Affirmer cela, c’est à l’évidence se méprendre quant aux vrais sous-bassements de l’implication des Etats-Unis et de Sant’Egidio dans la gestion de la crise casamançaise, à leurs motivations réelles et à l’effectivité ou à l’efficience de leurs activités respectives.
Tout d’abord, l’implication de Sant’Egidio dans le dossier casamançais est le fait exclusif d’acteurs casamançais (et non le fait des Etats-Unis!), qui, de par leur « proximité » politique d’avec le président Macky Sall, nouvellement élu, l’ont convaincu de la « justesse » d’une telle donne. Sauf que, aussitôt introduite dans ce dossier, alors que la faction de Salif Sadio a decidé de lui faire confiance, Sant’Egidio va se mettre à dos lesdits acteurs. Aussi cette rupture de Sant’Egidio et de ses « parrains » en a-t-elle appelé une autre, celle d’entre ces derniers et Salif Sadio.
Ensuite, il est de notoriété publique que l’implication des Etats-Unis dans la gestion de la crise casamançaise n’est rien moins qu’une opération de renseignement. En effet, les Américains, dans cette affaire, ne sont mus que par leur souci de prévenir ou d’anticiper tous risques d’accointance entre, d’une part, le MFDC et, de l’autre, les mouvements djihadistes qui sévissent en Afrique, notamment dans le sahel, ou ailleurs. Deux petites années (de 2012 à 2014) auront donc suffi à l’Administration américaine pour s’assurer qu’il n’y a rien à craindre de ce côté-là.
Enfin, c’est un euphémisme, la diplomatie américaine ne saurait être superposable en l’occurrence à l’activisme de Sant’Egidio. Or, le seul frémissement perceptible de tous avec le processus dit de Rome, c’est l’appel au cessez-le-feu unilatéral émis récemment par Salif Sadio. Mais un appel au cessez-le-feu aussitôt contrarié sur le terrain. Les lignes, ici, ont d’autant moins bougé que cet appel au cessez-le-feu tarde encore à se muer sous la forrme d’un accord formel de cessez-le-feu.
Tout au plus, pourrait-on mettre à l’actif de Sant’Egidio la prouesse d’avoir plutôt réussi à « domestiquer », c’est-à-dire à humaniser ou à civiliser, la colère ou le côté agressif de Salif Sadio envers l’Etat sénégalais, alors même que l’animosité que ses frères ennemis et lui partagent mutuellement au sein du MFDC reste, hélas, au beau fixe.
Quant au fond du problème, Salif Sadio campe sur sa position, celle d’une « indépendance de la Casamance, en tant qu’un droit réel, absolu, multiséculaire, imprescriptible, inaliénable et non-négociable » ; tandis que, pour sa part, l’Etat demeure intraitable en ce qui concerne « le principe d’intangibilité du territoire national et la souveraineté du Sénégal sur la Casamance ».
Dakar, le 1er février 2015.
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Mouvement pour le Fédéralisme
Et la Démocratie Constitutionnels (MFDC-fédéraliste)
Tout d’abord, l’implication de Sant’Egidio dans le dossier casamançais est le fait exclusif d’acteurs casamançais (et non le fait des Etats-Unis!), qui, de par leur « proximité » politique d’avec le président Macky Sall, nouvellement élu, l’ont convaincu de la « justesse » d’une telle donne. Sauf que, aussitôt introduite dans ce dossier, alors que la faction de Salif Sadio a decidé de lui faire confiance, Sant’Egidio va se mettre à dos lesdits acteurs. Aussi cette rupture de Sant’Egidio et de ses « parrains » en a-t-elle appelé une autre, celle d’entre ces derniers et Salif Sadio.
Ensuite, il est de notoriété publique que l’implication des Etats-Unis dans la gestion de la crise casamançaise n’est rien moins qu’une opération de renseignement. En effet, les Américains, dans cette affaire, ne sont mus que par leur souci de prévenir ou d’anticiper tous risques d’accointance entre, d’une part, le MFDC et, de l’autre, les mouvements djihadistes qui sévissent en Afrique, notamment dans le sahel, ou ailleurs. Deux petites années (de 2012 à 2014) auront donc suffi à l’Administration américaine pour s’assurer qu’il n’y a rien à craindre de ce côté-là.
Enfin, c’est un euphémisme, la diplomatie américaine ne saurait être superposable en l’occurrence à l’activisme de Sant’Egidio. Or, le seul frémissement perceptible de tous avec le processus dit de Rome, c’est l’appel au cessez-le-feu unilatéral émis récemment par Salif Sadio. Mais un appel au cessez-le-feu aussitôt contrarié sur le terrain. Les lignes, ici, ont d’autant moins bougé que cet appel au cessez-le-feu tarde encore à se muer sous la forrme d’un accord formel de cessez-le-feu.
Tout au plus, pourrait-on mettre à l’actif de Sant’Egidio la prouesse d’avoir plutôt réussi à « domestiquer », c’est-à-dire à humaniser ou à civiliser, la colère ou le côté agressif de Salif Sadio envers l’Etat sénégalais, alors même que l’animosité que ses frères ennemis et lui partagent mutuellement au sein du MFDC reste, hélas, au beau fixe.
Quant au fond du problème, Salif Sadio campe sur sa position, celle d’une « indépendance de la Casamance, en tant qu’un droit réel, absolu, multiséculaire, imprescriptible, inaliénable et non-négociable » ; tandis que, pour sa part, l’Etat demeure intraitable en ce qui concerne « le principe d’intangibilité du territoire national et la souveraineté du Sénégal sur la Casamance ».
Dakar, le 1er février 2015.
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Mouvement pour le Fédéralisme
Et la Démocratie Constitutionnels (MFDC-fédéraliste)