artistes et les acteurs de la musique puissent se renseigner, s’imprégner parce que c’est ça l’avenir. En tous cas, nous, au niveau de Prince Arts, nous avons mis une croix sur la vente de cd. Ce n’est pas important, la chose importante est l’installation de la nouvelle société de gestion collective qui va regrouper les auteurs, les artistes interprètes et les producteurs. Il faut que cette société puisse se moderniser afin de gérer tout ce qui est nouveauté dans le monde la musique.
Dakarmusique.com : qu’attendez-vous des autorités étatiques ?
Ce que nous attendons d’eux, c’est ce que nous attendons depuis dix ans à savoir l’installation de la nouvelle société de gestion collective et on y croit. Je fais partie du comité de pilotage pour l’installation de cette nouvelle société. Il faut juste que les choses se fassent vite parce que le monde va à la vitesse de l’éclair et cela fait longtemps que ça traîne.
Dakarmusique.com : quelle est la part de responsabilité des acteurs culturels vu que les polémiques autours de cette nouvelle société de gestion collective commencent déjà ?
Je me dis que c’est le plus grand problème de ce secteur c'est-à-dire que « sou fouki nitt di gass, fouki nitt di soul, dou demm » (si les uns tirent à hue et les autres à dia ça ne marchera pas) on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Cette nouvelle société de gestion collective est bien pour tout le monde. Il faut savoir que le BSDA ne gère que les droits d’auteurs alors que la nouvelle société va gérer également les droits voisins. Cette polémique n’a pas lieu d’être parce que ce qui est important c’est de se donner la main et se battre pour que les choses changent. Demain cette nouvelle société de gestion collective appartiendra aux artistes et il faut se battre pour cela.
Dakarmusique.com : Abdou Guité Seck disait hier que le mbalax se porte très bien au Sénégal et très mal à l’extérieur. Qu’est ce qui peut l’expliquer ?
A mon avis, on ne peut pas combattre le mbalax parce que c’est notre musique nationale, ça coule dans nos veines et c’est plus fort que nous. Il y a eu beaucoup d’artistes qui ont eu à proposer d’autres choses y compris Youssou Ndour avec d’autres rythmes et d’autres sonorités. Mais ces albums n’ont pas plus cartonnés au Sénégal que le mbalax. Tout le monde en est conscient. Maintenant quand on exporte quelque chose pour le présenter à l’étranger, il faut peut être amener une autre dose, changer un peu. J’ai assisté à beaucoup de concerts d’artistes venant du Sénégal, j’ai assisté à des concerts de Youssou Ndour et je sais que quand il est devant un public « toubab » il ne va pas jouer par exemple « Ndakarou » avec beaucoup de « sabaar » mais avec une musique beaucoup plus légère.
Ce qu’il faudrait dire c’est que les artistes ne travaillent pas. Faire de la musique ne consiste pas à rester chez soi et à attendre qu’on te trouve un contrat pour aller chanter ou bien sortir un album et s’en arrêter là, faire deux à trois interviews et aller à la télé. La musique est un métier, il faut répéter tous les jours, se former et créer. Les titres de Youssou Ndour, de Baba Maal, de Thione Seck, etc., resteront éternellement parce qu’ils ont compris que la musique est un métier. Ce n’est pas le fait de porter de beaux habits, de conduire une belle 4x4, d’avoir une belle femme mais elle se vit. Les artistes et les jeunes d’aujourd’hui ne s’enferment pas, ne travaillent pas et ne composent pas. La plupart des artistes, quand ils font un album, vont au studio sans une composition. Après, quand les gens se démerdent pour faire l’album, ils s’en glorifient. Il faut travailler pour récolter le fruit de son travail, c’est de la sorte que je vois les choses. C’est ce qui explique le fait qu’un artiste soit au top pour six mois, ensuite vient un autre artiste et ainsi de suite.
Dakarmusique.com : un message à l’endroit des artistes ?
De plus travailler comme le disait Mr Abdoulaye Wade, de beaucoup travailler et toujours travailler. Il faut s’enfermer, arrêter de faire le show, de vouloir plus le paraître que l’aspect artistique.
Dakarmusique.com : mot de la fin !
Félicitation à Dakar Musique ! Déjà j’aime beaucoup le nom, c’est bien et c’est nice. Je vous soutiens et vous encourage.
Par Abdoulaye Diaw, Dakar Musique
via vippeople.com
Prince Arts vient du nom de mes deux frères Ibou et Ndiaga. Le vrai nom de Ndiaga c’est Prince Matar Ndour et celui d’Ibou est Prince Ibrahima Ndour. Nous avons pris le nom de Prince et on y a ajouté arts mais cela n’a rien à voir avec l’appellation du nom de Youssou Ndour comme roi du mbalax. Franchement cela n’a rien à voir.
Dakarmusique.com : en 2008, vous aviez une structure événementielle du nom de Red Carpet, existe-t-elle toujours ou bien a-t-elle été fusionnée avec Prince Arts.
Au début de la création de prince arts, nous avions pensé créer une structure appelée Red Carpet pour tout ce qui est événementiel. Finalement, vu la situation économique de la musique, nous nous sommes dit qu’on va essayer d’intégrer carrément l’organisation de spectacles dans Prince Arts. C’est ce qui explique la fusion de Red Carpet avec Prince Arts.
Dakarmusique.com : actuellement quel est le catalogue de prince arts ?
Prince Arts a des artistes que nous connaissons tous tels Pape Diouf, Titi, Aida Samb, Pape Thiopet, Pape Birahim, Yacine qui n’est pas encore sortie. Il y a d’autres artistes avec lesquels nous allons aussi signer ; par exemple on est en pourparlers avec Salam Diallo, Alioune Mbaye Nder et d’autres artistes. Il ne faudrait pas oublier que le rôle principale de Prince Arts est de dénicher des artistes qui ne sont pas encore connus, de travailler avec eux pour les mettre au devant de la scène.
Dakarmusique.com : peut-on savoir où sont passés les Abou Thioubalo, Assane Gaye et autres ?
On n’a jamais produit Assane Gaye ! On avait produit Abou Thioubalo, il a quitté le label et on lui souhaite bon vent.
Dakarmusique.com : quel genre de musique produisez-vous ?
Nous produisons toutes les sortes de musique. C’est vrai que nous avons mis beaucoup plus d’accent sur le mbalax qui est notre musique nationale et que les gens apprécient beaucoup. Mais on a eu à produire beaucoup d’artistes acoustiques, on a eu à produire Oriazul qui fait de la musique du Cap-Vert il y a longtemps, etc. Ce qui vous intéresse nous intéresse et on le fait.
Dakarmusique.com : quelle est la place du hip hop dans le label ?
On a produit beaucoup d’artiste hip hop hein ! Tous les albums de Pacotille c’est nous et il fait toujours partie du label. On a eu à produire Keyti et nous avons deux autres artistes aussi à savoir Emma et N-Jah. Nous sommes très très ouverts au hip hop.
Dakarmusique.com : quels sont les critères de sélection des artistes qui intègrent le label ?
Ça dépend parce que tous les artistes qui ont eu à travailler avec le label Prince Arts sont venus ici, ou bien ils ont été présentés par quelqu’un, ou bien encore c’est nous qui avons entendu leur voix. Voila, ça dépend de ce que nous recherchons, nous ne produisons pas tout le monde, nous faisons une bonne sélection. La musique ce n’est pas juste savoir ouvrir la bouche et sortir un bon son. Il y a d’autres choses qui font un bon artiste. Au Sénégal, il y a beaucoup plus de chanteurs que d’artistes; un artiste est un tout englobant création artistique, belle voix, rigueur dans le travail et beaucoup d'autres choses encore. Nous on dirige les artistes, on essaie de voir si on peut prendre un jeune talent, le forger et faire de lui un artiste.
Dakarmusique.com : depuis la création de Prince Arts, quel artiste a réalisé les meilleurs ventes ? Autrement dit, qui fait la fierté de Prince Arts ?
Heureusement pour nous, tous les artistes qu’on a eu à produire ont fait tabac. En partant de Pape Diouf en passant par Aïda Samb, Titi, etc., ils sont très bien placés sur la liste des artistes qui ont le plus vendu au Sénégal. Maintenant quand on parle de vente de cd, ça n’existe plus, c’est obsolète et c’est rare de voir quelqu’un écouter de la musique avec un lecteur cd. La musique c’est les nouvelles technologies et les mp3. On est en 2013 et on a dépassé l’époque de la vente de cd parce que ça ne rapporte absolument rien. On est plus sur l’internet et les outils modernes.
Dakarmusique.com : est-ce que les artistes sont préparés pour faire cette transition ?
C’est cela notre rôle qui consiste à les informer, leur faire comprendre que le monde a changé. Nous sommes très présents sur les réseaux sociaux notamment avec notre chaîne Prince Arts sur Youtube qui marche extrêmement bien avec plus de 30 millions de vues, ce qui est énorme et 32.000 abonnés. On a signé un contrat avec google il y a un an ce qui fait que nous faisons un travail colossal là-dessus. Ça ne se passe nulle part que dans internet.
Dakarmusique.com : sur votre compte twitter, en plus d’être la directrice de Prince Arts, vous vous présentez aussi comme productrice de musique, de téléfilms, de spectacles et d’émissions télé. Peut-on en déduire que vous êtes la productrice de Sen P’tit Gallé ?
Bien sur ! Je suis la productrice de Sen P’tit Gallé et de Sen P’tit Génie également.
Dakarmusique.com : quelle est la finalité de cette émission ?
Sen P’tit Gallé est une émission de vacance dédiée aux enfants et qui leurs donnent la possibilité de chanter, de compétir et de gagner dans le fun. La population a l’occasion de découvrir des enfants de 8 à 13 ans chanter comme de grandes personnes.
Dakarmusique.com : Est-ce une pépinière de chanteur pour Prince Arts ?
Ah oui c’est clair ! C’est là où ça se passe parce que, ce qui a fait le succès de Youssou Ndour, Thione Seck et Baba Maal par exemple, c’est qu’ils ont commencé tôt, ils ont été repérés dès le bas âge. L’avantage de ces jeunes c’est qu’ils vont à l’école et d’habitude ils sont bien dans les études. Les enfants qui ont eu à participer dans l’émission Sen P’tit Gallé vont devenir médecins, avocats et peuvent devenir aussi chanteurs, artistes avec des bagages intellectuels que leurs aînés n’ont pas eu.
Dakarmusique.com : comment se porte la musique sénégalaise?
Mal, très mal même ! Les artistes ne vivent pas de leur métier et il y a énormément de problèmes. Aujourd’hui, je ne suis pas de ceux qui parlent des problèmes de la musique en soulignant la piraterie. Il faut que les gens arrêtent parce que la vente de cd n’existe plus. A l’étranger, tous les magasins de disque sont en train de fermer. La mode, c’est les téléphones, les mp3, l’internet. Il faut que les artistes et les acteurs de la musique puissent se renseigner, s’imprégner parce que c’est ça l’avenir. En tous cas, nous, au niveau de Prince Arts, nous avons mis une croix sur la vente de cd. Ce n’est pas important, la chose importante est l’installation de la nouvelle société de gestion collective qui va regrouper les auteurs, les artistes interprètes et les producteurs. Il faut que cette société puisse se moderniser afin de gérer tout ce qui est nouveauté dans le monde la musique.
Dakarmusique.com : qu’attendez-vous des autorités étatiques ?
Ce que nous attendons d’eux, c’est ce que nous attendons depuis dix ans à savoir l’installation de la nouvelle société de gestion collective et on y croit. Je fais partie du comité de pilotage pour l’installation de cette nouvelle société. Il faut juste que les choses se fassent vite parce que le monde va à la vitesse de l’éclair et cela fait longtemps que ça traîne.
Dakarmusique.com : quelle est la part de responsabilité des acteurs culturels vu que les polémiques autours de cette nouvelle société de gestion collective commencent déjà ?
Je me dis que c’est le plus grand problème de ce secteur c'est-à-dire que « sou fouki nitt di gass, fouki nitt di soul, dou demm » (si les uns tirent à hue et les autres à dia ça ne marchera pas) on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Cette nouvelle société de gestion collective est bien pour tout le monde. Il faut savoir que le BSDA ne gère que les droits d’auteurs alors que la nouvelle société va gérer également les droits voisins. Cette polémique n’a pas lieu d’être parce que ce qui est important c’est de se donner la main et se battre pour que les choses changent. Demain cette nouvelle société de gestion collective appartiendra aux artistes et il faut se battre pour cela.
Dakarmusique.com : Abdou Guité Seck disait hier que le mbalax se porte très bien au Sénégal et très mal à l’extérieur. Qu’est ce qui peut l’expliquer ?
A mon avis, on ne peut pas combattre le mbalax parce que c’est notre musique nationale, ça coule dans nos veines et c’est plus fort que nous. Il y a eu beaucoup d’artistes qui ont eu à proposer d’autres choses y compris Youssou Ndour avec d’autres rythmes et d’autres sonorités. Mais ces albums n’ont pas plus cartonnés au Sénégal que le mbalax. Tout le monde en est conscient. Maintenant quand on exporte quelque chose pour le présenter à l’étranger, il faut peut être amener une autre dose, changer un peu. J’ai assisté à beaucoup de concerts d’artistes venant du Sénégal, j’ai assisté à des concerts de Youssou Ndour et je sais que quand il est devant un public « toubab » il ne va pas jouer par exemple « Ndakarou » avec beaucoup de « sabaar » mais avec une musique beaucoup plus légère.
Ce qu’il faudrait dire c’est que les artistes ne travaillent pas. Faire de la musique ne consiste pas à rester chez soi et à attendre qu’on te trouve un contrat pour aller chanter ou bien sortir un album et s’en arrêter là, faire deux à trois interviews et aller à la télé. La musique est un métier, il faut répéter tous les jours, se former et créer. Les titres de Youssou Ndour, de Baba Maal, de Thione Seck, etc., resteront éternellement parce qu’ils ont compris que la musique est un métier. Ce n’est pas le fait de porter de beaux habits, de conduire une belle 4x4, d’avoir une belle femme mais elle se vit. Les artistes et les jeunes d’aujourd’hui ne s’enferment pas, ne travaillent pas et ne composent pas. La plupart des artistes, quand ils font un album, vont au studio sans une composition. Après, quand les gens se démerdent pour faire l’album, ils s’en glorifient. Il faut travailler pour récolter le fruit de son travail, c’est de la sorte que je vois les choses. C’est ce qui explique le fait qu’un artiste soit au top pour six mois, ensuite vient un autre artiste et ainsi de suite.
Dakarmusique.com : un message à l’endroit des artistes ?
De plus travailler comme le disait Mr Abdoulaye Wade, de beaucoup travailler et toujours travailler. Il faut s’enfermer, arrêter de faire le show, de vouloir plus le paraître que l’aspect artistique.
Dakarmusique.com : mot de la fin !
Félicitation à Dakar Musique ! Déjà j’aime beaucoup le nom, c’est bien et c’est nice. Je vous soutiens et vous encourage.
Par Abdoulaye Diaw, Dakar Musique
via vippeople.com