La coalition qui soutient Hama Amadou vient d'annoncer qu'elle suspendait sa participation au processus électoral suite aux multiples manquements qu'elle a constaté depuis le premier tour du scrutin. L'opposition dénonce une volonté de passage en force du président Issoufou, a fait savoir son porte-parole Seyni Oumarou dans une déclaration.
Il a notamment justifié cette décision par l'absence de « proclamation officielle » des résultats du 1er tour du 21 février et « l'iniquité de traitement entre les deux candidats » à la présidentielle, le principal rival de Mahamadou Issouffou, Hama Amadou, étant actuellement emprisonné dans une affaire controversée de trafic d'enfants.
Mahamadou Issoufou, qui brigue un deuxième mandat, avait obtenu 48,43% des suffrages devant Hama Amadou (17,73%) lors d'un scrutin critiqué par l'opposition et jugé transparent par le pouvoir. La Copa (Coalition pour l'alternance politique au Niger) « demande » aussi à ses élus « de cesser toutes activités » au Parlement et à ses représentants « de se retirer de la Céni. »
« C'est avec surprise et indignation que les Nigériens se sont réveillés pour apprendre par les médias publics que le président candidat Issoufou Mahamadou a pris nuitamment un décret portant convocation du corps électoral pour le 20 mars et l'ouverture de la campagne du second tour de l'élection présidentielle le 8 mars 2016 », s'est indigné le porte-parole de la Copa.
Un communiqué du Conseil des ministres lu tard lundi sur la télévision d'Etat souligne que la Cour constitutionnelle a proclamé dans un «arrêt » pris le 7 mars les « résultats définitifs » du premier tour du 21 février. « Il n'y a pas eu de proclamation officielle en audience solennelle de la Cour constitutionnelle des résultats définitifs du premier tour de l'élection présidentielle », a noté Seyni Oumarou.
De plus, « la durée » de la campagne électorale du deuxième tour « a été réduite de 21 à 10 jours (...) en violation » de la Constitution, s'est-il insurgé. Et de conclure : « La Copa tient le président Issoufou et la Cour constitutionnelle pour seuls responsables de la dégradation de la situation socio-politique au Niger ».
rfi